Cette décision ravit non seulement les parents d’élèves mais aussi les enseignants. « Ma fille pourra finalement passer son premier examen officiel l’année prochaine. Nous étions angoissés à l’idée de la suppression du CEPE avancée ces dernières années, une décision qui pourrait impacter sur sa motivation et notre fierté. Heureusement que le Gouvernement actuel a su éviter le pire », se soulage Minosoa R., mère de famille résidant à Bemasoandro Itaosy.
Rappelons qu’au début, la suppression du CEPE aurait dû se faire depuis l’année scolaire 2017-2018, si l’on tient compte des informations évoquées durant les consultations régionales et nationales dans le cadre de la mise en œuvre du PSE, en 2016. Ce premier examen officiel a pu encore se faire en 2018 et cette année 2019, avec l’ajournement de son annulation prévu à partir de 2020. Mais au final, le CEPE est maintenu.
Vers la mise en œuvre de l’ancien calendrier scolaire ?
Outre la suppression du CEPE, le basculement du calendrier scolaire est un sujet de polémique dans la mise en œuvre du PSE. En fait, l’objectif était d’arriver à ce que l’année scolaire se fasse entre mars et décembre. Pour ce faire, la rentrée scolaire a débuté en octobre en 2017 puis en novembre en 2018 pour s’achever respectivement en juillet et août.
Les examens officiels se déroulent en juillet, aout et septembre. Ces derniers temps, les parents d’élèves et enseignants ont exprimé leurs mécontentements, notamment sur les réseaux sociaux, en critiquant ce calendrier scolaire. Selon les critiques, celui-ci est à la fois trop long et inadéquat au contexte actuel, en dehors de la dégradation des résultats scolaires. Ils ont même demandé le retour de l’ancien calendrier scolaire, appliqué depuis des années avant le PSE. « Le Gouvernement n’accepte pas le fait que les grandes vacances se tiennent durant la saison des pluies. Aussi, le cycle de 9 ans sera maintenu », avance le ministre de tutelle. Toutefois, la mise en œuvre de l’ancien calendrier scolaire sera débattue durant les 3 jours d’atelier à Anosy.
« Depuis le début de la mise en œuvre du PSE, les écoles catholiques n’étaient pas enthousiastes à l’idée d’un changement de l’année scolaire. Nous avons lutté et espérons que le calendrier scolaire reviendra à la normale, après cette revue », s’exprime le Père Guy Noel Andrianantoanianina, de la DIDEC (Direction diocésaine des écoles catholiques) d’Antananarivo.
Pour information, les 3 jours de rencontre à Anosy voient la participation de divers acteurs de l’éducation, depuis le préscolaire jusqu’à l’enseignement supérieur en passant par le primaire et le secondaire. Les membres de la société civile ainsi que les représentants des partenaires techniques et financiers y sont aussi présents. Le but étant d’évaluer les 2 premières années de mise en œuvre du PSE, y compris les réalisations, les failles et les perspectives…
Patricia Ramavonirina