Publié dans Société

Contre la corruption dans le secteur public - Simplifier et vulgariser les procédures administratives

Publié le mercredi, 22 mai 2019

Aversion contre les tracasseries administratives, peur de l’inconnu. Telles sont, entre autres, les raisons qui poussent les simples citoyens à choisir la solution de facilité de recourir à la corruption lorsqu’ils s’adressent à un service public. Une situation que les préposés peu scrupuleux ne manquent pas d’exploiter sans état d’âme pour soutirer le maximum aux usagers.

 

La lourdeur des procédures en vigueur au sein de l’administration publique est en effet l’un des facteurs qui favorisent la fameuse lenteur administrative, laquelle est encore aggravée par les gabegies et autres laxismes perpétrés par les fonctionnaires à différents niveaux. Ceci est causé par un circuit de traitement de dossier excessivement compliqué, passant par presque tous les échelons de la hiérarchie jusqu’au signataire final et parfois un retour via le même chemin. Une spécificité qui, il faut le reconnaître, a été héritée de l’administration française, sauf que cette dernière a déjà fortement évolué depuis, alors que celle de Madagascar est restée à l’époque coloniale.

Par ailleurs, la méconnaissance par l’usager des procédures à suivre pour un quelconque service est aussi à la source d’une phobie : celle de la peur de l’inconnu. On aura remarqué en effet que rares sont les locaux administratifs qui affichent ce qu’il faut faire pour tel ou tel service en leur sein ou qui disposent à l’entrée un guichet de renseignement. Et, d’aventure, si celui-ci existe, il est vide de tout occupant. La conséquence est que le contribuable a le désagréable sentiment d’être livré à lui-même, voire de débarquer en terrain hostile. Car il faut également ajouter le caractère souvent acariâtre des fonctionnaires à qui il peut s’adresser par erreur.

Guichet unique comme solution

Face à tout ceci, la tentation est alors grande de requérir aux services du premier quidam qui vient obligeamment proposer les siens, moyennant bien entendu finances. C’est le phénomène archi-connu des intermédiaires, rabatteurs et autres « mpanera », lesquels peuvent aussi bien être des gens du service même que de l’extérieur. Ces derniers, s’ils ne sont pas de vulgaires escrocs, se mettent ensuite à perpétuer la corruption au niveau de leurs contacts au sein du service public sollicité. L’une des solutions  -  déjà mise en place dans bon nombre de sociétés privées ou dans certains bureaux administratifs encore trop rares -  est le système du guichet unique. Celle-ci a le double mérite de faciliter la démarche de l’usager d’une part, et de balayer ses craintes d’être harponné par des profiteurs d’autre part. L’affichage de tous les requis (pièces à fournir, montant à payer,…) ainsi que du délai de réponse complètera le dispositif et constituera un rempart contre tout éventuel abus de la part de ceux qui auront à traiter les dossiers. D’ailleurs, si corruption il y a, on identifiera tout de suite où et quand elle est intervenue, le contribuable n’ayant été en contact qu’avec une seule personne.

Hery M.

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Editorial

  • L’ordre public
    Un précieux bien public à protéger, un trésor national à haute valeur ajoutée en somme, un patrimoine immatériel à sauvegarder, l’ordre public caracole en tête des priorités qu’il faille avoir sous contrôle en premier lieu. Dans un pays où l’ordre public est absent en ce sens qu’il glisse vers l’anarchie, il ne peut pas y avoir une chance d’aboutir à la réussite. Dans un pays où le trouble dans tous ses états prédomine, la sérénité part en fumée et la confiance disparait. L’ordre public, la sérénité et la confiance, trois en un, garantit le développement. Comme tout trésor, l’ordre public en abrégé OR car il s’agit réellement de l’or, se cherche et se préserve précieusement.

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