Publié dans Société

Circulation sur la RN2 - Les embouteillages à leur summum, les usagers à bout de souffle

Publié le lundi, 22 décembre 2025

Entre la saison de pluies, la campagne de litchis favorisant le trafic, l’état piteux des routes engendrant des pannes et accidents, les travaux routiers, période de vacances et de fêtes de fin d’année. La route nationale n°2 (RN2), reliant Antananarivo et Toamasina, connaît depuis plusieurs jours de graves perturbations. La circulation y est quasiment à l’arrêt sur plusieurs tronçons, laissant les usagers à bout de souffle. 

Grogne généralisée. Les usagers de la route nationale N°2 reliant Antananarivo et Toamasina ont haussé le ton notamment le week-end dernier, en raison des embouteillages monstres sur cet axe. Suite à la grève des ouvriers mobilisés par des travaux de haute intensité de main-d’oeuvre (HIMO) à Manjakandriana, la circulation a été quasiment à l’arrêt depuis samedi vers 13h jusqu’à tard dans la soirée. « Nous sommes partis d’Ambodivona à 20h pour arriver à Sambaina à 22h, où l’on a passé toute la nuit dans les embouteillages. Nous étions à Manjakandriana à 5h du matin et une heure plus tard, nous voilà encore au parc de Mandraka. A ce rythme, nous n’arriverons à Toamasina que dans l’après-midi ou en début de soirée, soit quasiment 24h de trajet et beaucoup de frustrations », nous confie Dera R., chauffeur d’une voiture de location. 

La situation devient d’autant plus éprouvante que les blocages sont imprévisibles. « Des personnes parties demander la main d’une jeune fille à Toamasina se sont retrouvées coincées toute la nuit sur la route », rapporte un témoin. Sur certains tronçons, les embouteillages atteignent plus de trois kilomètres, immobilisant des centaines de véhicules. Les perturbations concernent non seulement l’axe vers Toamasina mais aussi celui vers Antananarivo. « Départ de Toamasina hier à 16 heures, nous ne sommes arrivés à Antananarivo que le lendemain à 10h », témoigne un voyageur, évoquant un trajet de 17 heures. D’autres racontent des situations similaires. « Aujourd’hui, on ne voyage plus avec un horaire, mais avec de la nourriture et de l’eau », confie un habitué de la RN2, contraint de prévoir des provisions pour plusieurs jours. 

Pannes de camions et accidents

Pour les chauffeurs qui empruntent quotidiennement cet axe stratégique, les embouteillages sont devenus quasi permanents. « Ils sont presque quotidiens, surtout en journée, à cause des travaux routiers. Le plus énervant, c’est qu’ils scarifient certaines portions de route encore praticables avant de les laisser à l’abandon, ce qui aggrave les accidents de circulation et les risques d’accidents », témoigne Tahina Tambinirina, un chauffeur habitué de la RN2.  À ces difficultés s’ajoutent les pannes fréquentes de camions sur les zones en montée. « Après Andasibe, notamment vers Anevoka et Ambavaniasy, des camions tombent régulièrement en panne lorsqu’on descend vers Toamasina. Il suffit d’un véhicule immobilisé pour créer un embouteillage », poursuit Lema Laurent, conducteur de taxi-brousse. L’état du tronçon Ampasimadinika- Brickaville est le plus critique, avec la dégradation avancée de la chaussée, entraînant de nombreuses pannes de camions. 

D’un autre côté, le comportement de certains usagers de cet axe complique davantage la circulation. « Le manque de respect est flagrant puisque beaucoup doublent à tout moment, occupent les deux voies et finissent par bloquer complètement la route », déplore Rindra R., exacerbé par la situation. Pour y remédier, des mesures drastiques devraient être prises, non seulement par les ministères de tutelle et les forces de l’ordre, surtout en cette veille des fêtes de fin d’année. Les usagers devraient quant à eux anticiper leurs déplacements. « Si vous comptez rejoindre Toamasina ou Antananarivo pour Noël, mieux vaut partir dès maintenant », prévient Antsa N., une habituée de cet axe. Quoi qu’il en soit, emprunter la RN2 requiert beaucoup de patience, de l’endurance et surtout des dépenses en plus à prévoir...

 

P.R.

 

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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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