Publié dans Société

Meurtre d’un magistrat - Sa compagne écope de 15 ans ferme, la perpétuité pour ses deux co-accusés

Publié le jeudi, 10 avril 2025

Henri Rakotondravony, substitut général près la Cour d’appel de Mahajanga, a été assassiné de façon barbare à Alatsinainy Ambazaha où son corps fut enterré dans un fossé du village. Et pourtant, la victime s'y était rendue pour une mission, et surtout pour vendre son fourgon tôlé de marque Mercedes, en juin 2024.  Hier, les 19 accusés dans l'affaire ont comparu devant la présidente de la Cour criminelle, à la salle 4 du tribunal d'Anosy.

Un procès marathon ayant démarré vers le début de la matinée et qui n'a pris fin que vers 21h, après plus d'une heure de délibération, et où une présidente de la Cour criminelle particulièrement opiniâtre, car ne s'étant contentée que d'une bouteille d'eau minérale, a finalement prononcé son verdict. En effet, une dure sentence a attendu les trois principaux accusés dans l'affaire. Car si la prénommée Anita, la compagne de la victime, a été condamnée à une peine de 15 ans d'emprisonnement ferme pour vol et complicité de meurtre, ses deux co-accusés le sont et ce, pour des travaux forcés à perpétuité pour homicide volontaire et prémédité. Il s'agit à la fois du prénommé Njaka chauffeur mécanicien de la victime et de Jean Jacques, l'oncle du chauffeur. De plus, les condamnés doivent verser 100 millions d'amende à la sœur et la veuve du défunt magistrat. En revanche, un devin ou "Dadarabe" au service des incriminés, et  chez qui on a retrouvé la photo de la victime, a écopé d'un an ferme. Un mandat d'arrêt concerne un autre accusé en cavale prénommé Hajanirina. Il est condamné à 5 ans ferme par contumace. Pour le reste, la plupart des autres accusés ont été, soit acquittés au bénéfice du doute soit acquittés pur et simplement.

L'idylle qui virait au drame

Pour revenir brièvement dans le fond des débats, ils ont mis en évidence le caractère à la fois passionnel et familial de l'affaire. Passionnel parce qu'il y eut la liaison entre Njaka et Anita, qui habite à Toliara. Cette dernière a promis un Sprinter au chauffeur, devenu son amant si ce dernier réussit à éliminer le magistrat, pourtant connu pour être le compagnon de la jeune femme. Mais une promesse qui ne s'est jamais réalisée. De son côté, ledit Njaka a avoué son crime. Il relatait la façon comment, avec l'aide de deux complices, ils ont éliminé le juge Henri en l'étranglant avec une cordelette dans la voiture.

De l’autre, à ce meurtre vient se mêler le vol proprement dit du fourgon Mercedes appartenant au magistrat. Là, l'affaire devient franchement familiale car elle implique Njaka et bon nombre de ses proches comme complices dont son oncle, son frère ou encore son cousin.

Rappelons que le chauffeur a été arrêté à Alatsinainy Ambazaha le 19 juin 2024. A l'époque, il a déjà avoué son implication dans le meurtre. Selon ses déclarations, sa petite amie, considérée comme le cerveau de l’opération, l’aurait incité à commettre cet acte criminel en lui promettant un véhicule Sprinter. Pour mener à bien ce plan macabre, le chauffeur a recruté deux complices pour l’aider à tuer le magistrat. Une fois leur sale besogne terminée, ils ont enterré son corps près de la maison du chauffeur. Entretemps, Anita a à la fois pris l’argent en banque et la voiture du magistrat.

Rappelons aussi qu' Henri Rakotondravony a  disparu des radars des semaines durant, et après avoir acheminé les résultats des élections législatives à Antananarivo. Il avait prévu de faire une transaction de véhicule. Sa disparition avait déjà suscité l’inquiétude dans le milieu de la justice pendant une cérémonie à Mahajanga. D'où l'ouverture d'une enquête par la brigade criminelle avec le résultat que l'ont sait.

Franck R.

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Editorial

  • Avenir devant
    De la philosophie et un peu de la … morale ! Un septuagénaire se plaisait à ressasser quand il s’adressait devant les jeunes « nous, les personnes âgées, les aînés, notre avenir c’est désormais derrière nous, tandis que vous les jeunes, votre avenir est devant vous ! » Pour les quinquagénaires, les sexagénaires, les septuagénaires encore pour les octogénaires, ils n’ont pas à anticiper ni à projeter pour un avenir. Ce qu’ils n’ont pas pu faire ou réaliser durant leurs années d’activité, on ne peut plus les rattraper pour les années à venir. Sauf, exception pour certains qui confirment d’ailleurs la règle. Les soixante ans passés, les soixante-dix ans vécus et les quatre-vingt ans traversés, si le sort en permet, suffisent largement pour peser lourdement sur l’avenir. On ne peut ne pas ignorer le poids de l’âge. On peut faire semblant de paraître encore jeune mais les signes et les…

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