Double cérémonie hier à la Chambre haute. Les sénateurs ont en effet procédé à la clôture de la deuxième session ordinaire de l’année qui marque aussi la dernière session ordinaire de la législature actuelle. Une page se tourne pour le Sénat malagasy.
Nommés ou élus, les sénateurs exercent en effet un mandat de cinq ans. L’actuelle promotion, installée en janvier 2021, arrive ainsi au terme de son parcours. Dans un avis rendu le 3 septembre 2025, la Haute Cour constitutionnelle (HCC) a été claire : le mandat des sénateurs « doit se terminer le 18 janvier 2026 ». Et le principe constitutionnel de l’intangibilité du mandat ne laisse que peu de marge de manœuvre. Une prorogation n’est possible qu’en cas de guerre, d’invasion ou d’insurrection. Autant dire que les « Loholona » devront bientôt renoncer à leurs « seza ».
Une hypothèse reste toutefois évoquée, sans véritable conviction, celle de la tenue d’une session extraordinaire du Parlement, souhaitée par les députés en début d’année prochaine. Si elle devait avoir lieu avant la fin officielle du mandat, les sénateurs pourraient être rappelés. Mais dans les cercles politiques, cette éventualité est jugée hautement improbable.
Dans sa composition, le Sénat comprend deux tiers de membres élus par province et un tiers nommé par le Président de la République. Dans sa dernière configuration, il comptait 18 membres. Cette institution a été fragilisée par une série d’événements marquants durant la dernière législature. En octobre 2023, son président, Herimanana Razafimahefa, avait été unanimement destitué. Deux ans plus tard, en octobre 2025, son successeur, le Général Richard Ravalomanana, a lui aussi été écarté du perchoir. Depuis, la présidence du Sénat est assurée par intérim par Ndremanjary Jean André.
Mais au-delà du sort individuel des sénateurs, c’est l’avenir même du Sénat qui s’écrit désormais en pointillés. Les élections sénatoriales, prévues le 11 décembre, ont été annulées. Officiellement, cette décision est justifiée par « les événements qui se sont déroulés au pays ». Elle s’inscrit aussi dans un contexte politique particulier, entre choix des autorités, concertation nationale en cours et réflexion autour de la mise en place d’une Constitution pour une éventuelle Ve République.
Un vide institutionnel se profile en tout cas à l’horizon. Avec la fin du mandat fixée au 18 janvier 2026 et l’annulation du scrutin, aucun sénateur ne serait en mesure de siéger lors de la prochaine session ordinaire prévue en mai 2026.
Face à cette situation, les autorités devraient saisir la Haute Cour constitutionnelle afin de solliciter son avis. Ambohidahy devra se prononcer sur le devenir du Sénat, conformément aux dispositions de la Constitution. En attendant, la Chambre haute s’apprête à tirer le rideau, sans certitude sur la forme que prendra son retour… ni même sur son avenir.
La Rédaction








