Pour atteindre la diversité alimentaire minimale nécessaire à une croissance et à un développement sain, les enfants doivent consommer au moins des aliments issus de 5 groupes alimentaires parmi les 8 définis. « Tous les aliments ayant un bon goût ne sont pas forcément sains. Aussi, certains aliments ne vont pas ensemble puisqu’ils n’apportent pas les éléments nutritifs dont le corps a besoin, à l’exemple du riz avec des pates ou du riz avec de la pomme de terre », illustre Saraha Henintsoa Hasiniaina, directeur exécutif de l’ONG HAFA.
L’éducation nutritionnelle comme issue
« Certains parents donnent de l’argent à leurs enfants afin que ces derniers choisissent eux- même leur goûter. Les enfants achètent des encas qui n’apportent rien à leur développement, souvent bourrés de produits chimiques », constate notre interlocutrice. D’un autre côté, bon nombre de ménages ne savent pas cuisiner correctement. « Ils préparent l’achard la veille ou font trop cuire les carottes, des pratiques qui réduisent les éléments nutritifs dans les légumes », ajoute-t-elle. Ces ménages ont pourtant les moyens de s’acquérir des ingrédients nécessaires pour s’assurer d’une bonne nutrition, mais ils ne savent pas comment s’y prendre. Face à cette situation, les intervenants optent pour l’éducation nutritionnelle et l’école des parents. Les séances y afférentes permettent de conscientiser les parents sur les méfaits de la pauvreté alimentaire, notamment sur les enfants. Le retard de croissance, l’insuffisance pondérale, l’émaciation, la vulnérabilité aux maladies, les carences en micronutriments, les faibles performances scolaires et la fatigue en font partie. Une fois adultes, les enfants atteints de la pauvreté alimentaire sont moins productifs.
Pour information, la malnutrition se traduit par un déséquilibre entre les apports en éléments nutritifs et les besoins de l’organisme, tandis que la pauvreté alimentaire est une forme spécifique de pauvreté liée au manque d’accès régulier à une alimentation suffisante, variée et nutritive pour mener une vie saine et active. Les chiffres sont conséquents dans la Grande île, avec deux familles sur 3 qui n’ont pas accès à une alimentation diversifiée pour leurs enfants. Aussi, un enfant sur 3 ne consomme pas de protéines animales (viandes) sur une base hebdomadaire. Ces enfants vivent mais ne s’épanouissent pas...
Patricia R.