Le Collectif des citoyens et des organisations citoyennes (CCOC) exprime de vives critiques à l'encontre du Projet de loi de finances initiale (PLFI) pour 2026, qu'il considère comme élaboré « dans un contexte de transition politique fragile » et sans aucune consultation populaire. Pour le CCOC, cette absence de concertation affaiblit la légitimité de ce texte crucial et compromet sa capacité à répondre aux véritables priorités nationales. Sur le plan fiscal, le collectif déplore que la pression fiscale envisagée par le PLFI ne dépasse pas 10,7% du produit intérieur brut (PIB), un niveau jugé « trop faible » par rapport aux standards régionaux qui se situent souvent au-dessus de 15%. En revanche, le projet prévoit une augmentation de 35% du recours à l’emprunt public en 2026, une trajectoire qualifiée de « risquée en période de transition » et élaborée sans véritable débat public. Le CCOC attire également l’attention sur la sous-exploitation des ressources naturelles de Madagascar. Malgré ses richesses stratégiques en mines, forêts et hydrocarbures, le pays peine à en tirer parti. Le Collectif pointe les « failles persistantes de gouvernance et de transparence » comme freins à une exploitation rentable et respectueuse de l’environnement. Un autre point préoccupant concerne les subventions accordées à la JIRAMA, la compagnie nationale d’eau et d’électricité, avec près de 800 milliards d’ariary prévus. Le manque de détails sur leur utilisation et suivi budgétaire suscite de sérieuses inquiétudes au sein du Collectif. Pour remédier à ces déséquilibres et l’opacité budgétaire, le Collectif appelle à des consultations nationales inclusives, impliquant associations, syndicats, collectivités locales et experts internationaux. Il plaide également pour le renforcement des organes de contrôle, tant sur le plan financier que de l’indépendance, tout en demandant une transparence accrue sur l’ensemble des postes budgétaires, y compris les subventions et les ressources naturelles.
N.R.








