Publié dans Economie

Création des aires protégées à Madagascar - La compensation des pertes des populations locales oubliée

Publié le jeudi, 08 octobre 2020

Une des principales raisons de l’actuelle dégradation de l’environnement à Madagascar. «Bien avant la création des aires protégées à Madagascar, les communautés environnantes bénéficient des services écosystémiques des zones forestières. Ensuite, nous avons créé les réserves naturelles sans nullement prévoir les pertes de ces communautés. Du jour au lendemain, nous leur disons qu’elles ne peuvent plus se servir dans ces zones comme avant parce que c’est désormais interdit par la loi. La compensation de ces pertes a été mise de côté, voire oubliée. Elles se retrouvent ainsi privées de ressources, causant leur pauvreté. Elles sont donc amenées à exploiter illicitement les ressources pour pouvoir survivre », explique Vahinala Baomiavotse Raharinirina, ministre de l’Environnement et du Développement durable, hier, à Ambatobe. Les descentes effectuées par cette responsable au cours des huit derniers mois, lui ont permis notamment de constater les gaps dans la conservation des ressources ainsi que les demandes des parallèles des communautés locales. Le modèle de conservation appliqué aujourd’hui exclut la partie sociale, c’est pourquoi il n’est pas efficient. «Il faut que nous arrêtions de construire des murs de conservation. En contrepartie, nous devons bâtir des ponts pour le développement durable », soutient la ministre. «Nous devons prendre soin des communautés autour des aires protégées pour qu’elles puissent par la suite s’occuper de la biodiversité » rajoute le directeur exécutif de la fondation des aires protégées et de la biodiversité de Madagascar.
Pour pouvoir aller dans ce sens, le ministère compte bien élaborer des stratégies plus inclusives. Après la réunion avec les gestionnaires des AP au mois de juin dernier, un débat a été ouvert hier, sur le thème: « Concilier la gestion durable des aires protégées avec la réduction de la pauvreté ». Ce débat s’est notamment basé sur les recherches effectuées par la mention Foresterie et Environnement de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA) de l’université d’Antananarivo en collaboration avec diverses universités internationales. « Aujourd’hui, le ministère entend baser ses stratégies sur les recherches scientifiques. Elles permettent notamment de garantir les procédures », défend Vahinala Baomiavotse Raharinirina. Après deux jours d’échange, les participants devront trouver de solutions pour permettre d’allier politique, stratégies et actions et d’y intégrer la population. Tout doit vite se faire parce que l’heure est grave.  
Rova Randria

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Editorial

  • Education complète !
    Un sujet délicat ! Une initiative pilote mise sur les rails par le département de l’Education nationale (MEN) en partenariat avec le Mouvement malagasy pour le planning familial (MMPF) dans le cadre du Programme d’appui aux droits et la santé sexuelle et reproductive (PADSSR) dont le lancement officiel s’est tenu ce lundi 5 mai à Antaninarenina – Antananarivo. L’initiative vise à étoffer les jeunes y compris les adolescents (élèves) sur les risques qu’ils encourent dans les aventures précoces aux rapports sexuels. En effet, le projet pilote a pour but de réduire les grossesses prématurées, la propagation des infections sexuellement transmissibles (IST) qui ont malheureusement tendance à s’intensifier surtout dans les milieux populaires et de promouvoir l’autonomie des jeunes en matière de santé reproductive. Louable initiative !

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