Publié dans Dossier

COVID-19 - La performance de Madagascar décryptée par un scientifique

Publié le mardi, 29 septembre 2020

Suite à l'interview exclusive sur pandémie de la Covid-19 qu'il nous a accordée avant-hier (cf. notre édition du lundi 28 septembre dernier), le statisticien démographe, Tovonanahary Rabetsitonta, a accepté de nous livrer d'autres données chiffrées - celles concernant la période allant de juillet à septembre, soit 87 jours - lesquelles attestent, s'il en était encore besoin, l'efficacité dont Madagascar a fait preuve dans la gestion de cette crise sanitaire mondiale. Aux notions plus ou moins techniques qui, même illustrées par des graphiques déjà expressifs, peuvent être déroutantes pour le citoyen lambda, ce maître de conférences à l'université d'Antananarivo apporte des explications pertinentes qui, dans la foulée, permettent de mieux comprendre les faits et appréhender les perspectives dans la Grande île. 

Le taux d'incidence journalière indique l'intensité par jour de la pandémie. Le pic maximal était atteint le 17 juillet 2020 où ce taux d'incidence ou taux de positivité a atteint 79%.  Sur 100 individus testés, 79 sont confirmés positifs.

En fait, le coronavirus se propage avec plusieurs pics mais en "decrescendo".  La courbe tendancielle polynomiale à 6 degrés montre 3 pics en diminution continue : le 17 juillet 2020 à 79%, le 27 juillet 2020 à 59% et le 6 août à 37% .

Depuis le 7 août 2020, le taux d'incidence journalière est descendu à moins de 20%, et actuellement il tourne autour de 10%. Ce taux d'incidence est descendu même à 4% le 13 septembre 2020.

La courbe de tendance montre donc un taux d'incidence journalière se situant entre 5% et 10%. 

Le taux d'incidence cumulée (TIC) retrace d'une manière précise la tendance lourde de la propagation du virus. La courbe de tendance du TIC est approchée par une parabole montrant bien la branche en décroissance après un summum. D'après les statistiques, ce summum était atteint le 30 juillet avec 26% de niveau du TIC. 

Il est donc à retenir le taux d'incidence de 25% comme le seuil d'alerte précoce dans le système de veille de la pandémie.

Actuellement Madagascar montre un taux de guérison de coronavirus de plus de 90%, sur 100 individus confirmés positifs en traitement, plus de 90 sont guéris. Nous pouvons donc déclarer que Madagascar possède un protocole thérapeutique efficace pour guérir la Covid-19. Il est intéressant de consigner ce protocole pour l'améliorer dans l'avenir pour plusieurs expérimentations cliniques.

Ce taux de guérison a dépassé les 50% le 20 juillet 2020 pour s'accélérer rapidement et atteindre le maximum de 94% le 27 août 2020. Il diminue légèrement du fait de la sortie des guéris de la cohorte des confirmés en traitement.

Le taux de létalité ou de mortalité parmi les cas confirmés positifs est généralement faible tournant autour de 1,40%. Le fait que ce taux de létalité augmente légèrement provient du traitement des individus vulnérables et des formes graves.

Quand Ro>1, la pandémie est en pleine expansion, quand Ro=1, la pandémie est stable, quand Ro<1 la pandémie est freinée et en situation de recul.

Epousant l'évolution du taux d'incidence journalière, la vitesse de propagation de la pandémie mesurée par Ro montre plusieurs pics.

Le 7 juillet 2020, le pic maximum de 1,12 a été atteint par Ro, dénonçant une accélération de la vitesse de propagation de la pandémie.

Trois autres pics en diminution constante l'ont suivi : le 11 Juillet à 1,07, le 16 juillet à 1,06 et le 22 juillet à 1,04 .

Depuis le 7 août 2020, Ro est continuellement en-dessous de 0 montrant une courbe de tendance moins accidentée.

Il est donc permis d'affirmer que Madagascar a su maîtriser l'expansion de la pandémie.

Dossier réalisé par Hery Mampionona

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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