Publié dans Société

Déchainement sur Facebook - Hôpitaux publics, antichambres de l’enfer

Publié le jeudi, 16 mai 2019

Une publication sur Facebook fait actuellement le buzz. Elle est relative à un prétendu cas de maltraitance de la part de l’équipe médicale d’un établissement hospitalier public de la Capitale, ce qui aurait conduit au décès du patient. Les faits qui y sont relatés sont tout simplement aberrants, du moins s’ils sont avérés. En attendant la confirmation ou non, nous rapportons ci-après un cas qui s’était déroulé dans un hôpital voisin du premier, dont l’authenticité ne peut être mise en doute puisqu’il a nous été relaté par un témoin direct.

 

« Enlevez tous les vêtements de la malade, un seul drap est admis ! ». C’est ce que la doctoresse en service avait braillé dès l’arrivée de la nouvelle patiente dans ce service de réanimation, rapporte notre témoin. « Il faut savoir  que la patiente, souffrant d’insuffisance respiratoire aigüe, est une nonagénaire et que l’histoire se passe en plein froid hivernal », précise-t-il avant de continuer, « d’autant plus que la salle où elle était admise avait toutes les fenêtres grandes ouvertes jour et nuit et, bien entendu, était dépourvue de chauffage ou autre climatiseur ».

Il s’était pourtant  avéré par la suite que cette mise à nu totale et l’usage exclusif d’un seul drap n’était pas un protocole en vigueur au sein du service. Au témoin de relater en effet que, plus tard, lorsqu’il est apparu que la malade a commencé à présenter des signes d’hypothermie, un autre médecin a recommandé de lui rajouter des habits chauds et des couvertures. On aura tous compris : l’attitude agressive de la première praticienne avait seulement pour but de « mettre en condition » les nouveaux venus.

« C’est n’est pas notre boulot ! »

Ces derniers n’avaient-ils pas compris la règle du jeu (payer pour être bien traité) ou ne voulaient-ils pas tout simplement verser dans le système ? Toujours est-il que l’attitude à leur encontre va ensuite aller de mal en pis. « Une radiographie a été prescrite et elle allait se faire à une autre aile de l’établissement. A noter que notre patiente était déjà très affaiblie et ne pouvait pas se mouvoir, encore moins se lever. Lorsqu’il a fallu la placer sur la table de radiographie, bien même qu’on les ait implorés, les brancardiers refusèrent obstinément de prêter main forte, se contentant de regarder de loin en ricanant », déplore notre interlocuteur.

« Une autre fois,  lors de la visite journalière, une doctoresse a ordonné de changer le drap du lit. Lorsque certains des étudiants présents ont spontanément voulu aider, la doctoresse en question les en a formellement interdit, tout en aboyant sèchement que « ce n’est pas notre boulot ! »  Comme lors de la radiographie, il a fallu retourner la malade, déjà très faible,  dans tous les sens. Ceci, sous les regards impassibles de toute l’équipe médicale.», déplore-t-il. Pour mieux comprendre l’aberration des deux situations décrites ci-dessus, il faut savoir qu’un seul garde-malade est autorisé dans ce service. Mais le pire est encore à venir…

En terrain hostile

« S’agissait-il d’un accident ou d’un acte délibéré ? » C’est la question que se pose notre témoin après avoir relaté un autre fait d’une extrême gravité. Et lui de raconter : « Après avoir dû m’absenter quelques instants, j’ai remarqué que l’oxygène ne débitait plus rien et ce, alors que la patiente était traitée pour insuffisance respiratoire. Inquiet, je suis allé voir le médecin de service dans son bureau. Celui-ci se mit alors à me faire un cours magistral de médecine sur les alvéoles pour essayer de justifier cet arrêt de l’assistance respiratoire. Bien que peu rassuré, je suis retourné aux chevets de la malade. Ne voilà-t-il pas que, peu de temps après que j’ai quitté son bureau, le médecin envoie une infirmière pour réactiver l’oxygénation ». Apparemment donc, finalement, l’arrêt aurait pu être fatal à la patiente. D’où l’interrogation ci-dessus.

« Les trois jours passés dans ce service étaient traumatisants. Les attitudes du personnel médical, des brancardiers aux médecins en passant par les aides-soignants  et autres femmes de ménage, non rien d’hospitaliers, bien au contraire. Vous débarquez pratiquement en terrain hostile », regrette le témoin.  A la question de savoir pourquoi il a choisi cet établissement pour hospitaliser sa proche, lui de répondre : « C’est le choix du médecin privé qui l’a auscultée à domicile. Elle était en détresse respiratoire et il a estimé qu’il fallait l’emmener à l’unité hospitalière la plus proche. C’était celle-ci ».

Après la visite incognito d’un médecin de l’extérieur et sur les conseils de celui-ci, notre interlocuteur décida de transférer sa proche dans un autre établissement. Un transfert  qui n’est pas passé comme lettre à la poste. Malgré une décharge établie en bonne et due forme et l’arrivée de l’ambulance du nouvel hôpital d’accueil, la patiente, déjà sortie de la salle, a dû rester encore durant près d’une demi-heure allongée dans le couloir glacial du service, certains membres de l’équipe médicale présente estimaient que toutes les conditions de sa sortie n’étaient pas remplies. Pour notre témoin et sa patiente,  jusqu’au bout, le séjour dans ce centre « hospitalier » fut…l’enfer.

Recueillis par Hery Mampionona

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Editorial

  • Code de la … rue !
    Nos confrères et consœurs qui font et refont le tour de la ville afin de glaner des informations vraies et en direct ont fait de l’amer constat : il n’y a plus de loi à Antananarivo, pas de code d’hygiène, pas de code la route. Il n’y a que la loi de la rue qui tient ! La population vit sous la loi des barrages. En effet, les barrages font la loi partout ! Des barrages érigés par les Forces de l’ordre afin de limiter strictement l’accès sur certains sites jugés hautement sensibles, interdits au public comme celui de la Place de l’indépendance populairement nommé « Place du 13 mai ». L’objectif évident étant pour les FDS de garantir au mieux l’ordre public et pour les tenants du régime en place de s’assurer le maximum de sureté pour la stabilité. Pour leur part, les grévistes et les manifestants de rue…

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