Grâce à la notoriété internationale de l’EDBM, le Business Forum régional (BFR), un formidable marketing territorial, a surtout permis de toucher les « grosses pointures » d’investisseurs et opérateurs économiques. La Région dispose d’une énorme potentialité économique et industrielle mais est méconnue et/ou sous-exploitée, selon le gouverneur Richard Rafidison. Cet évènement a donné une grande visibilité à la Région, se réjouit le gouverneur. Après la crise sanitaire, la Région Atsinanana et les acteurs locaux se sont mobilisés pour redresser l’économie régionale à travers entre autres l’organisation de la « Foire économique et commerciale Miketrika » (2021-2022). Ces organisations ont boosté les acteurs économiques locaux, les PME et PMI. « Nous avons accompagné et appuyé les opérateurs locaux pour la conservation et la transformation des produits locaux. Ce sont des produits destinés aux marchés locaux. Mais nous avons aussi besoin de plus d’exportation », note le gouverneur. Et d’ajouter que : « Ce sont les grands investisseurs qui sont les mieux placés pour répondre à ce besoin ». L’initiative de cet évènement est louable et tombe à point nommé car les organismes chargés d’appuyer et d’accompagner les opérateurs économiques ont failli à leurs missions. A l’instar des Chambres de Commerce qui, depuis plusieurs années, se démarquent plus par leurs querelles intestines que par leur appui aux investisseurs. De plus, tous les voyants sont au vert actuellement. Les conditions sont réunies pour faire décoller pour de bon, l’économie de la capitale de l’Est de Madagascar. La croissance économique est imminente et l’extension du premier port de la Grande île en cours. Par ailleurs, une partie des travaux d’extension sera opérationnelle d’ici la fin de cette année. Plusieurs infrastructures dont 5ha du terminal à conteneurs seront également disponibles à la même période. Et la finalisation du reste des travaux d’ici 2026. Ainsi, dans 3 à 4 ans, le Grand port de l’Est pourra accueillir des grands navires entre autres. En parallèle, le projet de construction de l’autoroute, Antananarivo- Toamasina ne pourra qu’accentuer la croissance économique de la Région.
Faciliter les investissements
La RN2, en cours de réhabilitation et en surcharge en permanence avec pas moins d’un millier de poids lourds qui fréquentent cette route nationale, n’est pas conçue pour supporter une telle charge. Toujours dans le domaine de l’infrastructure de transport, le train de voyageur reliant Moramanga-Toamasina vient d’être remis sur les rails à raison de 2 voyages hebdomadaires. Dans le domaine de l’énergie, les travaux de construction de la centrale Hydroélectrique de Volobe dont le projet vient d’être signé, marque le début de la fin de la pénurie d’énergie de la Région Est. Cette centrale prévoit de produire 120 Mégawatts. Actuellement, le besoin d’énergie de la Région Atsinanana en période pointe se chiffre à 30 Mégawatts. Autant dire que l’offre dépasse largement la demande. Ces infrastructures de base seront opérationnelles d’ici 3-4 ans, selon le gouverneur. C’est le moment ou jamais d’investir dans cette Région. D’autant que ce ne sont pas les matières premières qui manquent. Dans le domaine agricole, les fruits abondent dont la majorité pourrissent sur place faute de preneurs et/ou de transformation. Pour le cas du litchi, par exemple, depuis Ampasimbe jusqu’à Mahanoro, la production annuelle atteint les 50 000 tonnes. L’exportation et la consommation locale arrivent à peine à 25% de la production totale. Certes, des petites unités s’évertuent à faire des conservations et mise en boîte mais n’arrivent pas à écouler toute la production de litchi. Le cas est aussi valable pour l’ananas, l’orange ou la banane. Le mieux sera d’avoir de grandes usines de transformation de fruits sur place, en mesure de faire des conserves de fruits destinées à l’exportation. Même problématique pour les produits de rente comme le girofle et la cannelle. Pareil pour les produits miniers. De nombreux carrés miniers ne trouvent exploitants. Ainsi, plus que jamais, l’Etat doit jouer à fond son rôle dans la facilitation des investissements. Il faut que ce soit palpable dans la pratique. Ce qui n’est pas toujours le cas. Le processus s’avère toujours un peu compliqué pour les investisseurs. Il ne devrait plus avoir des coûts ‘‘extra’’ d’autant plus que pour le moment, en attendant l’opérationnalité des nouvelles centrales hydroélectrique, le coût de l’énergie reste encore onéreux à Madagascar. La lutte contre la corruption aussi ne doit pas être relâchée. Il ne s’agit pas de brader le pays mais de faire en sorte que tout le monde y gagne, investisseurs comme producteurs de base.
La Rédaction