3 885 ariary. C’est la valeur d’un dollar américain converti en ariary, selon le cours de change de la « Banky Foiben’i Madagasikara » (BFM), publié hier. En un mois, cette monnaie étrangère n’a cessé de s’apprécier sur le Marché interbancaire de devises (MID), allant de 3 804 ariary vers la fin du mois d’août pour atteindre sa valeur énoncée précédemment. L’institution financière a, de sa part, constaté une dépréciation de 3,9 % de l’ariary par rapport au dollar depuis le début de l’année. Il faut dire que le Gouvernement a déjà pris en compte cette légère dépréciation de l’ariary dans le projet de loi de Finances rectificative (LFR) 2020. Le document apporte une explication selon laquelle « la diminution du taux directeur de la réserve fédérale américaine (FED) à presque 0,25 % pourrait réduire les espérances de rendement des placements en dollars et pousser les épargnants à opter pour des monnaies plus rentables. La baisse attendue des importations malagasy entraînera également une réduction de la demande de dollars américains de la part des sociétés importatrices ».
Risque d’inflation
Etant donné que la majorité des transactions économiques du pays sont opérés en dollars, les économistes n’excluent pas une hausse de prix des biens sur le marché. « Effectivement, comme le dollar reste la principale monnaie de paiement sur le commerce international à hauteur de 64 %, une hausse de prix des biens sur le marché est à prendre en compte », souligne un économiste. Malgré la situation, le Gouvernement s’attend à ce que la moyenne du cours soit maintenue à 3 700 ariary comme elle l’était il y a une année durant la même période, et cela grâce aux entrées de devises en provenance des pays partenaires et institutions financières, que ce soit à travers des aides budgétaires, emprunts, subventions, dons, projets, etc.
Rééquilibre
Quoi qu’il en soit, le meilleur moyen de valoriser l’ariary serait le rééquilibre de la balance des paiements du pays, selon la Banque centrale. Et ce, à travers la promotion de la diversification des exportations, la lutte contre les exportations illicites des métaux et pierres précieuses et l’intégration des recettes dans le MID, le renforcement du suivi des opérations d’exportation, de rapatriement et de cession des devises, ainsi que l’industrialisation à travers la production de biens pour lesquels les avantages comparatifs malagasy sont établis par rapport aux importations.
Solange Heriniaina