Publié dans Dossier

Ecole africaine de la météorologie et de l’aviation civile - Tsiky Mijoro Razafindrakoto s’en sort major !

Publié le mardi, 05 mars 2024



Sélectionnée parmi des milliers de candidats. Tsiky Mijoro Razafindrakoto a fait partie des 3 jeunes malagasy sur les 21 apprenants de l’Ecole africaine de la météorologie et de l’aviation civile (EAMAC), située à Niamey, capitale du Niger. La jeune femme âgée de 25 ans est le major de sa promotion 2021. Pour en arriver là, elle a dû passer par beaucoup d’épreuves, lesquelles l’ont forgée à ne jamais abandonner et de toujours foncer pour réaliser ses rêves. Passionnée par l’aviation depuis son adolescence, Tsiky a pu suivre une formation y afférente à l’EAMAC depuis 2021.
Tsiky Mijoro Razafindrakoto (=) : « Durant la dernière année du lycée, j’ai regardé "Air crash", un documentaire diffusé sur la chaîne "National Geographic". Ce documentaire raconte les accidents d’avions et comment tous les personnels impliqués gèrent la situation d’urgence. Ce jour-là était comme une révélation pour moi. J’étais fascinée par le fait de voir comment tout le personnel impliqué garde son calme dans une situation de crise, comment la vie de plusieurs centaines de personnes dans l’air dépend des décisions prises par une équipe. C’était comme une évidence que je veux travailler dans l’aviation. Depuis, j’ai effectué des recherches sur les opportunités d’entrer dans le domaine. Après l’obtention du baccalauréat en 2015, j’ai continué les recherches et constaté que l’admission au concours organisé par l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne  (ASECNA) est sous-condition d’avoir le niveau Bacc+2, avec un certain niveau scientifique. J’ai ainsi suivi des études en informatique électronique à l’Institut supérieur polytechnique de Madagascar  (ISPM). Après ce parcours, j’ai suspendu les études dans l’espoir d’intégrer l’ASECNA. Mais hélas, je me suis trompée ! ».
La Vérité (+) : Pourquoi cette désillusion ?
Tsiky Mijoro Razafindrakoto (=) : « J’ai été plusieurs fois refoulée du concours de l’ASECNA. Déjà en 2015, je ne remplissais pas les conditions requises. Alors, je patientais jusqu’en 2017, mais mon dossier n’était même pas présélectionné. Je me disais que si j’intègre l’Ecole nationale de l'enseignement de l'aéronautique et de la météorologie (ENEAM), j’aurai plus de chances. J’ai ainsi intégré cette école en 2017-2019, dans la spécialisation « agent technique d’exploitation. Mon espoir d’intégrer l’ASECNA et exceller dans l’aviation civile ne s’était pas tu. En 2019, j’ai à nouveau tenté le concours mais mon dossier n’était pas présélectionné. Seules quelques poignées de candidats ont été reçus. En 2020, la pandémie de Covid-19 a chamboulé bon nombre de projets, y compris ceux de la jeune femme. En fait, j’ai arrêté les études et fini les stages. Le concours de l’année a également été reporté. Mes demandes d’emploi n’ont donné aucun résultat. A Madagascar, les opportunités professionnelles dans la filière "aviation" ou scientifique sont très restreintes. Je ne savais plus où tourner la tête, j’étais face au mur. Je commençais à me désespérer, que l’aviation ne m’était pas destinée. Malgré ces trébuchements, j’avais toujours cette voix dans ma tête qui chuchote que je serai contrôleur aérien un jour. En 2021, j’ai suivi des cours d’anglais puisque travailler dans l’aviation en requiert un bon niveau. Cette même année, le concours est à nouveau relancé. J’ai candidaté et j’ai enfin réussi. Tous les candidats ayant réussi au concours deviennent des boursiers de l’ASECNA, en suivant une formation à l’EAMAC, située au Niger ».
(+) : Raconte-nous ton expatriation au Niger.
(=) : « Quelques jours avant le départ de Madagascar, j’étais très anxieuse à l’idée de voyager seule, de vivre seule sans mes parents et famille à côté, d’aller dans un pays que je ne connais pas, d’affronter l’inconnu. Depuis mon enfance, mes parents ont toujours été avec moi. Cette-fois-ci, il faut que j’y aille seule. Heureusement, mes parents m’ont beaucoup soutenue. Puis, le jour du départ, j’ai rencontré deux compatriotes, également sélectionnés au concours - qui deviendront plus tard mes meilleurs amis au Niger. Tel un enfant, j’étais fascinée par la découverte de toute chose dont je n’avais aucune idée : entrer à l’aéroport, le checking, tout ! Arrivés à l’aéroport de Niamey, nous nous sommes sentis perdus car nous trois n’avions ni téléphone, ni connexion à l’Internet. Et pourtant, l’école a confondu notre date d’arrivée au lendemain. Personne n’est alors venu nous récupérer. De plus, nos bagages n’étaient pas arrivés avec nous. Nous avions fait les cent pas à l’aéroport de Niamey pour savoir comment nous allons sortir et arriver à la cité des étudiants, endroit dont nous n’avons aucune connaissance. Heureusement, il y avait un étudiant malagasy qui est intervenu à l’école. Quelques heures plus tard, un enseignant est enfin venu nous chercher et nous conduire jusqu’à la cité universitaire. Le lendemain de notre arrivée, nous avons croisé un couple malagasy qui nous a beaucoup aidés et briefés sur la culture nigérienne, voire africaine. Dès ce jour, nous nous sentons comme chez nous jusqu’à aujourd’hui ».
(+) : Comment a été le parcours à l’EAMAC ?
(=) : « Je savais depuis toujours que les études à l’ASECNA sont compliquées mais je m’étais préparée à réussir. Les études à l’EAMAC sont très rythmées et fatigantes, surtout avec les examens hebdomadaires. Durant les 14 premiers mois, j’avais beaucoup de peines mais j’étais quand même restée la première de la classe. Mes amis malagasy et moi, nous nous retrouvions chaque mercredi soir et samedi pour réviser notamment en dehors des heures de cours. Avant chaque examen, nous expliquions les uns aux autres les notions et leçons afin de mieux les assimiler. Pour moi, dès le début du cours, j’essaie de comprendre son objectif et sa finalité. Après chaque cours, je fais une fiche de note qui m’aidera à réviser. Bien que je fusse première de la classe durant la première période de formation, les notes sont très étroites. Il n’y a parfois que 0,02/20 d’écart entre les notes de deux étudiants. Alors, quand les responsables m’ont annoncé avant la cérémonie de remise de diplôme que je suis major de la promotion, je fus agréablement surprise. Je dédie mon diplôme à mes parents qui sont en situation de handicap. Je voudrais les rendre fiers. Je suis fière de moi et de mon parcours ».
(+) : Après la formation, que vas-tu faire ?
(=) : « Les boursiers de l’ASECNA retournent dans leurs pays d’origine après la formation à l’EAMAC. Dans la plupart des cas, ils sont recrutés chez eux ou dans d’autres pays africains. Ainsi, je vais travailler en tant que contrôleur de la circulation aérienne. Mais sur le long terme, j’imagine une fin de carrière à l’Organisation de l’aviation civile internationale, un de mes rêves. Après tout ce que j’ai vécu, je voudrais dire aux jeunes qu’il ne faut jamais baisser les bras, ni abandonner malgré les difficultés rencontrées et les échecs. Réaliser ses rêves requiert de la persévérance, de l’ambition et de la passion. Pour avoir les résultats, il faut déjà commencer par aimer ce que l’on fait. Ce sera plus facile d’assimiler ensuite ». 
Pour information, l’ASECNA lance régulièrement un concours. Le nombre de candidatures sélectionnées dépend des besoins en techniciens, exploitants de l’aviation civile, contrôleurs de la circulation aérienne ou ingénieurs. Les formations y afférentes à l’EAMAC durent entre 9 mois et 3 ans, selon le cycle suivi. Pour cette année, le concours est ouvert depuis quelques jours, sauf pour l’école d’ingénieur.
Propos recueillis par P.R., en collaboration avec Myriam Vololonarivo (Niger)




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Editorial

  • Un phare
    « Je voudrais être un phare qui voulais illuminer les démunis et leur apporter la lumière », telle est la déclaration, érigée en confession de foi, de Harilala Ramanantsoa, porte étendard n° 7 de l’IRMAR – UPAR aux communales et municipales d’Antananarivo-Renivohitra prévues le 11 décembre prochain. A l’issue d’un culte d’action de grâce et de louange au temple du Palais de Manjakamiadana, Harilala Ramanantsoa répond à la question des confrères pourquoi a-t-elle choisi ce site historique pour organiser un culte qu’elle devait déclarer ainsi. Qu’est-ce qu’un phare ? Le Robert le définit en ces termes « une tour élevée sur une côte ou sur un îlot, munie à son sommet d’un feu qui guide les navires ». Sur un véhicule, c’est un feu à longue portée pour offrir la meilleure visibilité la nuit au conducteur.

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