Tous se renvoient la balle
Tout au long des débats, on a vu que tous se sont répartis les tâches. Globalement, c’est l’assistant parlementaire qui aurait tout planifié de A à Z. Il a usé de ses relations dans les coulisses de la BC. C’est lui qui a recommandé à ses amis H. et J., M., l’imprimeur d’Ankazomanga pour ses prestations. Or, ce dernier s’est défendu qu’au moment où ils l’ont contacté, la seule imprimante de l’imprimerie était en panne. Et qu’il n’y avait que des photocopieuses. Comme tous ses co-accusés, M. a maintenu qu’il n’y avait que des pièces de rechange dans les deux colis que J. avait pris livraison à Ankazomanga. Dans le cas de la policière, et ce, en dépit de son démenti, elle a argué que l’assistant parlementaire lui en avait parlé, mais il l’aurait conseillé de ne pas se mêler de cette affaire. Cependant, elle a été sévèrement critiquée par le juge de ne pas avoir informé les autorités sur les agissements de ses co-accusés. « Vous êtes de la Police, et de surcroît, une femme et vous avez accepté de se rendre à l’invitation d’un inconnu au bazar du quartier à Mahamasina où les gendarmes vous ont arrêtée en même temps que votre interlocuteur ».
Cet inconnu, autre maillon de la chaîne, se prénomme R. Ce à quoi, l’accusée a répondu que ce dernier l’avait appelée par téléphone pour l’inviter à venir au Bazar sous prétexte qu’il avait besoin d’elle pour une affaire urgente. « Je n’ai jamais vu ce R. que lorsque les gendarmes étaient venus nous arrêter. Je n’ai jamais songé que R. a été impliqué dans cette affaire », explique la policière. Notons qu’elle a affirmé avoir été informée par M., une amie à elle sur la volonté de ses co-accusés à échanger ces faux billets à la banque centrale. De plus, J., le conducteur de taxi-brousse a parlé aussi de l’affaire avec elle. Notons que ses acolytes ont confié à ce chauffeur le transport des colis, c’est-à-dire les photocopies des billets de 10 000 ariary depuis la Capitale à Soavinandriana où elles devraient être imprimées. « Je n’ai accordé aucune importance à cette affaire et je ne trouvais pas l’intérêt de m’y mêler », a-t-elle déclaré. A l’issue des délibérations, 7 accusés ont été condamnés à 8 ans de travaux forcés assortis d’une amende de 65 millions d’ariary. 5 ont été relaxés par la cour.
Franck R.