Publié dans Société

Assassinat de Miah Raveloson - Son petit ami condamné à 15 ans de réclusion criminelle

Publié le jeudi, 10 avril 2025

Il rêvait d'aller vivre en Allemagne, mais finalement, il va passer les 15 ans de sa jeunesse à Tsiafahy. C'est le sort réservé à Lovatiana Olivier Ramanantenarison (29 ans),  propriétaire d'une société œuvrant dans le secteur informatique à Analamahitsy, et non moins ex-compagnon de Miah Tsiambaratelo Raveloson, cette jeune échéphile qu'il a donc assassinée en la renversant avec sa propre voiture, alors que la victime faisait son jogging matinal à Nanisana. Nous y reviendrons encore. C'est avec une barbe de 3 jours que l'accusé a accueilli la sentence devant la barre. Sa peine de prison pour meurtre avec préméditation a été assortie d'une amende de 2 millions d’ariary, alors que la famille de Miah, représentée par son père, a réclamé 100 millions d’ariary. 


« La demande d'exception soulevée par votre défense, afin de qualifier l'affaire d'homicide involontaire, a été rejetée. Et vous avez bénéficié d'une circonstance atténuante étant donné que vous avez reconnu vos torts. Et c'est là l'essentiel, savoir regretter et demander le pardon », moralise le président de la Cour criminelle à la salle 5 du Tribunal d'Anosy, à la fin du procès, qui a duré 3 heures. 


A sa gauche, toujours à la barre, la co-accusée de Lova, la jeune femme qui a été une ex- associée à lui, et également son amie, devait jubiler intérieurement en accueillant la décision de la Justice pour l'acquitter purement et simplement, faute de preuve pour la retenir. Et pourtant, on l'avait soupçonnée d'être complice du meurtre, en acceptant de garder chez elle les papiers du véhicule conduite par Lova, quelques moments après le drame.


Toujours amer et plein de reproches envers l'accusé


Au moment où les deux témoins à l'affaire dont l'une, puisqu'il s'agit de la domestique de Mia, vont se défiler à la barre, le père de cette dernière semble être inconsolable et garde toujours son grief contre l'accusé. C'est avec une voix modulée par la colère, et de temps en temps étranglée par des sanglots qu'il s'est adressé à Lova : « Je connais bien ma fille. C'est une personne méfiante, craintive, qui n'acceptait jamais d’avoir affaire qu'à ceux ou celle avec qui elle avait confiance. Elle a donc accepté de sortir de chez nous à 3h du matin, à cause de vous et parce que c'était vous ! Et pourtant, vous n'étiez même pas venu me voir pour demander pardon après la mort de ma fille, et vous n'étiez non plus venu pour présenter vos condoléances, ni aux obsèques alors que vous étiez ensemble pendant 3 ans », lance L., en larmes, et la voix presque déchirée par la douleur.

Prémédité

En effet, trop de preuves accablent cet « homme à femmes » qu'est l'accusé pour que l'on puisse qualifier son acte de prémédité, ne serait-ce que les images fournies par la vidéosurveillance sur la scène du drame. Lors de son témoignage, les propos de la femme de ménage de la défunte étaient bien explicites : « Le matin du drame, Miah me pressa d'ouvrir le portail en affirmant qu'un ami l'attendait ». L'ingénieur informaticien en cause mentait aussi lorsqu'il s'est défendu devant les enquêteurs de n'avoir pas aperçu Miah courir devant sa voiture, avant de foncer délibérément sur elle pour la renverser à 70 km/h, et ce après avoir subitement et franchement accéléré l'allure de sa voiture, le pare-soleil abaissé, histoire de faire semblant de ne pas pouvoir l'identifier. « Vous mentez également en affirmant le fait de ne pas avoir reconnu de dos Mia et de ne pas la louper », dit le conseil de la famille éplorée.


Lova ne disait pas non plus la vérité en avançant avoir décommandé le rendez-vous auquel il s'est fixé avec Mia, histoire de faire le jogging avec celle-ci, le matin du 17 juillet 2024, sous prétexte qu'il avait froid et voulait rester chez lui. Or, le téléphone de Miah avait au moins 6 appels en absence de lui, à 2h du matin, pour exhorter la jeune femme à le joindre. Le concerné, alors au volant de la Kia Pride qu'il venait de faire l'acquisition via Internet, était trop impatient de mettre en œuvre son plan diabolique : la tuer ! Finalement, Miah n'a bougé de chez elle qu'une heure après ces appels incessants de son ami. En réalité, Lova, qui rongeait ses freins, n'était jamais rentré chez lui comme il le prétendait. Il s'est garé dans un endroit discret près d'un hôpital à Analamahitsy avant qu'il assassinait Miah, en simulant un accident de la circulation, du moins aux yeux d'une personne naïve.

Empêcheuse d’un vrai projet

Mais quelle est la vraie raison de ce geste criminel qui a animé l'accusé envers son amie ? En effet, cet homme à femmes entretenait aussi une liaison avec une certaine V., qui serait donc la rivale de Miah et bien sûr l'autre jeune femme, qui a comparu avec lui, hier. Miah qui était enceinte de Lova, voulait se marier avec lui. Or, ce dernier ne voulait pas de bébé ni se marier avec cette jeune fille, et demandait même un avortement à son amie. Effectivement, cette situation l'eut fortement embarrassé car elle l'empêchait surtout de partir en Allemagne au bras de V. Enfin, Lova n'a trouvé qu'une solution à cet insoluble problème : éliminer Miah !
Son corps a été retrouvé par des passants sur le trottoir, dans la matinée du mercredi 17 juillet 2024, du côté de Nanisana, non loin du bâtiment du ministère de la Communication et de la Culture. Quelques heures après, Lova a garé la Kia dans un parking situé à Ankadifotsy, et l’a dissimulée sous une bâche. Quant au concerné, qui mentit encore d’avoir craint une vindicte populaire à la suite d'une information ayant circulé sur Facebook, il fut arrêté par la Police chez ses parents à Analamahitsy, le week-end ayant suivi son crime.

Franck R.

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Editorial

  • Avenir devant
    De la philosophie et un peu de la … morale ! Un septuagénaire se plaisait à ressasser quand il s’adressait devant les jeunes « nous, les personnes âgées, les aînés, notre avenir c’est désormais derrière nous, tandis que vous les jeunes, votre avenir est devant vous ! » Pour les quinquagénaires, les sexagénaires, les septuagénaires encore pour les octogénaires, ils n’ont pas à anticiper ni à projeter pour un avenir. Ce qu’ils n’ont pas pu faire ou réaliser durant leurs années d’activité, on ne peut plus les rattraper pour les années à venir. Sauf, exception pour certains qui confirment d’ailleurs la règle. Les soixante ans passés, les soixante-dix ans vécus et les quatre-vingt ans traversés, si le sort en permet, suffisent largement pour peser lourdement sur l’avenir. On ne peut ne pas ignorer le poids de l’âge. On peut faire semblant de paraître encore jeune mais les signes et les…

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