Publié dans Economie

Redressement fiscal, transport aérien, sécheresse - Retour sur quatre faits marquants de l'année

Publié le mercredi, 30 décembre 2020

La pandémie de coronavirus a généré une crise économique mondiale. Madagascar n’y a pas échappé. Ce n’est plus une nouvelle pour personne. Mais pour le pays, ce n’est pas le seul événement marquant de l’année, surtout dans le domaine économique. Entre le redressement fiscal de plusieurs opérateurs et la séparation définitive d’Air Madagascar et d’Air Austral, mais aussi la sécheresse accrue de plusieurs régions du pays, beaucoup de secteurs d’activité se retrouvent chamboulés. Cet article recense ainsi les grands événements marquants de l’année 2020, économiquement parlant. Il valorise ainsi les réussites de cette année mais également les erreurs et les leçons qui en découlent.

 

Le divorce d’Air Madagascar et d’Air Austral

21 juillet. Le divorce d’Air Madagascar et d’Air Austral, les deux partenaires stratégiques, a été acté à cette date. La collaboration entre les deux compagnies aura duré deux ans. Les deux parties, assistées de part et d’autre par le Groupe Rajabali, la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNaPS) ainsi que le ministère de l’Economie et des Finances et celui des Transports, ont en effet signé la résiliation du pacte d’associés, de l’accord de partenariat et du contrat de cession de créances. Pour rappel, les démarches ayant abouti à ce divorce a été entamé par la partie malagasy, en début d’année. Les négociations ont ainsi duré près de sept mois. Au moins, une vingtaine de réunions ont précédé la signature de cette séparation. Les parts de la compagnie réunionnaise dans le capital de la compagnie malagasy, à hauteur de 43%, ont été reprises par la CNaPS. Le reste appartient toujours à l’Etat malagasy.

Après cette séparation d’avec Air Austral, Air Madagascar se tourne alors vers l’avenir avec la CNaPS comme principal partenaire. La compagnie a déjà un nouveau Conseil d’administration en place, avec le directeur général de la CNaPS comme président, à savoir Mamy Rakotondrainibe. Et le plan de redressement de la compagnie est aussi en cours d’élaboration.   

Une sécheresse généralisée dans tout l’océan Indien

23 novembre. La ville de Fianarantsoa lance un appel à l’aide. Le lac d’Antarambiby, source d’eau potable pour la ville, est complètement asséché. Et même les puits et les rizières sont à sec. Les habitants doivent se réveiller à deux heures du matin pour collecter les quelques gouttes sortant de leurs robinets. Après une descente sur les lieux, le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Vahinala Baomiavotse Raharinirina, a pu constater que la principale cause de cette sécheresse est la dégradation des zones forestières due aux feux de brousse et les exploitations illicites. Les exploitants de ressources forestières ont particulièrement tendance à oublier, ou ignorent complètement, la relation étroite entre la disponibilité de l’eau et les forêts. Il ne peut y avoir d’eau sans forêts et inversement. Les pluies provoquées ont été la solution d’urgence, mais celle à long terme reste le reboisement, accompagné d’une lutte contre les feux et de la création d’activités génératrices de revenus pour les communautés environnantes des zones forestières et de réserves naturelles.

Fianarantsoa n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. En effet, cette situation s’est généralisée dans tout le pays, et même dans l’océan Indien. Les autorités mauriciennes et réunionnaises ont été contraintes de restreindre l’utilisation de l’eau. En cette période, toute personne prise en train de laver sa voiture ou d'arroser son jardin ou son immeuble avec un tuyau d'arrosage, un arroseur ou tout appareil similaire sera passible de fortes amendes.Au cours des dernières décennies, cette période de sécheresse figure parmi les plus intenses. Et selon les experts, même une saison de pluies normale ne suffirait pas pour remplir toutes les réserves d'eau dans les îles. Il est donc plus qu'urgent de réfléchir à des solutions pérennes pour éviter que cette période de sécheresse intense ne se répète encore pour les années à venir.

Assurance Aro : Lantonirina Andrianary, la première femme à la direction

Lantonirina Andrianary est la première femme nommée en tant que directrice générale de l’Assurance Aro. 45 personnes ont déposé leur candidature auprès du cabinet de recrutement COEF Ressources. Mais son profil a le plus séduit les membres du Conseil d’administration. Elle a pris officiellement les rennes le 5 mars dernier. Avant sa prise de fonction, Zafiarisoa Rakouth a assuré la direction en tant qu’intérim pendant huit mois. L’ancien DG a travaillé à la compagnie pendant dix ans.Titulaire d’un MBA Audit et Gestion des risques (ESA Paris) et Master international en Assurances, la nouvelle directrice générale est une ancienne de la maison avant de quitter Madagascar. A son retour, elle a fondé MADARISK, société de conseil spécialisée en gestion des risques.

Dossier réalisé par Rova Randria et Solange Heriniaina 

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Editorial

  • Débrayage inapproprié
    Les employés de la JIRAMA déclenchent un mouvement de grève. Sauvage ou irréfléchie ! Anachronique ou irresponsable ! Anti-économique ou contre-productive ! On hésite de quel adjectif devrait-on qualifier de façon précise cette énième grève du personnel de la JIRAMA. Quoi qu’il en soit, un débrayage dans un service public est toujours considéré comme inapproprié. Quels que soient les arguments avancés pour justifier le geste, un arrêt de travail d’un service public comme celui de la JIRAMA pénalise en premier lieu les usagers. Les clients, pour ne pas le dire la population, se voient priver de leurs besoins fondamentaux : l’eau et l’électricité. En fait, ils sont punis pour quelque chose dont ils n’ont rien à voir. Dans ce genre de situation, les innocents usagers sont toujours les premières victimes. Et éternelles victimes ! Déjà en temps « normal », ils subissent le calvaire dû aux délestages intempestifs et aux…

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