« Les classes restent vaquées pour les petits afin de mieux les protéger. Nous ne voulons pas risquer la vie ni la santé physique et mentale des élèves en les envoyant en classe alors que les chahuts, jets de bombes lacrymogènes ou autres faits traumatisants s’enchaînent dans les parages », nous confie la directrice d’un collège sis à Ambohijatovo. Une opinion partagée par les responsables d’établissements les plus exposés, non seulement en centre-ville mais aussi du côté de Rasalama, Antaninarenina, Mahamasina, etc.
Face à l’incertitude, des établissements ont opté pour l’envoi de devoirs à la maison, notamment pour les classes primaires, afin de maintenir la concentration des élèves, quelques semaines après le début de l’année scolaire. « Les devoirs servent plutôt de révisions vu qu’on n’a commencé qu’une petite partie du programme scolaire de cette année 2025-2026. Toutefois, nous sollicitons les parents à bien surveiller leurs enfants pour les faire comme il se doit », lance Saholy R., enseignante d’une classe de CM1 (8ème). « Cette situation me rappelle l’époque de la Covid-19, durant laquelle les élèves ont cessé les cours pendant plusieurs semaines. Certains parents avaient des difficultés d’accompagner leurs enfants à faire les devoirs, sans maîtriser les techniques des enseignants. Les notes ont chuté à l’époque », a-t-elle ajouté, en espérant que la situation actuelle ne se pérennise.
Par ailleurs, les collégiens et lycéens ont repris le chemin de l’école depuis le début de cette semaine. Des mesures spécifiques ont pourtant été adoptées par les responsables d’établissements pour s’assurer de leur protection. La révision de l’emploi du temps en fait partie puisque les élèves n’ont cours que la matinée, le temps que la tension s’apaise et pour éviter l’inquiétude des parents. Aussi, la sécurisation dans l’enceinte et aux environs des établissements a été renforcée. Quoi qu’il en soit, élèves, parents et enseignants espèrent un retour au calme pour poursuivre normalement les cours...
P.R.