Les personnes voyageant à destination de la Grande île viennent en majorité de ce continent. L’ouverture des frontières aériennes risque ainsi d’aggraver la situation avec la venue de nouveaux cas importés dans le pays. Il ne faut pas oublier qu’une personne peut être contaminée par le Covid-19 et contaminer d’autres individus sans pour autant présenter des symptômes de la maladie. Le risque de contamination est alors particulièrement élevé, surtout que l’Europe reste aujourd’hui le continent le plus infecté du monde.
Cette maladie reste imprévisible. L’apparition des cas est loin d’être évitée chaque jour. Fixer un délai d’ouverture des frontières aériennes n’est donc pas évident. « La reprise des vols internationaux dépendra surtout de l’évolution des choses. Elle est conditionnée par d’innombrables points, et pas seulement au niveau sanitaire, d’où la complexité du problème. Ce n’est pas une décision à prendre à la légère. Dans ce cas, la décision politique ne suffit pas, les dispositifs techniques doivent aussi entrer en priorité », soutient un professionnel de la santé. « Il ne faut pas oublier que les avions restent des appareils très confinés. L’air y circule moins. Un vol en provenance de l’Europe à destination de Madagascar dure au moins 10 heures. De ce fait, il est impossible d’obliger les passagers à porter un masque en tout temps pour éviter la contamination d’autres passagers », ajoute-t-il en évoquant les contraintes auxquelles les compagnies devront se soumettre.
La distanciation ne serait également pas une option, surtout pour les compagnies low-cost. « Déjà qu’elles appliquent des bas prix, elles ne peuvent pas non plus réduire les effectifs de leurs passagers, et risquer des pertes. En plus, elles sont encore obligées de désinfecter chaque appareil après chaque voyage », précise un expert dans le domaine.
Questionné sur le sujet, Air Madagascar a affirmé que : « la reprise des vols dépendra des autorités compétentes et des mesures prises autant sur le plan international que national. Nous ne pourrons pas reprendre nos vols si les autorités malagasy décident de réouvrir nos frontières aériennes, contrairement aux pays de destination, et vice versa ». Les mesures prises par la compagnie aérienne s’adapteront donc au fur et à mesure de l’évolution de la situation dans la Grande île et dans les pays desservis.
Aujourd’hui, Madagascar a repris un semblant de son quotidien mais la lutte contre le coronavirus continue toujours. Ce n’est pas parce que le pays a trouvé un moyen de prévention, à savoir le Covid-Organics qu’il faut arrêter d’être vigilant. Ainsi, la réouverture de nos frontières aériennes risque de détruire tous les efforts entrepris depuis le début pour endiguer la propagation de la pandémie sur le territoire malagasy.
La Rédaction