Le monde du cinéma ne cesse d’avancer dans les quatre coins du globe. Mais cela n’empêche pas l’industrie cinématographique malagasy d’évoluer et de se mettre à leur niveau. « Les jeunes acteurs dans le cinéma malagasy ont beaucoup de potentiels, sauf que ces potentiels sont peu exploités. Nous voulons ainsi leur donner un coup de pouce pour qu’ils puissent, d’une part se faire connaître du grand public et d’autre part nouer de nouvelles collaborations et trouver de nouveaux partenaires pour étendre leurs activités », soutient Michel D. Ramiaramanana, président du Comité d’organisation de l’événement.
Des collaborateurs ont notamment déjà manifesté leur intérêt pour une éventuelle collaboration avec l’industrie du cinéma à Madagascar. « Des réalisateurs venant de Bollywood ont pris contact avec nous pour voir de visu de quoi nos producteurs sont capables. Des échanges sont ainsi en cours pour voir ce qui peut se faire entre les deux parties. Dans tous les cas, cette prise de contact signifie déjà beaucoup, sachant que la production bollywoodienne coûte à elle seule plusieurs milliards de dollars », rajoute-t-il.
Faire du cinéma un secteur prioritaire
Historiquement, le cinéma malagasy a vu le jour bien avant notre indépendance. Visuels dans l’âme, nous avons toujours été illustratifs dans nos récits et dans nos modes de pensée. Ce qui n’a rien de mal car, même en faisant référence à nos citations et dictons divers, on y retrouve toujours des références visuelles, à l’exemple du proverbe : « Ny toky fitaka fa ny atao no hita … ». Depuis 1937, année de réalisation du premier film malagasy jusqu’à la fin des années 80, Madagascar a pu offrir à différentes générations une culture cinématographique assez élevée si l’on ne se réfère qu’au fonctionnement de plusieurs salles de cinéma de l’époque dans de nombreuses grandes villes.
Malheureusement, de nos jours, lorsqu’on parle de cinéma, cela sous-entend un domaine mal reconnu, amateur et sans débouché. Le cinéma a effectivement beaucoup évolué, si l’on ne cite que les grandes productions étrangères hollywoodiennes, européennes, asiatiques et africaines. Hélas, force est de reconnaître que le cinéma malagasy n’a pas pu intégrer le cercle très fermé des pays qui sont déjà très développés dans ce domaine.
Par manque de réelles structures solides aux normes, il n’existe qu’un marché du cinéma à Madagascar et non une réelle industrie aux normes adéquates. Un des facteurs qui fait obstacle à cet engouement dont le plus important est l’absence de « plates-formes » permettant aux personnes œuvrant dans le cinéma de se professionnaliser, de se promouvoir et surtout d’évoluer.
C’est en ce sens que dans le cadre du Salon 4M, la plateforme destinée au cinéma, animée principalement par le Cabinet d’expertise cinématographique Profiler, sera une opportunité majeure de mettre en relief les valeurs du Septième art et les impacts socio-culturels et économiques qu’il engendre.