Publié dans Société

Coronavirus - La peur et la débrouillardise malagasy

Publié le dimanche, 22 mars 2020

Il a juste suffi que le Président de la République annonce officiellement la détection des premiers cas de coronavirus à Madagascar - trois en tout - pour que du coup, les gens, paniquent et ont sorti leurs talents de débrouillardise en tous genres. Une personne toussote dans le bus. Tous les yeux sont braqués vers le « coupable », et ses voisins prennent instinctivement de la distance, avec des airs inquiets, voire effrayés, prétextant de descendre au prochain arrêt. Et c'est ce qui se produit véritablement.

 

A peine le bus s'était-il arrêté que tous les passagers se ruent vers la porte de sortie, à la grande stupéfaction du receveur et du conducteur. Ces derniers, dans ce véhicule vide, à l'exception du « tousseur », se regardent, sans savoir quoi faire. Le « malade », d'un pas nonchalant, quitte à son tour le bus, avec un regard qui se passe de mot. Celui d'un coupable qui veut s'excuser, sans pour autant vouloir le faire, puisque lui-même ne comprend pas en quoi il était fautif.

Sur les trottoirs, les marchands de citrons, d'habitude dénués de clients, et passant plus de temps à bailler qu'à vendre, ont retrouvé le sourire. Dès le matin de bonne heure, une foule interminable prend d'assaut leurs marchandises, sans perdre du temps à marchander, comme ils le font habituellement. Mais à la différence des autres spéculateurs sur les malheurs des gens, les « citronniers » sont plus honnêtes. Ils ont juste doublé les prix. Il en est de même pour les gingembres, présentés au même titre que le citron - comme étant salutaire contre le coronavirus sur les réseaux sociaux, qui se vendent mieux que des petits pains.

Mais le record sur les inventions circonstancielles dues au Covid-19 est certainement celui des marchandes de soutiens-gorge. Un article qui en temps ordinaire, met un certain temps à quitter les étals. En fait, inspirées par la similitude entre la forme de cet accessoire nourricier et de celle des vrais masques de protection que les gens s'arrachent dans les pharmacies depuis des jours, elles se sont mises à éventrer les soutifs. Puis, avec les deux contreforts, elles confectionnent de véritables masques aseptiques tout neufs. Il leur suffit d'y attacher un cordon élastique en guise d'attaches. Et le tour est joué, d'autant plus que les gens, au lieu d'endurer les longues queues chez l'apothicaire, peuvent se procurer de cette précieuse accessoire à tous coins de rue.

Et dire que ce n'est que le début du phénomène. Tout autant de l'éventuelle évolution de la maladie dans le pays, que de la psychose qu'elle a engendrée. Et comme l'arrivée d'un malheur est bonne pour certains spéculateurs, avides de profits malsains, une inflation injustifiée et injustifiable a explosé, aux dépens des gens lambda.

Tout au moins, il faut voir le côté positif de cette conjoncture malencontreuse : le confinement des gens chez eux leur a rappelé les conditions de vie initiales des humains. Et cela, en leur apprenant à revivre une existence normale où tous les membres de la famille, restés à la maison, ont davantage le temps de se voir et se parler, comme au bon vieux temps, sans chercher à s'esquiver mutuellement. Et ça, c'est bien !

Rivo Steph

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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