Publié dans Dossier

Foire 4M - Un coup de pouce pour l’industrie cinématographique malagasy

Publié le vendredi, 18 décembre 2020

Peu développé, le cinéma malagasy a encore une mauvaise réputation jusqu’à maintenant. Avec des réalisations faites à la va-vite et non abouties, des débouchés et des revenus limités, l’industrie cinématographique malagasy peine à convaincre les téléspectateurs. Sauf que les opérateurs veulent aujourd’hui inverser cette tendance et apporter un nouveau souffle au monde du cinéma à Madagascar. La foire 4M-Madagasikara Mijoro Miray Hina Mifaly, en promouvant le savoir-faire malagasy et les produits « Vita Malagasy », soutient ainsi cette initiative. Les produits cinématographiques peuvent devenir exportables, mais il faut se conformer aux normes établies par le marché.

 

Le monde du cinéma ne cesse d’avancer dans les quatre coins du globe. Mais cela n’empêche pas l’industrie cinématographique malagasy d’évoluer et de se mettre à leur niveau. « Les jeunes acteurs dans le cinéma malagasy ont beaucoup de potentiels, sauf que ces potentiels sont peu exploités. Nous voulons ainsi leur donner un coup de pouce pour qu’ils puissent, d’une part se faire connaître du grand public et d’autre part nouer de nouvelles collaborations et trouver de nouveaux partenaires pour étendre leurs activités », soutient Michel D. Ramiaramanana, président du Comité d’organisation de l’événement.

Des collaborateurs ont notamment déjà manifesté leur intérêt pour une éventuelle collaboration avec l’industrie du cinéma à Madagascar. « Des réalisateurs venant de Bollywood ont pris contact avec nous pour voir de visu de quoi nos producteurs sont capables. Des échanges sont ainsi en cours pour voir ce qui peut se faire entre les deux parties. Dans tous les cas, cette prise de contact signifie déjà beaucoup, sachant que la production bollywoodienne coûte à elle seule plusieurs milliards de dollars », rajoute-t-il.

Faire du cinéma un secteur prioritaire

Historiquement, le cinéma malagasy a vu le jour bien avant notre indépendance. Visuels dans l’âme, nous avons toujours été illustratifs dans nos récits et dans nos modes de pensée. Ce qui n’a rien de mal car, même en faisant référence à nos citations et dictons divers, on y retrouve toujours des références visuelles, à l’exemple du proverbe : « Ny toky fitaka fa ny atao no hita … ». Depuis 1937, année de réalisation du premier film malagasy jusqu’à la fin des années 80, Madagascar a pu offrir à différentes générations une culture cinématographique assez élevée si l’on ne se réfère qu’au fonctionnement de plusieurs salles de cinéma de l’époque dans de nombreuses grandes villes.

Malheureusement, de nos jours, lorsqu’on parle de cinéma, cela sous-entend un domaine mal reconnu, amateur et sans débouché. Le cinéma a effectivement beaucoup évolué, si l’on ne cite que les grandes productions étrangères hollywoodiennes, européennes, asiatiques et africaines. Hélas, force est de reconnaître que le cinéma malagasy n’a pas pu intégrer le cercle très fermé des pays qui sont déjà très développés dans ce domaine.

Par manque de réelles structures solides aux normes, il n’existe qu’un marché du cinéma à Madagascar et non une réelle industrie aux normes adéquates. Un des facteurs qui fait obstacle à cet engouement dont le plus important est l’absence de « plates-formes » permettant aux personnes œuvrant dans le cinéma de se professionnaliser, de se promouvoir et surtout d’évoluer.   

C’est en ce sens que dans le cadre du Salon 4M, la plateforme destinée au cinéma, animée principalement par le Cabinet d’expertise cinématographique Profiler, sera une opportunité majeure de mettre en relief les valeurs du Septième art et les impacts socio-culturels et économiques qu’il engendre.

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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