Publié dans Société

Avortement à Madagascar - Des centaines de femmes décèdent annuellement

Publié le lundi, 30 septembre 2019

600. Tel est le nombre de femmes et de jeunes femmes qui meurent tous les ans après avoir rencontré une complication au cours d'un avortement à Madagascar. En effet, d'après Mireille Rabenoro, présidente de la Commission nationale indépendante des droits de l'Homme (CNIDH), près de 7 500 femmes ont recours à cette pratique qui est punie par la loi dans la Grande île. Selon elle, différents paramètres amènent les femmes et jeunes femmes à avorter. L'article rédigé par l'Agence de presse francophone (AFP) intitulé « A Madagascar, le cimetière aux fœtus de Volatiana », souligne des aspects de la vie qui favorisent l'avortement et l'interruption volontaire de grossesse. Un passage signé par Lalaina Razafinirinasoa indique que les barrières liées à l'usage des contraceptifs sont d'ordre financier et culturel.

 

L'on peut citer la demi-journée de travail perdue, le temps dépensé lors d'une consultation juste pour avoir un moyen de contraception. Certes, les établissements publics en proposent gratuitement, mais l'offre demeure très insuffisante. Or, dans les hôpitaux privés, un stérilet coûte 2 000 ariary, ce qui représente la moitié du salaire journalier d'une vendeuse ambulante tandis qu'un implant se vend à 5 000 ariary. Sans parler des rumeurs négatives autour des méthodes contraceptives. Sur le plan culturel, Mbolatiana Raveloarimisa est enragée d'apprendre le concept selon lequel l'homme malagasy est un « demi-dieu » et la femme doit se plier à ses volontés.

« Les personnes disposant assez de moyens sont automatiquement sauvées. Contrairement aux femmes démunies qui sont obligées de recourir aux services des « renin-jaza » et des infirmières. A cet effet, elles sont soumis aux dangers liés au non respect de l'hygiène », avoue la présidente de la CNIDH. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a même confirmé la thèse selon laquelle les pays sous-développés, particulièrement en Afrique - y compris Madagascar - enregistrent un taux de mortalité élevé en matière d'avortement.

Pratique pénalisée à Madagascar

En outre, le mouvement « Nifin'Akanga » n'a jamais cessé de revendiquer l'autorisation de l'avortement médicalisé, notamment en cas d'agression sexuelle, de viol, d'inceste. A cela s'ajoute l'interruption volontaire de grossesse lorsqu'elle met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus. La Grande île a signé le protocole d'accord adopté par l'Union africaine le 11 juillet 2003 lors de son deuxième sommet à Maputo en 2003 afin d'émanciper les femmes victimes de violences. Hélas, jusqu'à ce jour, notre pays n'a pas encore ratifié cet accord.  Toutefois, l'avortement, notamment clandestin constitue une pratique illégale et punie par la loi malagasy. Cependant, cette pratique continue d'exister si l'on se réfère aux bruits de couloir.

Dans le cadre de la Journée mondiale de l'avortement sécurisé, célébré tous les 28 septembre, une conférence sous la thématique « L'avortement sécurisé, un soin de santé » a été donnée hier au grand amphi DEGS (Droit, Economie, Gestion, Sociologie) à Ankatso. Des intervenants issus de différents domaines, entre autres Mireille Rabenoro, présidente de la CNIDH, ont partagé leurs points de vue s'y rapportant.

Recueillis par K.R.

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Editorial

  • Problématique nationale ?
    La Grande île manque d’eau ! Contradictoire ! L’eau, cet élément le plus précieux parmi les quatre essentiels pour la vie, à savoir la terre, l’air, le soleil et évidemment l’eau, semblerait nous faire défaut en ces temps-ci ? Pour en devenir une problématique nationale. Le conditionnel est de rigueur. Quelque part, on doute sur la pertinence de la chose. On confond, semble-t-il, la situation naturelle du pays avec les dysfonctionnements de la compagnie nationale JIRAMA et du département de l’eau sur la gestion de cet élément indispensable à la vie. En fait, ce n’est pas l’eau qui manque, c’est la gestion rationnelle qui fait défaut. On n’est pas dans les pays du Golfe où l’océan du sable domine l’environnement ou en plein désert du Sahara où l’eau n’existe pas. Certes, il y a le grand Sud où les pluies se font rares, mais de là à dire que l’eau…

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