L’environnement à Madagascar mais aussi dans le monde entier est pratiquement dévasté par les activités humaines. En effet, en se basant sur les chiffres, d’après le projet « Global Forest Watch », la Grande île se classe en 2017 dans le top 4 des pays dans le monde en termes de déforestation. De 2001 à 2020, le pays aurait perdu plus le quart de sa couverture forestière. Entre sécheresse et pollution en tout genre, tous les secteurs d’activité sont aujourd’hui impactés. « 3/4 des terres au niveau mondial sont actuellement dégradées. Avec la déforestation, les terres se retrouvent nues, alors elles sont facilement emportées par les eaux de ruissellement. Nous retrouvons ce phénomène avec le fleuve de Betsiboka qui est devenu orange. Imaginez donc combien de tonnes par an se perdent à cause de tout cela. Pourtant, il faudra entre 200 à 1 000 ans pour restaurer un centimètre de terre. Et cette dégradation de la terre impacte directement au niveau de la production avec une baisse autant du taux de productivité que de la quantité et de la qualité des produits. Ces baisses se chiffrent notamment à plus de 40 milliards de dollars par an », explique Julien Noël Rakotoarisoa, directeur général de la Gestion environnementale, au sein du ministère de l’Environnement et du Développement durable, lors de la célébration de la Journée mondiale de l’Environnement (JME), samedi dernier.
Face à ces statistiques alarmantes mais aussi les impacts de la dégradation de l’environnement sur le quotidien de tous, cette décennie est donc cellz de la dernière chance pour pouvoir restaurer tous les écosystèmes. C’est pourquoi la restauration des écosystèmes se retrouve toujours depuis le début de l’année au centre de toutes les différentes journées internationales relatives à l’environnement, pour ne citer que la JME.
« Chacun de nous doit apporter une solution pour pouvoir atteindre l’Objectif de développement durable. C’est pour cela que nous devons nous motiver les uns et les autres à agir pour la conservation de nos ressources naturelles et la restauration de nos écosystèmes. (…) Chacun peut agir à son niveau en participant aux différents programmes déjà mis en place, en réduisant ses déchets plastiques ou en sensibilisant son entourage sur l’importance de l’environnement. Nous sommes la dernière génération à pouvoir restaurer l’environnement avant qu’elle ne soit complètement détruite », a soutenu Vahinala Baomiavotse Raharinirina, ministre en charge de l’Environnement, dans son appel à l’action en faveur des ressources naturelles. « La conservation et la protection de l’environnement sont le devoir de tout un chacun, à partir des simples citoyens vers la plus haute instance. Le plus important, c’est le premier pas. Ensemble, nous pouvons restaurer notre belle planète. Ensemble, nous pouvons être la génération assurant la restauration », renchérit le Groupement d’études et de recherches sur les primates de Madagascar.
De plus, l’inaction face à la dégradation de l’environnement vient d’être révélée par deux universités américaines. A ce jour, les pertes atteignent 479 milliards de dollars. Et si cette inaction perdure, ces pertes pourraient dépasser les 10 000 milliards de dollars d’ici 30 ans. La situation est urgente, alors il faut agir en gardant à l’esprit que les petits ruisseaux font les grandes rivières.
Rova Randria