Publié dans Economie

Filière thon - La menace de rupture des stocks s’intensifie

Publié le lundi, 04 mai 2020


La pêche intensive continue. Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale du thon, samedi dernier, un bilan de la filière a été dressé par des experts. D’après leurs études, la menace de rupture des stocks pour certaines espèces de thon s’intensifie actuellement. « Nous avons notamment constaté une augmentation significative des captures d'albacores, représentant un stock qui est déjà soumis à une pression considérable et considéré comme surpêché par les experts. De même que pour le listao. Une récente augmentation de la pêche de thons listao dans l'océan Indien a entraîné un dépassement de 30 % de la limite des captures, entre 2018 et 2020. Pourtant, étant le type de thon le plus utilisé pour le marché des conserves, le listao était largement considéré comme étant à un niveau d’abondance sain », a rapporté le Fonds mondial pour la nature (WWF Madagascar), en marge de la célébration de cette journée dédiée à la protection du thon.
Effectivement, dans la zone indianocéanique comme dans toutes les zones côtières du monde entier, la pêche aux thons est extrêmement importante pour la sécurité alimentaire. Et elle constitue également un pilier des économies locales. 36 % de la pêche côtière dans cette région se concentrent en effet sur le thon. La pêche aux thons y est presque exclusivement issue de pêche artisanale ou de pêche industrielle très basique.
Vu la situation, ces menaces risquent d’avoir de grandes répercussions autant sur toute l’économie de la Région mais aussi sur l’alimentation, sans oublier l’environnement marin. « Le sort de chacun de ces deux types de thon est en fait lié. Les juvéniles d'albacores sont principalement capturés dans les listaos qui ciblent les pêcheries à senne coulissante. De ce fait, la reproduction des albacores est particulièrement retardée. Les stocks ont du mal à se reconstituer, surtout après des années de surpêche dans l’océan Indien. Les scientifiques estiment que les stocks d'albacores pourraient s'effondrer dès 2027 », a souligné un expert.
Basculement
Compte tenu de sa valeur, la protection du thon doit être une priorité pour la santé de l’économie et des océans. « Un changement de l'approche actuelle de la gestion de la pêche doit s’opérer. Un basculement vers une gestion des ressources plus durable, plus inclusive et plus efficace est recommandé. Pour Madagascar, le thon est une richesse dont le potentiel reste encore à développer.  Dans ce sens, des efforts pour évaluer et gérer durablement ce potentiel doivent être fournis afin de permettre au pays et à sa population de bénéficier pleinement des retombées y relatives », affirme Lovasoa Dresy, Senior fisheries officer au sein du WWF Madagascar.
En tout cas, cette démarche est essentielle pour que le thon, en tant que ressource alimentaire et source de revenus pour la pêche industrielle et artisanale, soit en équilibre avec son rôle fondamental dans le maintien d'un écosystème sain.   
Rova Randria

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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