Le Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP) a récemment lancé un nouvel appel pressant concernant le retard du remboursement des crédits de Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) par l'Etat malgache. Le président du GEFP, Hery Lanto Rakotoarisoa, a révélé, en marge de l'assemblée générale élective du groupement, que ces arriérés non encore réglés avoisinent désormais la somme colossale de 100 milliards d’ariary, soulignant l’ampleur d’une dette accumulée sur plusieurs années. Bien qu'une portion significative des sommes dues ait été apurée par le passé, le montant restant continue de peser lourdement sur la trésorerie des entreprises membres, principalement issues du secteur-clé des zones franches, qui dépendent de ces remboursements pour maintenir leur compétitivité à l'international. Cette situation financière délicate est d'autant plus préoccupante que les crédits de TVA, représentant une créance légitime des entreprises, doivent normalement être remboursés promptement afin d'assurer la neutralité économique de cet impôt. L'opacité et le délai excessif de ces paiements créent un effet boule de neige, affaiblissant la liquidité des entreprises et les obligeant parfois à différer le règlement de leurs propres fournisseurs, voire à revoir leurs plans d'investissement. Un expert économique, ayant requis l'anonymat, a rappelé que « les entreprises ne sont pas des banques pour l'Etat ; tout retard impacte directement leur capacité à opérer et à créer de l'emploi ». L'effort continu du GEFP vise à mobiliser les autorités pour obtenir la régularisation totale de cette dette et ainsi sécuriser l'avenir de ce pan important de l'économie malagasy.
Large répercussion
Les conséquences de ces retards importants ne se limitent pas aux seules entreprises franches. Elles ont des répercussions bien plus larges sur l’ensemble de l'environnement des affaires et la croissance nationale. Le Fonds monétaire international (FMI), notamment dans le cadre de la seconde revue du programme sur la Facilité élargie de crédit (FEC), avait déjà mis en garde les autorités contre ce risque. Selon le service du FMI, les paiements différés du Gouvernement au secteur privé peuvent freiner la croissance économique en érodant les bénéfices des sociétés et en resserrant leurs contraintes de liquidité, étouffant ainsi l'investissement et le dynamisme entrepreneurial. Face à ce problème structurel, l’Etat avait pourtant mis en place un mécanisme dédié pour tenter de réduire les arriérés : l’opérationnalisation du traitement électronique et du remboursement systématique de la TVA via un compte séquestre. Ce compte spécial, ouvert auprès de la Banky Foiben'i Madagasikara (BFM), devait en théorie être alimenté mensuellement par une partie de la TVA recouvrée par la Direction générale des impôts (DGI) et la Direction générale des douanes (DGD). Malheureusement, si cette initiative est louable sur le papier pour apporter plus de fluidité et de transparence, son efficacité dans la pratique semble insuffisante pour résorber les arriérés chroniques qui continuent de s'accumuler, fragilisant la confiance du secteur privé.








