La tension est montée d’un cran samedi dernier dans la ville d’Antananarivo. Alors que les affrontements entre manifestants et Forces de défense et de sécurité (FDS) se concentraient jusque-là autour d’Anosy et d’Ambohidahy, la contestation a pris une tournure dramatique à Soanierana, où une unité de l’Armée, à savoir le Corps autonome des personnels et des services administratifs et techniques (CAPSAT), est entrée dans la danse.
Selon les informations recueillies, des éléments de ce contingent auraient choisi de se ranger du côté des manifestants. La situation a rapidement dégénéré : des échanges de tirs ont éclaté avec les gendarmes à proximité du « Toby Ratsimandrava », faisant un mort parmi les militaires.
A Ambohijatovo, les tirs ont également fauché deux civils, dont un jeune homme prénommé Safidy, décédé hier matin des suites de ses blessures à l’hôpital. Les victimes présentaient des impacts de balles dans des zones vitales, entre autres au niveau de l’abdomen, selon une source médicale.
Le bilan provisoire fait également état d’une vingtaine de blessés, civils et militaires confondus. Hier encore, les tensions ont resurgi à Soanierana, où trois nouvelles personnes - deux femmes et un homme - ont été blessées par balles au niveau des jambes, lors de nouveaux échanges de tirs survenus aux alentours de midi.
D’après les témoignages recueillis sur place, la panique s’est emparée des habitants après que des gendarmes, venus en véhicules pour engager un pourparler avec leurs homologues du CAPSAT, ont essuyé des tirs dès leur arrivée sur les lieux. Les détonations auraient provoqué un véritable vent de panique dans le quartier, les riverains craignant d’être atteints par des balles perdues.
Franck R.