Publié dans Economie

Crise sanitaire à Madagascar - Les économies locales entièrement paralysées

Publié le mercredi, 10 juin 2020

La crise sanitaire a impacté sur le gagne-pain de milliers de personnes vivant des revenus touristiques. Plusieurs économies dans les différentes Régions de Madagascar tournent exclusivement autour du tourisme. De ce fait, si le tourisme rencontre des difficultés, ce sont toutes les économies locales qui sont paralysées. Et cette crise sanitaire n’est pas une exception. En effet, avec la suspension depuis le 23 mars dernier des visites écotouristiques au sein des parcs nationaux de Madagascar, les acteurs du tourisme, à tous les niveaux, se sont retrouvés dépourvus de sources de revenus. Ranohira par exemple, une Commune rurale située dans la Région d’Ihorombe, fait partie de nombreuses localités victimes de cette crise liée au Covid-19.

Cette ville, point de départ de l’exploration du « Colorado malagasy », vit exclusivement de l’écotourisme engendré par l’existence du fameux Parc national d’Isalo. Sur place, les opérateurs touristiques occupent la plus grande majorité de tous les secteurs d’activité. Hôteliers et restaurateurs y emploient non moins de 250 personnes. Les quelques dizaines d’hôtels et de restaurants recensés afin de recevoir les touristes sont actuellement au plus mal. « La plupart des opérateurs appliquent le système du chômage technique. D’autres se réfèrent à la réduction du nombre de jours de travail, équivalent au nombre de jours à payer, à l’instar de 3 jours par semaine. Certains ont réduit le nombre de leurs personnels. Et même, certains d’entre eux ont provisoirement mis la clé sous la porte », a témoigné notre source locale.

Avec l’arrêt de toutes activités touristiques à Ranohira, les guides et les porteurs - au nombre de 200 - s’ajoutent également à cette liste, sans oublier les gestionnaires d’aires protégées. « Le Code des aires protégées ou le COAP nous autorise à percevoir des droits d’entrée venant des visiteurs d’Aires protégées. Ces droits d‘entrée nous permettent, entre autres, de payer le salaire de nos personnels, d’investir dans des matériels pour le bon fonctionnement des sites, mais aussi et surtout de prendre part au développement de la population avoisinante de nos aires protégées », a affirmé le docteur Mamy Rakotoarijaona, directeur général de l’organisme Madagascar National Parks (MNP). Pourtant, l’année dernière, le nombre de touristes de la région a particulièrement augmenté, soit de 12 % en comparaison aux années précédentes.  

Alternatives

Pour pallier à cette situation, les acteurs essaient de trouver du mieux qu’ils peuvent des solutions alternatives pour survivre. « La grande partie s’est orientée vers l’agriculture. D’autres ont tenté l’entreprenariat. Ceux qui n’ont pas trouvé de solution ont commencé à revendre leurs biens », regrette notre source. D’autre part, les activités techniques selon les urgences et les priorités liées à l’écotourisme au sein des aires protégées gérées par MNP continuent. « Le désensablement de la piscine naturelle, l’entretien des circuits, des pistes d’accès, des sites de camping, du poste de contrôle ainsi que le contrôle journalier de chaque entrée du parc pour éviter toute forme de visite non autorisée font par exemple partie des tâches que nous effectuons même si le parc est fermé aux visiteurs », a souligné Yves Rambeloson, chef du volet « Ecotourisme » au sein du Parc national d’Isalo.

Quand « demain » arrivera, l’organisme MNP veut en effet s’assurer que tout soit prêt pour accueillir de nouveau les visiteurs.

Rova Randria

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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