Publié dans Economie

Secteur agricole - Les accès aux marchés demeurent restreints

Publié le lundi, 11 mars 2024

Blocage. La Grande île se trouve toujours confrontée à des défis majeurs dans la commercialisation de sa production rizicole, selon un récent rapport présenté par la Banque mondiale. Selon les données présentées, une grande partie de la récolte nationale de riz, soit 80 %, est destinée à l'autoconsommation, mettant en lumière les obstacles considérables auxquels les agriculteurs malagasy sont confrontés pour accéder aux marchés. Un opérateur en agribusiness, préférant rester anonyme, explique que cette tendance découle en grande partie du niveau élevé de pauvreté, soulignant que le riz cultivé par les plus démunis est principalement destiné à la consommation directe. Pendant ce temps, les opérateurs dans les grandes exploitations, responsables des 20 % restants de la production, se tournent davantage vers l'exportation. 

Cependant, la Banque mondiale tire la sonnette d'alarme, avertissant que l'accès limité au marché compromet sérieusement la rentabilité du secteur agricole. Les prix du riz varient considérablement entre les différentes Régions, mettant en évidence une faible intégration des marchés. Le coût élevé du transport, exacerbé par l'état délabré des routes, est cité comme une raison majeure de cette disparité. Seuls 11,4 % de la population rurale bénéficient de bons réseaux routiers, limitant ainsi l'accès au marché pour la majorité des agriculteurs. 

Pertes post-récolte

Le rapport révèle également que seulement 61,2 % des agriculteurs parviennent à se rendre au marché pour obtenir des prix plus avantageux. Cependant, les produits invendus, stockés en vue de ventes ultérieures ou pour la consommation domestique, subissent des pertes post-récolte pouvant atteindre jusqu'à 35 %, alerte la Banque mondiale. Pour remédier à ces lacunes, l'institution de Bretton Woods préconise un investissement majeur dans les infrastructures rurales, en particulier dans la rénovation du réseau routier délabré. Elle encourage également l'expansion des zones de riziculture et l'amélioration de la sécurité foncière pour stimuler la productivité agricole. 

La Banque mondiale souligne l'importance cruciale de réduire les distorsions commerciales et de fournir une protection aux riziculteurs contre les risques liés aux chocs climatiques, notamment à travers des programmes d'assurance. L'avenir de l'agriculture dépendra largement de la mise en œuvre des mesures visant à surmonter les obstacles d'accès aux marchés. Des investissements stratégiques dans les infrastructures, l'expansion de la riziculture, ainsi que la protection des agriculteurs contre les risques contribueront non seulement à dynamiser le secteur, mais aussi à améliorer les conditions de vie des communautés rurales dans tout Madagascar. La nécessité d'une action à la fois concertée et urgente s’avère claire pour assurer un avenir plus prospère de l'agriculture dans cette île aux richesses naturelles exceptionnelles.

 

Carinah Mamilalaina

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Editorial

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    Trois longues décennies après, le poids de la douleur pèse encore sur le cœur ! Le 6 novembre 1995, un implacable incendie réduit en cendres le Palais de Manjakamiadana. Trente ans plus tard, le 6 novembre 2025, la douleur reste vive et brise le cœur des gens notamment ceux ou celles étant originaires de l’Imerina. Une telle précision sert à survoler la susceptibilité des uns et à prendre soin de la frustration des autres. Le « Rovan’ny Manjakamiadana » que le feu a détruit sans pitié servait de domaine royal de l’Imerina. Les rois et reines des Hova, comme aimaient bien les étrangers et surtout les colons l’appeler ainsi, en guise de raillerie, vivaient dans ce Palais et ce depuis Andrianjaka. Certes, avant ce fils de Ralambo qui a investi la colline d’Analamanga qui sera le « Tananan’Iarivo », il y a le Rova d’Ambohimanga, le Rova d’Ambohidrabiby, etc. Le…

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