Publié dans Société

Bavure policière à Maroantsetra - 2 morts, 22 habitations incendiées

Publié le dimanche, 07 avril 2019

Deux morts, des blessés dont un policier et une vingtaine d’habitations incendiées, la plupart appartenant aux familles des policiers !   La journée, puis toute la nuit du samedi dernier, Maroantsetra était comme un volcan en éruption, une situation  liée à la colère de ses habitants envers la Police.  Un jeune collégien de 16 ans a été accusé de vol par sa petite amie ou copine et placé en garde à la vue dans les locaux de la Police dans l’après-midi de vendredi. Personne n’est en mesure d’affirmer ce qui s’était passé dans la nuit de vendredi dans ce lieu de détention mais c’est le corps sans vie de ce collégien qui a été amené par la Police à l’hôpital. Et pourtant selon les témoins, le jeune garçon était en bonne santé lors de son interpellation la veille. Cependant l’autopsie  effectuée par le médecin de l’hopital, hier, a mentionné des traces de coups et tortures sur le corps de la victime.


La mauvaise nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre dans la ville de Maroantsetra accusant les policiers de maltraitance ou de violence envers l’adolescent et ayant causé sa mort.Des proches de la victime auraient eu l’intention de remettre le corps à la Police mais ils ont été dissuadés par un haut responsable local de ne pas passer à cet acte. Cependant, des jeunes de la ville en colère aidés par une partie de la population  ont voulu faire la peau aux policiers retranchés au commissariat. Face à cette furie populaire et à l’entrée dans leur local d’une partie des émeutiers, les policiers ont usé de leurs armes à feu. Ce face à face a fait un mort et des blessés.  Les émeutiers se sont repliés et retournés vers les habitations des policiers dans la ville. La maison du policier accusé à tort ou à raison d’avoir torturé l’adolescent placé en garde à vue, était la première incendiée. Suivent ensuite celles de ses collègues et de leurs proches. Au total  22 habitations ont été incendiées par les émeutiers pendant la nuit. Trois autres  constructions appartenant à des particuliers ont dû être démolies afin d’éviter qu’elles soient également touchées par le feu.
« Après un peu d’accalmie d’une heure seulement environ, la ville était de nouveau entrée en ébullition à partir de 19h ce samedi là. Depuis, la situation s’est envenimée car il n’y avait plus aucun moyen pour retenir cette foule survoltée et assoiffée de vengeance », s’exprime un témoin. De son côté, la Gendarmerie explique qu’agissant en véritables commandos, ses éléments se sont efforcés à chercher tous les membres des familles des policiers encore restés en ville pour les mettre en lieu sûr, dans le local de la compagnie de Gendarmerie. Et pendant toute cette nuit d’émeute, tous les agents de Police retranchés dans le commissariat de la ville, ont dû être également transférés dans le camp de la Gendarmerie. C’était dans ces circonstances qu’un policier fut blessé en tentant de repousser les émeutiers en train de mettre le feu sur sa maison.  Sur place, le calme n’était revenu peu à peu que dimanche.  Hier, une forte délégation officielle s’est déplacée à Maroantsetra et incluant le ministre de la Sécurité publique et le secrétaire d’Etat à la Gendarmerie. Ces autorités du pouvoir central ont parlementé avec les familles des victimes tout en leur présentant les condoléances. Elles ont annoncé  l’ouverture d’une enquête pour éclaircir cette affaire et ont appelé tout un chacun à rester calme. Des informations  officieuses circulaient tard dans la soirée que la délégation officielle a pris la décision de suspendre sur le champ, les policiers officiant au commissariat de Maroantsetra y compris le commissaire. Interrogée hier en début d’après-midi, la Police a affiché encore la plus grande prudence.  D’après toujours une source policière, la consigne était stricte : pas un mot sur Maroantsetra tant que la délégation officielle dépêchée d’urgence sur place ne soit retournée dans la Capitale…
Franck Roland

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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