« Dernièrement, je ne franchis mon bureau qu’une heure après l’ouverture des portes et je suis également contraint de partir 30 minutes avant l’heure. Pour cette raison, soit j’arrive en retard à une réunion, soit mon rendez-vous est recalé. Au début, le climat socio- professionnel avec les responsables hiérarchiques était tendu. Une fois, le président directeur général m’a prévenu de réduire mon salaire. Après plusieurs entrevues et de longues discussions, mon contrat de travail a été ajusté en fonction de ma situation particulière. Il a été modifié d'une manière officieuse. Même en étant un lève-tôt, je dépense entre deux à trois heures entre Itaosy et mon lieu de travail qui se situe à Ampasampito », raconte un cadre d’une entreprise privée. Selon ses dires, pour rattraper le temps perdu dans les bouchons, il essaie des activités pouvant se réaliser à distance. « Avec mon téléphone, j’arrive à organiser mon calendrier hebdomadaire et réorganiser toutes mes activités et mes réunions y afférentes », poursuit-il.
Pour un propriétaire d’une boutique de mode employant une dizaine de personnes, le retard n’est pas acceptable. « En voyant l’ouverture des portes du magasin, des clients, qui prévoient peut-être de dépenser une somme assez importante peuvent arriver à tout moment. Pour cela, il me faut un commercial présent à temps pour les accueillir. Je ne peux pas m’occuper à la fois de la caisse et de la vente. L’embouteillage ne constitue pas une excuse admissible. Tout le monde sait que la situation à Antananarivo se résume au fait qu’il faut agir en fonction. Il faut maintenir une bonne conscience professionnelle. Par contre, je peux tolérer les cas d’incident et autres imprévus inhabituels », souligne-t-il.
Corban performance Consulting, pour sa part, a avancé que l'embouteillage est une véritable source de dépense inutile qui appauvrit à commencer par chaque individu, les entreprises (moins performantes), le PIB et in fine la Nation.
KR.