Publié dans Economie

Exploitation illicite des réserves naturelles - Les défricheurs payés à 60 000 ariary la journée

Publié le mercredi, 01 septembre 2021

Tout un investissement. De nombreuses réserves naturelles comme Ankarafantsika, Menabe Antimena ou encore Kirindy subissent ces dernières années la pression des exploitations illicites de maïs. En se basant sur les faits rapportés par les communautés environnantes et les gestionnaires de ces zones protégées, ces exploitations sont développées par des migrants en provenance de la région Sud de Madagascar.

Ils arrivent dans les parcs nationaux, coupent les forêts, brûlent la terre pour ensuite y planter du maïs. Une fois que la terre n’est plus aussi productive, ils répètent les mêmes actions sur d’autres zones. Des centaines d’hectares se retrouvent alors ravagés. Les autorités ont maintes fois répété que ces personnes sont payées, par les collecteurs voire même par les industries dont le maïs est la principale matière première exploitée, pour faire ce genre d’action. Aucun d’entre eux n’a pu donner de chiffres jusque-là. Mais un patrouilleur dans la réserve de Kirindy dans la Région du Menabe a récemment expliqué que « Une personne arrive à défricher au minimum un hectare par jour. La semaine dernière, une personne a été arrêtée, prise en flagrant délit de défrichement. Elles étaient plusieurs mais les autres ont réussi à s’enfuir, sauf une. Et après enquête, ladite a révélé que quelqu’un leur payait 60 000 ariary pour chaque hectare défriché. Mais malheureusement, celle-ci ne connaît pas l’identité exacte de son employeur. Tout ce qui l’intéresse c’est l’argent qu’elle va recevoir une fois le travail terminé ». Là, il n’est question que de défrichement, mais d’autres personnes seront ensuite payées pour cultiver du maïs sur les zones défrichées. Ces chiffres ne sont alors qu’une partie de l’iceberg.

Les opérateurs économiques concernés par cette exploitation investissent alors beaucoup d’argent pour obtenir leurs matières premières, sans réfléchir aux conséquences que cela pourrait avoir sur les ressources naturelles, la dégradation de l’environnement et le changement climatique. Kirindy a par exemple déjà perdu le tiers de sa superficie totale de 60 hectares. 20 hectares ont en effet déjà péri sous les flammes, alors que les autorités de la région ont déployé des efforts pour reboiser les zones défrichées. Toutefois, outre les actions de reboisement et de lutte contre les feux, le ministère de l’Environnement et du Développement durable devrait vraiment s’activer pour trouver au plus vite la personne ou l’industrie, à la tête de ce réseau d’exploitation illicite des réserves naturelles, avant qu’il ne soit trop tard.   

Rova Randria

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Editorial

  • Que d’un raccourci !
    On n’en finit … jamais d’épiloguer sur la galère que la Société nationale d’eau et électricité fait subir aux pauvres et impuissants abonnés. Il n’y a pas un jour ou une nuit sans que la JIRAMA fasse la sienne. D’après les constats quotidiens de tous, les délestages et les coupures se durcissent au fil du temps. Sur le Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA), c’est le gala ininterrompu des coupes et des arrêts des machines et appareils ménagers. Ampoules, frigos et autres machines délicates risquent fort d’être endommagées. Au beau milieu du souper, en pleine concentration d’une séance de film, en plein travail dans les ateliers de soudure, en pleine coupe de cheveux ou brushing dans les salons de coiffure, en pleine concentration d’un travail de connexion dans un cybercafé, etc. les coupures intempestives du courant gâchent tout ! La vie quotidienne, de jour comme de nuit, des usagers de la JIRAMA…

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