Savonnerie tropicale
Le porte-étendard de l’industrie malagasy depuis plus de cinq décennies
La Savonnerie Tropicale est l’un des fleurons de l’industrie malagasy. Elle a été l’une des premières industries fondées dans les années soixante par la famille Ramaroson. Capital 100% malagasy et un personnel local très expérimenté depuis plusieurs décennies.
Elle fabrique et produit principalement des savons type Marseille aux normes nationales et internationales, avec les dernières technologies de fabrication (une technologie identique aux grandes marques internationales). Construite dans une zone industrielle officielle et aménagée au nord du centre-ville d’Antananarivo (de 8.773m2) avec voie de chemin de fer, asservie de ligne haute tension et canal de déversement.
Elle produit des savons de ménage, de toilette, de la pâte de savon avec des matières grasses (suif d’origine bovine, huile de palme, huile de coprah…) et de glycérine brute qu’elle exporte. Au début des années 80, la Savonnerie Tropicale est l’un des premiers fabricants locaux de détergent poudre et liquide, avec une production de glycérine brute.
Une maturité indéniable
Lors des premières privatisations nationalisées des sociétés d’Etat, à la fin des années 90, la Savonnerie Tropicale a acquis la palmeraie d’Ivondro Melville à Toamasina pour l’amélioration de son coefficient d’intégration en fabrication de matière grasse et en exportation de l’huile de palme biologique certifiée Bio par l’Office nationale de l’ Environnement malagasy, ECOCERT, AGROBIO,BIO SUISSE et bientôt R.S.P.O. Dans une volonté de préservation de la nature et de la biodiversité, la palmeraie de l’Ivondro est depuis un site touristique de la côte Est de Madagascar avec sa faune et flore typiques et les produits du terroir. Ses décennies d’expérience prouvent sa maturité et sa place pour figurer parmi les fleurons de l’industrie privée depuis le retour de l’indépendance de Madagascar.
Non seulement la Savonnerie Tropicale se consacre à la fabrication mais œuvre aussi à la sensibilisation et la conscientisation en matière d’assainissement et d’hygiène comme la journée mondiale de lavage des mains au savon dans plusieurs quartiers pauvres, dans les écoles, dans les centres de santé de base, et ceux hospitaliers malagasy.
Cette société s’implique aussi dans des actions sociales avec ses dons pour les Associations (Croix-Rouge, etc.), des ONG, les bas quartiers et ce presque dans tout Madagascar. Une attention particulière aussi pour les associations et centres pour handicapés, comme
« les Orchidées Blanches » qu’elle soutient depuis des années.
Industrie automobile
La majestueuse 2CV « Mafy be » arpente toujours les routes du pays
En 74 ans de production, la 2CV a été fabriquée à plus de 5 millions d’exemplaires. Dès l’année 1950, elle entame une carrière internationale grâce à la volonté du groupe Citroën d’exporter vers le plus grand nombre. Voiture populaire française produite entre 1948 et 1990, la Citroën 2 CV fait partie du patrimoine (et du paysage) national malagasy. La Citroën 2 CV a été présentée pour la première fois le 7 octobre 1948. C’était au Salon de l’automobile de Paris mais des partenariats sont ainsi également signés pour l’assemblage de 2CV et de 3CV . Pour l’histoire, le Président Tsiranana a assisté personnellement à la sortie de la première 2 CV malagasy à l’époque. Cette 2 CV porte le nom de « Mafy-Be » ce qui signifie la très robuste. Ainsi, dans les années 60, Madagascar abritait des usines de construction de 2 CV. L’Entreprise de Construction Automobile Malgache (ECAM) produisait des Citroën 2CV, des Ami 6 et des Méhari. La 2 CV n’est plus produite mais les passionnés prolongent son histoire, c’est le symbole d’un certain ‘‘ art de vivre ’’ qui perdure jusqu’à aujourd’hui tant sur les routes de campagne de notre pays que dans les grandes villes. Facile à entretenir, c’est le véhicule favori des chauffeurs de taxi. Elle consomme très peu et s’adapte aux routes difficiles du pays.
Ces pays d’Afrique subsaharienne qui ont retrouvé leur indépendance en 1960
Territoire d’outre-mer en 1946, Madagascar devient une République au sein de la Communauté française en 1958. Investi des pouvoirs spéciaux en janvier 1960, le Président Philibert Tsiranana réussit à convaincre le général de Gaulle d’accorder la souveraineté totale à Madagascar et devient, par la même occasion, le premier Président de la République. La Grande île redevient indépendante le 26 juin 1960.
Tout au long de l’année 1960, 17 pays d’Afrique subsaharienne, dont 14 anciennes colonies françaises, recouvrent leur indépendance.
Ce retour de la souveraineté est, en partie, le résultat d’un long processus entamé une quinzaine d’années plus tôt dans le tumulte de la Seconde Guerre mondiale. Les indépendantistes africains font pression sur les puissances coloniales, à la fin de la guerre, leur rappelant les promesses faites pour soutenir l’effort de guerre. Les pays colonisateurs se retrouvent obligés de lâcher du lest. En 1944, à Brazzaville, le général de Gaulle laissait ainsi entendre qu’il était temps, pour la France, de s’engager « sur la route des temps nouveaux ». Deux ans plus tard, l’empire colonial est remplacé par une Union française, qui devient Communauté française lors de l’avènement de la Ve République, en 1958. Au même moment, sur le continent, le Maroc, la Tunisie, le Soudan, le Ghana et la Guinée acquièrent leur indépendance, alors que les « évènements » d’Algérie n’en finissent plus d’épuiser et de discréditer Paris.
1er janvier, le Cameroun, ancienne colonie allemande partagée entre la France et le Royaume-Uni, le Cameroun retrouve son indépendance au prix de mouvements de lutte armée. Quelques mois après que l’ONU a annoncé la levée de la tutelle française, le pays proclame son indépendance. L’année suivante, sa partie Sud, sous tutelle britannique, s’arrime au Nord. Le 27 avril, le Togo, ancienne colonie allemande sous mandats français et britannique au lendemain de la Première Guerre mondiale, la partie du pays placée sous la tutelle de Paris jouit d’un statut de territoire associé au sein de l’Union française, mise en place en 1946. En 1956, le pays devient une République autonome à l’issue d’un référendum. En février 1958, la victoire aux législatives du mouvement nationaliste du Comité de l’unité togolaise ouvre la voie à l’indépendance.
Le 30 juin quelques jours après Madagascar, c’est au tour de la RD Congo de recouvrir son indépendance. Elle fait suite à des émeutes à Léopoldville, l’actuelle Kinshasa, au Congo Belge, au début de l’année 1959. Pour éviter un scénario similaire à celui qui arrive en Algérie à la même époque, les autorités belges décident le retrait du pays. Le Congo belge devient alors la République démocratique du Congo. Il deviendra momentanément le Zaïre, sous l’ère de Mobutu Sese Seko. Le 1er juillet soit au lendemain de l’annonce de l’indépendance de la RDC, la Somalie acquiert aussi la sienne. L’ancienne colonie italienne, la Somalie fusionne, le jour de son indépendance, avec l’ex-protectorat britannique du Somaliland, qui a acquis sa pleine et entière souveraineté cinq jours plus tôt.
Le mois d’août recense le plus grand nombre de déclaration d’indépendance. A commencer par le 1er août où le Dahomey qui prendra ensuite le nom de Bénin en 1975, accède aussi à l’indépendance. Comme d’autres pays tels que Madagascar, la République du Bénin est proclamée en 1958, mais l’indépendance est solennellement déclarée deux ans plus tard. Deux jours plus tard, le 3 août, le Niger annonce aussi son indépendance, suivi lui-même deux jours plus tard par la Haute-Volta qui prendra le nom de Burkina Faso, sous la présidence de Thomas Sankara, assassiné en 1987. Le 7 août, c’est la Côte d’Ivoire qui accède à cette indépendance. À l’issue du référendum de 1958, la Côte d’Ivoire devient une République autonome. En juin 1960, Félix Houphouët-Boigny proclame l’indépendance du pays à contrecœur, tout en préservant des liens étroits entre Abidjan et Paris.
Le 11 août le Tchad, le 13 août le Centrafrique, le 15 août le Congo-Brazzaville, Le 17 août le Gabon, le 20 août le Sénégal, prononcent successivement leurs indépendances. Le Mali emboîtera le pas à ces pays le 22 septembre. Le 1er octobre, le Nigeria, considéré à l’époque comme le géant de l'Afrique, acquiert son indépendance. Le 28 novembre la Mauritanie, accède elle aussi à son indépendance.
L’Armée malagasy en 1960 - Sa genèse, ses premiers officiers
Le 26 juin1960, époque où l’indépendance nationale fut proclamée, on peut dire que l’Armée malagasy ou « Ny Foloalindahy » naquit un mois plus tôt, donc n’était qu’à ses premiers balbutiements. En même temps, la Gendarmerie nationale a vu également jour. On peut affirmer ainsi que la « grande muette » malagasy était la fille de la première République du Président Philibert Tsiranana. Car le 13 mai 1960, il y eut des pourparlers entre le Chef de l’Etat de l’époque et les commandants, sinon les premiers officiers des Forces armées du pays dont la Gendarmerie.
Dès le lendemain même, c’est-à-dire le 14 mai 1960, un décret officiel a décrété la naissance ou l’embryon du « Foloalindahy malagasy ». Cette création de l’Armée nationale s’était traduite également par la mise en place du 1er régiment militaire. Parallèlement à cela, la légion de gendarmerie fut également installée tandis qu’un Etat-major a été implanté à Antananarivo pour les commander.
Puis le 20 mai 1960, il y eut une réunion des premiers officiers supérieurs malagasy qui étaient d’ailleurs considérés comme les principaux fondateurs de notre Armée à l’époque. Depuis, il existait cette photo historique de ces officiers entourant le Président P.Tsiranana, photo en noir et blanc et prise à l’issue de cette réunion. Ces officiers sont entre autres les colonels Gabriel Ramanantsoa, Raymond Ramanantsoa, les capitaines Philibert Ramarolahy (qui allait faire ses preuves à la Gendarmerie), Ramananjanahary, Jean Rajoelina, les lieutenants Ratovondrahona, Bréchard Rajaonarison, Rabetafika, enfin les sous-lieutenants Ravelomanantsoa, Marc Randriamanana, Raveloson, Saïd Bari et André Rakotokely…
La première apparition et … émotion choc !
Vint alors le jour mémorable de l’Histoire nationale : le 26 juin 1960 ! Elle fut surtout marquée par la première apparition de l’Armée malagasy. L’avènement fut célébré à Betongolo où l’hymne national ainsi que le drapeau étaient officiellement à l’honneur. C’était aussi une occasion pour le public au summum de l’exaltation de voir le colonel Ramanantsoa remettre le flambeau aux trois compagnies ainsi qu’une légion d’éclaireurs de l’Armée malagasy.
De nos jours, il existe encore des témoins, bien qu’ils soient très rares à tous ces évènements ayant trait aux cérémonies militaires. Le Général à la retraite Désiré Ramakavelo, véritable encyclopédie de l’Histoire nationale, du moins de la deuxième moitié du XXe siècle dernier, en est bien un. Même si notre interlocuteur s’est bien défendu de n’être plus habilité à s’exprimer actuellement sur tout ce qui touche les Forces armées du pays, il a pourtant vécu cette époque faste de l’Histoire du pays et de son Armée.
« En 1960, je n’étais pas encore dans l’Armée car j’étudiais à la Sainte-Famille Mahamasina avant de partir ensuite à l’étranger. Toutefois, j’ai assisté à toutes ces cérémonies officielles de cette consécration de notre Armée, que ce soit à Mahamasina ou à Betongolo. Et là, je peux vous dire personnellement que c’était l’émotion choc tant cet évènement m’a marqué pour la vie. Je me suis dit intérieurement que ç’en était fini des mauvaises habitudes des colons pour vexer et humilier les Malagasy dans leur propre pays. Il faut dire qu’à l’époque, il fut même interdit à un autochtone d’entrer dans la cour de la propriété d’un colon pour y récupérer son coq qui s’y était égaré accidentellement. En voyant donc l’Armée nationale mise à l’honneur en 1960, j’exultais intérieurement et voulais dire à haute voix à mes compatriotes qu’ils sont désormais libres ! », se souvint le Gal D.Ramakavelo, et non moins grand homme de la littérature malagasy.
Minuit faste pour une Gendarmerie embryonnaire !
Il serait injuste de ne pas nous pencher sur le cas de la Gendarmerie. Elle fut créée officiellement à minuit le….25 juin 1960 ! Ainsi, on a pu assister à la naissance du corps de la légion de gendarmerie malagasy mais aussi du corps du groupement de gendarmerie Réunion et Comores. A leur commande, le lieutenant-colonel Goyard. Quant à la composition de la légion de gendarmerie malagasy, à la date de sa création, elle se répartit comme suit : 26 officiers européens, 473 sous-officiers européens, 30 gendarmes de cadre d’outre, tous malagasy, 1104 gardes auxiliaires de gendarmerie, tous malagasy, 451 auxiliaires de gendarmerie, enfin 1872 gardes de Madagascar.
Toujours à la même époque, précisément le 17 octobre 1960, fut créé l’Etat-major personnel du Président de la République. A sa tête, le chef d’escadron Bocchino. Mais il y avait aussi le capitaine Philibert Ramarolahy. En réalité, le cabinet militaire de la Présidence d’alors était transformé en Etat-major présidentiel. Ce dernier a repris toutes les missions auparavant confiées à l’ancien cabinet dont le service national, l’envoi de corps expéditionnaire dans différentes missions dont la sécurisation du peuple malagasy, enfin et surtout aussi la rédaction de procès-verbaux sur tout ce qui concernait la relation avec les Français. Toutefois, à partir de l’année 1960 et jusqu’en 1969, la Gendarmerie fut toujours commandée par des officiers de l’Hexagone.
Franck R.
Année de l’indépendance - 1960
Dear Henri Ratsimbazafy, la première fois sur scène
Il n’y avait pas seulement le retour de l'indépendance et la naissance de l'Armée malagasy qui ont marqué l’année 1960 dans le pays. Bon nombre d’événements marquants ont jalonné cette année. Parmi eux, sur le plan culturel dans le domaine de la musique. Certes, des artistes bien connus évoluaient bien avant l'indépendance mais cela a connu un boom depuis l’année de l’indépendance. Henri Ratsimbazafy était l'un de ces artistes et il a commencé à se démarquer à l’époque. A noter que ce dernier a commencé sa carrière musicale dans les années 50. Mais, ce n’est qu’en 1960, c’est-à-dire, dix ans plus tard, qu’il a fait ses premières apparitions sur scène. « J'ai commencé à chanter dans les années 50, mais j'ai poursuivi mes études à l'étranger et ce n'est qu’en 1960 que je suis monté sur scène. Je me souviens très bien de cette année, car à l'époque il n'y avait pas autant de salles qu'aujourd'hui pour faire un show. J’ai fait mon premier concert ou ma première représentation au Tranompokonolona Analakely. Parce qu'à cette époque, il n'y avait que le Tranompokonolona Isotry et Analakely pour accueillir des spectacles. Et j’ai partagé la scène avec d’autres groupes tels que Ny Railovy, Mr Razafy… En ce temps-là, j’ai interprété 5 ou 6 de mes chansons », raconte Henri Ratsimbazafy. Il a également rappelé qu'il avait déjà chanté dans les années 1950, en tant que chanteur d’orchestre. Il a indiqué que dans les années 50 et 60, il avait produit une quarantaine à une soixantaine de chansons. Et l'une des chansons les plus populaires à cette époque était la chanson « Kalon’ ny Tyrol ».
Encore là
Dear Henri se distingue des autres chanteurs du fait qu’il n’interprète que ses propres compositions. Il explique que c’est par peur de commettre l’irréparable, c’est-à-dire de faire des fausses interprétations avec les compositions des autres. Henri Ratsimbazafy a derrière lui plus d’une soixantaine d’années de scène et des centaines de titres à son actif. « Honnêtement, je ne compte même pas mes chansons. Je pense à environ deux cents ou trois cents peut-être (rire) ». Concernant la suite de son carrière, aujourd’hui âgé de 89 ans, Dear Henri n’est pas près de s’arrêter. Et c’est une excellente nouvelle pour ses fans. En effet, le chanteur affirmait, il y a presque douze ans, qu’il prenait sa retraite.
Mais depuis un certain temps, il semble qu’il a changé d’avis. En effet, Il y a deux ans de cela, le chanteur a effectué quelques apparitions sur scène. D’ailleurs, lors d’une interview, le Henri Ratsimbazafy a affirmé qu’il envisage de faire un grand concert. Dear Henri attend juste le moment propice pour de grandes retrouvailles avec ses fans. Bref, ce légendaire chanteur ne peut pas tout simplement se résoudre à abandonner sa passion. L’interprète de « Lamba blanc » est décidé de reprendre le micro et jubile à l’idée de retrouver ses fans.
Sitraka Rakotobe