Publié dans Société

Détournement à la CISCO de Tana-ville - 3 ans d’emprisonnement pour l’ancienne responsable

Publié le vendredi, 20 septembre 2019

A l’issue d’un procès marathon qui s’est prolongé jusqu’à minuit, jeudi, au Pôle anti-corruption (PAC) aux 67ha, le verdict du juge tombe : l’ancienne chef CISCO d’Antananarivo-ville a écopé d’une peine de 3 ans d’emprisonnement. Les chefs d’inculpation sont multiples à savoir, abus de fonction, détournement de fonds public, favoritisme et complicité. Traitée en cours criminelles ordinaires, l’affaire a  été finalement transformée en correctionnelle, le PAC n’ayant finalement pas décelé le côté criminel supposé des actes dont on incrimine l’ex-chef CISCO.

Par ailleurs, ses 6 co-accusés ont obtenu la liberté . Ils sont constitués d’ex-chefs ZAP (Zone administrative et pédagogique) de certains Arrondissements de la Capitale,  ainsi que des directeurs d’établissements scolaires publics.  Auditionnée pour la première fois par les juges du Pôle anti-corruption (PAC)  le 06 février dernier, elle a été placée en détention provisoire en attendant son procès.

L’affaire remonte en octobre 2016 où l’accusée et ses complices, du temps où elle a exercé,  furent la cible de tirs croisés de plaignants anonymes à propos du caractère délictueux de leurs actes.  A propos du détournement proprement dit, le préjudice s’élève à  74 691 100 ariary pour l’Etat. Ces pertes pour l’Etat  malagasy ont été décelées par l’équipe du Bureau indépendant anti-Corruption (BIANCO). En effet, ces importants préjudices de ladite Circonscription scolaire se sont traduits par l’opacité des sources de financement trouvées par l’accusée à l’époque. Durant les débats à l’audience au PAC, jeudi soir, l’absence de travaux de construction d’infrastructure à la CISCO d’Antananarivo, comme il se devait, a été soulevée. Cela suppose que des fonds réunis à travers un circuit souterrain auraient atterri simplement dans les poches de l’accusée. Pour sa défense, elle a argué que le budget officiel alloué à la CISCO dont elle a la responsabilité, du temps où elle l’a dirigée, était loin d’être suffisant. Et qu’il lui fallait alors trouver d’autres sources de financement.

C’était dans ces circonstances que les tarifs de location du parking d’un lycée à Analakely mais aussi ceux d’un magasin dénommé F.D, se trouvant également dans le même secteur, ont été doublés. En ce qui concerne particulièrement ce magasin, les loyers annuels étaient gonflés au point qu’il atteignait 24 millions ariary.  Selon l’accusée, l’argent récolté serait  réparti, selon son argument,  entre la CISCO dont elle avait la direction et l’EPP d’Analakely. Or, c’est là où le bât blesse : tout cela n’avait jamais été pris en comptabilité. Pire, la même EPP n’a jamais connu une quelconque réhabilitation promise, notamment du point de vue infrastructurelle. Et déjà à l’époque, l’incriminée n’a trouvé mot à dire lorsque celui qui allait la succéder à ce poste à responsabilité lui a demandé un peu plus de transparence dans la gestion des fonds.  

Notons que 48 témoins ont été entendus dont une bonne partie était des témoins à charge. Et surtout, l’ex-ministre de l’Education nationale Paul Rabary figura dans la liste de ces témoins. L’ancienne chef CISCO d’Antananarivo-ville a été, récemment, directeur de cabinet d’une collectivité décentralisée.

Franck Roland

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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