Il est écrit qu’il peut y avoir une douzaine de représentants de l’Etat au sein du conseil national et aussi autant de membres représentant les producteurs, collecteurs et exportateurs. Pourtant, dans la douzaine de membres représentant la partie des opérateurs, il n’y a que quatre représentants des petits producteurs et coopératives. Ces derniers ont rarement la possibilité d’assister aux diverses concertations et réunions effectuées par le conseil national faute de moyens. Nous n’avons donc que peu de mots à dire concernant les sujets abordés pour améliorer la filière par rapport aux représentants de l’Etat ainsi que ceux des collecteurs et exportateurs. Pourtant, nous sommes la base même de la filière », peut-on lire dans cette lettre ouverte. En plus de la demande de restructuration des membres du conseil, ces coopératives et petits producteurs demandent à ce que l’application des prix minima imposés par l’Etat soit effective avec la publication d’un décret y afférent. Une façon pour ces producteurs de dénoncer certaines pratiques d’achat et de transaction allant à l’encontre de ce que le conseil et l’Etat préconisent au niveau des prix durant les campagnes de récolte et d’exportation où le prix réel d’achat est souvent bien en deça des prix minima conseillés par les autorités. « Certains collecteurs imposent un prix d’achat inférieur à cinquante mille ariary. Il y en a même qui fixent un maxima de vingt mille ariary le kilo. Pourtant, nous évaluons le prix de vente minima à cent cinquante mille ariary pour pouvoir couvrir nos frais et tirer un maigre bénéfice », déplore Sely Bemana, ancien maire de la Commune d’Ambinany, dans la Région SAVA et président d’une coopérative de petit producteur de vanille dans la zone nord du pays. Comme ce producteur, beaucoup se retrouvent dans l’obligation de réduire les marges au maximum pour espérer vendre leurs récoltes pendant les campagnes.
Hary Rakoto