Toujours à l'Hjra, il reste une poignée de patients, parfois dans un état critique. Mais c'est là que le bât blesse car ni les sources des autorités sanitaires, ni celles dites officielles, semblent ne pas permettre de vérifier une statistique exacte, du moins concernant les personnes encore hospitalisées. Le dernier bilan hospitalier datait du 6 juillet dernier.
Des hypothèses contradictoires
Depuis lors on assiste à une course, sinon à une guerre de communiqués pour tenter de donner une explication sur l'origine du drame, alimentant ainsi le flou sur l'affaire. Le 9 juillet dernier, celui considéré comme le plus officiel n'a pas écarté la piste d'un botulisme. En même temps que cela, une source médicale française déclare sur une chaîne radio de l'Hexagone que des analyses réalisées à l’institut de médecine légale de Strasbourg à partir des prélèvements d’un patient décédé n’ont pas permis d’établir la cause des décès. Enfin, il y eut la récente déclaration de ce professeur agrégé en bactériologie et virologie. Il a émis des doutes sur la thèse du botulisme.
Devant les affirmations de certaines sources comme quoi un grand nombre de personnes sont décédées après avoir mangé des donuts, Il avance des arguments scientifiques pour contester cette hypothèse, soulignant que la toxine botulique est détruite par la cuisson prolongée, et que les teneurs élevées en sucre et l'acidité des donuts sont des facteurs défavorables à son développement. Selon lui, les investigations et les preuves scientifiques ne soutiennent pas la thèse du botulisme dans cette affaire.
De son côté, le procureur de la république, lors d'une récente visite à l’hôpital HJRA, a déclaré qu'un agent toxique puissant, a été trouvé dans les échantillons envoyées en France. Et comme la piste du botulisme a été ainsi écartée, il y voit l’empoisonnement volontaire comme la thèse la plus plausible. Et toujours à l'hôpital, le procureur venait de déclarer qu'il est strictement interdit de préciser le nom de l'agent toxique responsable sous peine de donner une idée à des personnes ayant une intention malveillante. Enfin, toutes ces différentes déclarations, officielles et officieuses, jointes à une insuffisance de liberté des médias locaux pour accéder, du moins aux sources d'informations, d'abord hospitalière, mais surtout aussi ministérielle, ne font que nourrir le flou sur cette triste affaire qui secoue la capitale, depuis près d'un mois maintenant.
F.R