Le talent local s’étale à l’international. La ville de Londres (Royaume-Uni) s’apprête à accueillir une nouvelle expression de la créativité malagasy à travers l’exposition de deux œuvres issues de la collection « Mycelia » du designer Kiady Ratovoson.
Présentées du 16 au 18 septembre dans le cadre du « London Design Festival », ces créations modulables, réalisées en bois « varongy » recyclé et sisal, incarnent une approche du design qui puise son inspiration dans la nature et dans les liens invisibles qui connectent tous les êtres vivants. Les pièces de cette collection s’inspirent du mycélium, ces filaments sous terre qui relient et nourrissent les végétaux. Chacune de ces pièces est conçue tel un module interconnecté, pouvant s’assembler et se reconfigurer selon les besoins, reflétant la notion d’adaptabilité et la fluidité des relations sociales. A Londres, cette installation fait également office de vitrine internationale pour Kiady, lui permettant de confronter ses idées à un public cosmopolite et exigeant.
Après avoir suivi des formations à Shanghai (Chine) et Milan (Italie), Kiady Ratovoson a choisi de retourner à Madagascar pour promouvoir une démarche artisanale moderne et engagée. Par le biais de sa marque « KR. Atelier » et de son studio « KR. Studio », il redéfinit les frontières entre mobilier, art et installation, en mettant en avant le riche patrimoine culturel de son pays. La collection « Mycelia », dévoilée pour la première fois lors de la Foire du design malagasy qui s’est tenu en juin dernier, a déjà voyagé dans plusieurs grandes villes comme Milan, Antananarivo et désormais Londres. Elle porte un message clair : le mobilier peut servir de pont entre l’homme et la nature, devenant le témoin symbolique de leur interconnexion.
Conçues pour évoluer avec leur environnement, ces pièces reflètent une philosophie où durabilité, innovation et respect des traditions se rencontrent. En intégrant des matériaux locaux et un savoir-faire artisanal, Kiady revendique un design à la fois ancré dans ses origines et ouvert sur le monde. Avec « Mycelia », il espère inscrire le design malagasy dans un dialogue international qui explore de nouvelles relations entre espace, nature et artisanat. A Londres, sa collection ne se limite pas à l’exposition de formes artistiques. Celle-ci prend également la dimension d’un manifeste, mettant en lumière la manière dont les ressources simples comme le bois recyclé et le sisal peuvent devenir le support d’une approche artistique poétique et contemporaine. Kiady Ratovoson tisse, à travers ses créations, un réseau mondial d’idées et d'échanges qui transcendent les frontières, tout en célébrant les liens universels.
Si.R