Selon le ministère de la Pêche, cette fermeture est indispensable pour le développement des ces fruits de mer afin qu’ils puissent atteindre l’âge de la reproduction, ainsi que pour empêcher l’exploitation massive faite par des pêcheurs traditionnels pendant la période de ponte, allant du mois d’octobre à décembre de chaque année. Etant donné que leur exploitation est une source de devises pour Madagascar, cette fermeture de la pêche contribue au grossissement des langoustes mis sur le marché dont la taille ne devrait pas être inférieure à 20 cm. Pourtant, les pêcheurs prennent les langoustes hors calibre ou moins de 20 cm ou des femelles en ponte. Notons que ces crustacés sont les principaux produits d’exportation de la Région d’Anosy, située à l’extrême Sud-est du pays, et qui font vivre trois Districts, notamment Amboasary-Sud, Betroka et Taolagnaro.
Conservation
Pour le cas de Taolagnaro, 90 % de sa production de langoustes sont exportés, et les 10 % restants sont destinés pour la consommation locale. La Grande île compte 5 espèces de langoustes néritiques, lesquelles se trouvent dans la Région du Sud-est. Mais les langoustes rouges sont les plus prisées à l’extérieur. Par ailleurs, outre la pression de pêche, le non-respect des textes réglementaires pèse aussi sur la filière. C’est pour cette raison que depuis 2014, les autorités ont mené la conduite des cages flottantes, en adoptant la gestion communautaire pour essayer d’atténuer les impacts perpétrés par la capture massive des femelles œuvées. Il s’agit donc de conserver dans une cage flottante les femelles œuvées capturées, ensuite attendre quelques jours pour qu’elles aient le temps de lâcher les œufs dans le double fond de la cage. Une fois que les œufs soient relâchés, les langoustes peuvent être commercialisées et le double fond va conserver les œufs jusqu’à l’écloserie.
A part la protection des femelles œuvées et le repeuplement de la zone, cette approche va permettre de procéder à une étude biologique identifiant le temps approximatif d’éclosion. Par ailleurs, sur le marché mondial, le cours de la langouste de Madagascar s’est amélioré mais varie suivant le calibrage du produit et le type de présentation et de conditionnement. La tendance du marché s’oriente désormais vers les langoustes crues, si auparavant les consommateurs mondiaux ont cherché des produits pré-cuits. Toutefois, la Grande île n’est pas en reste pour satisfaire ses clients internationaux. Ainsi, cette année, 30 % de ses exportations sont déjà composées de langoustes crues.
Hary Rakoto