Malgré tout, le comité monétaire de la BFM (Banky Foiben’i Madagasikara) vient d’effectuer la revue trimestrielle de la politique monétaire, en fin de semaine dernière. La situation économique actuelle ainsi que les perspectives pour les mois à venir ont constitué les points focaux abordés. Ainsi, face à la récente hausse des prix du carburant qui a engendré une pression accrue sur les prix locaux, le comité monétaire de la BFM a décidé d’adopter quelques ajustements sur les taux de prêt et de dépôt de liquidité effectués par les banques primaires, en vue de contenir les anticipations d’inflation tout en préservant le potentiel de croissance par le financement de la production.
Des rumeurs ont circulé pendant des jours sur une éventuelle attaque des « dahalo ». Pourtant, la plupart des villageois d’Ambolotarakely Ambohitriniandriana Ankazobe ne les ont pas crues. Ils ont quand même pris comme précaution de se regrouper dans deux maisons en dur, coiffées en tôle, pour dormir si jamais les bandits incendient les maisons, toit en chaume. Dans la matinée du 29 juillet dernier, les « dahalo » sont venus et ont verrouillé de l’extérieur les 2 maisons avant de les décoiffer et d’y jeter des pailles pour faciliter l’incendie.
La traque de la bande des 15 dirigée par le tristement célèbre Iarisy, ce dernier ayant orchestré le massacre à Ambolotarakely, s’intensifie. Pas plus tard qu’hier matin, quatre autres présumés auteurs de cette atrocité ont été éliminés à Ampanotokana kely, District d’Ambohidratrimo, faisant grimper à 5 le nombre des bandits éliminés, jusque-là. Cette action serait le fait de la compagnie de Gendarmerie d’Ambohidratrimo. Les gendarmes ont accroché les assaillants et il y eut un échange de tirs.
Une réunion de travail, entre le Président de la République Andry Rajoelina et des entreprises et prestataires de travaux financés par le Fonds routier impayés, s’est tenue cette semaine au Palais d’Etat d’Iavoloha. Non communiquée par la Présidence, l’information a été ébruitée hier sur les réseaux sociaux par ces derniers. Cette rencontre a été l’occasion pour le Chef de l’Etat d’écouter et de discuter des revendications de ces entrepreneurs qui ont effectué des travaux d’entretien routier.
Rassurant. C’est de cette façon que pourraient se traduire les explications des responsables de l’Office malagasy des hydrocarbures (OMH), selon les informations reçues ainsi que les interviews relayées par la voie des médias audiovisuels de la Capitale ces deux derniers jours. Des explications qui tentent d’apaiser les risques de psychoses montantes qui incitent les usagers à se précipiter à la pompe ces derniers temps. Provocant ainsi des pénuries partielles dans certaines stations- service de la ville d’Antananarivo. Un grand nombre d’automobilistes était pris de panique suite à la circulation de certaines informations par rapport à la possibilité de défaut d’approvisionnement des stations-service du pays. Avant-hier, de longues files d’attente ont été constatées aux stations d’Antananarivo. Pourtant, l’approvisionnement de l’essence a échappé au phénomène contrairement au gasoil. Ainsi, plusieurs stations-service de la Capitale et ses environs ont été prises d’assaut par les automobilistes, hier. Un vent de panique qui a soufflé le temps d’une journée. En milieu d’après-midi, quelques stations-service du côté d’Antsimondrano se sont mises à rationner la quantité à verser dans chaque voiture pour pallier le rush. Avec les réseaux sociaux, les affirmations fusent de partout jusqu’à pointer du doigt les blocages au niveau des frontières.
Psychoses
D’autres, comme à Talatamaty ou Ampasampito, ont été submergées par les clients qui, une fois n’est pas coutume, voulaient tous faire le plein, en fin d’après-midi jusqu’en soirée. La panique semble avoir définitivement gagné les automobilistes qui sont sur le pied de guerre pour trouver une station ouverte. Sur les réseaux sociaux, des photos ont circulé, affichant des camionnettes et fourgons avec des fûts plastiques de 200 litres, pour s’approvisionner en carburant au niveau des stations-service. Leur comportement actuel est ce que les économistes qualifient de prophétie auto-réalisatrice qui, dans ce cas, conduit à une pénurie de carburant qui ne devrait pas avoir lieu. L’OMH précise ainsi que les stocks actuels sont encore largement suffisants, tandis que de nouvelles importations de carburant sont déjà attendues d’ici peu et que l’approvisionnement des différentes localités du pays en carburant se déroule régulièrement et sans incident. Selon toujours les responsables au sein de l’office des hydrocarbures, les importations des compagnies pétrolières sont approuvées tous les 30 à 35 jours, et qu’aucun problème ni retard n’est intervenu jusqu’ici. L’approvisionnement sur le marché intérieur se poursuit normalement, et il ne devrait y avoir aucun dérangement susceptible de perturber les points de vente.
C’est trop ! Plusieurs quartiers de la Capitale sont privés d’eau et d’électricité depuis dimanche dernier, notamment ceux qui sont approvisionnés par la sous-station de Tanà-Sud. En conséquence, les activités tournent au ralenti pour les petites entreprises comme les restaurants, salons de coiffure, cybercafés, ateliers de multiservices, ateliers de soudure, centres de couveuse de poussins, outre les dégâts causés par la coupure répétitive du courant dont la destruction des matériels et des nourritures. La population exprime son désespoir, frustration et mécontentement sur les réseaux sociaux, dans les transports en commun, les marchés et même à l’église. Une situation qui témoigne à quel point la situation est désastreuse.
Dans le quartier d’Itaosy, les gens sont privés d’électricité pendant plus de 24 heures, sans parler de la coupure d’eau qui est devenue chose courante dans cette partie de la Capitale. En colère, les habitants ont effectué une descente dans les rues, hier dans la matinée. Ils ont bloqué la circulation, et ont brulé des pneus à l’entrée d’Andranonahoatra. Par conséquent, la circulation a été interrompue pendant plusieurs heures, et il a fallu l’intervention des Forces de l’ordre pour dégager la route et disperser les manifestants. Le calme n’est revenu qu’après le retour de l’électricité vers 13h. Selon les manifestants, leur quartier est réputé en termes de coupure de courant et d’eau. « Nous en avons marre. Depuis maintenant plusieurs mois, il n’y a aucun jour durant lequel l’électricité n’est pas coupée de manière répétitive. Et actuellement, la situation se dégénère, tandis que l’eau est devenue un produit de luxe pour nous. Pour ceux qui ne peuvent pas veiller la nuit pour attendre l’eau du robinet, ils se retrouvent sans eau dans la journée ou doivent en acheter moyennant un prix fort », soutient Nantenaina, habitant d’Itaosy.
Selon les explications de la JIRAMA envoyées sur sa page Facebook, le problème survenu dimanche dernier au niveau de la sous-station de Tanà-Sud est déjà résolu. Cependant, un autre incident s’est produit hier sur ce même réseau.
Anatra R.
Eclairages. Au cours d’une conférence de presse hier, la Haute Cour constitutionnelle a tenu à apporter des explications et un rappel sur les compétences de la HCC en matière de déchéance du Président de la République. « Même si des requêtes sont adressées à la HCC, la Constitution ne nous donne pas la compétence de prononcer la déchéance du Président de la République. Cette compétence appartient à la Haute Cour de Justice et à elle seule », souligne le président de la HCC.
Florent Rakotoarisoa met en avant les articles 131 et 132 de la loi fondamentale pour appuyer son propos. Le premier article cité dispose que « Le Président de la République n'est responsable des actes accomplis liés à l'exercice de ses fonctions qu'en cas de haute trahison, de violation grave, ou de violations répétées de la Constitution, de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat. Il ne peut être mis en accusation que par l’Assemblée nationale au scrutin public et à la majorité des deux tiers de ses membres. Il est justiciable devant la Haute Cour de Justice. La mise en accusation peut aboutir à la déchéance de son mandat ». Le second article dispose que « Si la déchéance du Président de la République est prononcée, la Haute Cour constitutionnelle constate la vacance de la Présidence de la République ».
Mauvaise adresse
A l’époque, la HCC a tranché sur la requête concernant l’ex-Président de la République Hery Rajaonarimampianina, car la Haute Cour de Justice n’était pas encore installée. Les juges constitutionnels dirigés par Jean Eric Rakotoarisoa ont agi en application de l’article 167 de la Constitution, rappelle Florent Rakotoarisoa, l’actuel boss d’Ambohidahy. « Aujourd’hui, la HCJ est opérationnelle. Juger le Président de la République ou s’exprimer ou même décider concernant une éventuelle violation de la Constitution n’est plus du ressort de la HCC », résume-t-il.
Il rappelle, par ailleurs, que seuls un chef d’institution, le quart des membres composant l’une des assemblées parlementaires ou les organes des Collectivités territoriales décentralisées, le Haut conseil pour la défense de la démocratie et de l’Etat de droit, sont habilités à saisir la HCC. Ces explications sont une manière pour la HCC d’apporter des éclairages sur sa responsabilité et répondre aux nombreuses questions posées dernièrement, notamment par l’Opposition. Ambohidahy vient ainsi de faire comprendre gentiment à cette dernière qu’elle s’est trompée d’adresse…
Recueillis par L.A.
Passez-nous le terme. Très critique. Mais la réalité est là ! La vérité choque ! La Grande île est en passe de confirmer son statut de « grande passoire » de l’océan Indien, de plaque tournante du trafic des produits dangereux, des narcotiques entre l’Asie et l’Europe-Amérique Latine et vice-versa. Les drogues dures circulent comme de petits pains et comme si de rien n’était. De puissants réseaux, de connivence quelque part, entretiennent le marché du diable florissant.
En dépit des initiatives louables, des Forces de la défense et de la sécurité, les frontières territoriales demeurent poreuses. Des sorties incontrôlées, et parfois sous la barbe des responsables territoriaux, sèment l’indignation. Les cas de Raoul Rabekoto, l’ancien DG de la CNAPS, et du Général Jean Ravelonarivo, ancien PM, qui restent non éludés jusque-là, empoisonnent toujours les esprits.
A l’intérieur du pays, le trafic et la circulation d’armes volés se multiplient et contribuent périlleusement à aggraver l’insécurité. Comment la gestion et le contrôle de ces armes lourdes et leurs munitions se font dans les casernes ? Il semble qu’il existe un certain laxisme qui, parait-il, échappe totalement à la vigilance des hauts commandements. Sans vouloir mettre à nu la complicité de certains éléments en treillis avec les dahalo. Soit ils louent ou cèdent à des prix forts leurs armes, soit ils participent activement aux opérations.
Le marché des drogues dures est particulièrement florissant à Tanà pour ne citer que le cas de la Capitale uniquement. Les dealers pullulent aux abords immédiats des établissements secondaires privés et publics de niveau III. Les interpellations de sinistres individus, souvent des femmes, pratiquant ce maudit commerce auprès des jeunes, s’enchainent. Il y a sérieusement péril en la demeure.
Dans les maisons centrales à l’exemple d’Antanimora où la corruption fait la loi, l’anarchie ou en d’autres termes la porosité inquiète les observateurs. De gros poissons, en détention préventive, s’évaporent sans que personne n’ait pris la peine de le signaler. Les services de lutte contre la corruption, eux-mêmes, de déplorer la situation. Des détenus dangereux réussissent à faire la… belle en emportant avec eux des armes de guerre. Des repris de Justice qui sont parvenus à s’évader des prisons, interceptés à nouveau et retenus dans les locaux du commissariat, réussissent de nouveau à s’enfuir dans la nature. Finalement, c’est la fête !
Les hauts responsables de la défense viennent de parachever la restructuration de l’Armée et cela afin de rendre nos soldats plus efficaces ou opérationnels. L’initiative coûte chère au budget de l’Etat mais si cela vaut le coup, on fonce avec ! La Gendarmerie nationale peaufine la stratégie encore plus efficace et cela afin d’endiguer au maxi les dégâts dus aux recrudescences des actes de banditisme. La Police nationale fait savoir des mesures concrètes prises pour améliorer les actions.
On apprécie les efforts entrepris à tous les niveaux mais on préfère mieux voir des résultats probants. Le pays souffre trop des impacts du laisser-aller dans certains secteurs. Les brebis galeuses doivent être sévèrement punies.
Certes, c’est toujours navrant de devoir crever de tels maux mais il fallait tirer la sonnette d’alarme de manière à ce que tout le monde assume correctement leurs responsabilités. L’image d’une grande passoire ne mérite à jamais la Grande île.
Ndrianaivo