« Je me suis faite vaccinée contre le HPV, mercredi dernier en classe. C’est ma mère qui m’a persuadée de le faire, en avançant les avantages, dont la prévention du cancer du col de l’utérus. J’ai ensuite mené mes propres recherches sur Internet pour avoir une idée sur le vaccin et ses feed-back », nous confie Ny Kanto Andrianina, adolescente de 14 ans. « J’étais la seule de ma classe qui a pu me faire vacciner tandis que les 9 autres filles n’ont pas eu le consentement de leurs parents. Elles m’ont même dissuadé de le faire, contrairement aux garçons qui m’ont encouragée. C’est vrai que j’étais un peu sceptique au début, mais maintenant je me sens plus sereine », ajoute la jeune fille, en classe de 3ème auprès d’un collège privé sis à Tsimbazaza.
Comme Ny Kanto, bon nombre d’adolescentes ont reçu leur dose de vaccin anti-HPV depuis lundi dernier. Inaia et Juliana, des sœurs âgées respectivement de 14 et 10 ans, se sont faites vacciner au bureau du Fokontany d’Ivandry. « Cela nous a un peu piquées au début, mais sans douleur intense. Nos bras devenaient plus lourds dans la soirée, mais ça va mieux maintenant. Nous nous sommes fait vacciner suite aux informations partagées par notre mère sur les dangers du cancer du col de l’utérus. D’après ses dires, le vaccin anti-HPV étant la seule prévention efficace pour les jeunes filles », témoigne la sœur aînée. D’ailleurs, la plupart des adolescentes vaccinées ont été accompagnées par leurs mères ou proches, surtout celles qui se sont déplacées dans les centres de santé de base (CSB) ou les bureaux de Fokontany.
Entre réticence et enthousiasme
Pour sa part, M.R. renforce les sensibilisations des parents et des autorités locales sur terrain. « Les rumeurs se concentrent sur les méfaits de la vaccination, comme quoi cela rend stérile les jeunes filles afin de contrôler la démographie à Madagascar, ou encore sur le fait que cela se fait gratuitement. Par conséquent, nous leur donnons des explications détaillées pour dissiper les craintes et désinformation », avance-t-elle. Malgré les réticences de certains parents, notamment en ville, d’autres sont enthousiastes à l’idée de faire vacciner leurs filles, comme le cas à Toamasina. Cet enthousiasme se voit surtout dans les CSB et les Fokontany où sillonnent les agents de santé avec ceux communautaires. « Hier, une mère de famille a témoigné qu’elle avait prévu de faire vacciner sa fille mais le coût était exorbitant, soit 800.000 ariary. La tenue de cette campagne durant laquelle la vaccination se fait gratuitement constitue, pour elle, un salut », témoigne l’agent communautaire (A.C) engagée. « Un autre cas, une fille qui s’est faite vacciner a emmenée des amies le lendemain. C’est pour nous un exemple concret de réussite, malgré les rumeurs et réticences », poursuit-elle. Notons que la campagne de vaccination anti-HPV, ciblant les jeunes filles et adolescentes âgées de 9 à 14 ans, prendra fin ce jour...
P.R.








