« Il faut admettre que la vanille malagasy est en période de crise en ce moment. Les opérateurs, ayant obtenu leurs agréments, rechignent à s’exécuter et à se procurer de la vanille auprès des planteurs et collecteurs commissionnaires. Certes, il y en a bien certains qui se sont mis à acheter mais la plupart de ces achats ne correspondent pas aux tonnages accordés en rapport avec leurs agréments. Opérateurs qui ont pourtant convenu du maintien du prix à 250 dollars », déplore le ministre. Prix qui sera maintenu coûte que coûte afin de préserver la rentabilité de l’activité sur toute la chaîne de valeur vanille en général et en particulier pour les petits planteurs qui sont la base même de la filière. « Ce minima a été imposé car nous sommes tous en connaissance de cause sur les réalités du marché ainsi que la fluctuation des prix. De cette manière, les petits producteurs ne seront plus lésés dans le processus », rajoute Edgard Razafindravahy.
Quota obligatoire
Ces producteurs se résignent souvent à vendre à perte pour espérer récupérer un minimum d’argent. Sur terrain, notamment dans la Région de SAVA qui concentre 80 % de la production de vanille du pays, les acheteurs locaux, collecteurs et exportateurs, sont peu nombreux. Certains opérateurs rebutent le prix minimum de l’or vert qui a été fixé par les autorités. Ainsi après la date butoir d’avant-hier où les opérateurs devaient s’engager à acheter les quotas de tonnage qu’ils ont déclarés en fonction de leurs agréments, l’Etat accordera encore un délai de deux semaines à ces opérateurs pour concrétiser ces mêmes engagements. Faute de quoi, l’Etat autorisera d’autres opérateurs en dehors des 88 opérateurs ayant le fameux sésame à opérer dans la filière. Autrement dit, les opérateurs mis sur liste d’attente seront alors en mesure d’acheter légalement l’or vert auprès des planteurs et collecteurs commissionnaires pour combler le gap. Par ailleurs, pour inciter tous ces opérateurs à acheter, une autorisation d’acheter les vanilles « cuts », au prix de 140 dollars le kilo, a été accordée par l’Etat. Cependant, l’achat des vanilles « cuts » ne devra pas dépasser les 10% du quota total d’un opérateur. Un task force sera mis en place pour veiller au respect de ces dernières mesures et une autre équipe composée des autorités du commerce se positionnera sur la promotion de la filière tant au niveau national qu’international à travers des roadshows.
Hary Rakoto