Publié dans Economie

Direction des impôts - La modernisation porte ses fruits

Publié le mercredi, 17 avril 2024
Direction des impôts - La modernisation porte ses fruits Crédit photo : fournie

La transformation de l'administration fiscale à Madagascar commence à donner des résultats tangibles, avec une augmentation notable des revenus fiscaux enregistrée en 2023. Sous la direction de Germain, directeur général des Impôts, les revenus fiscaux ont atteint un niveau de 4233 milliards d'ariary, une réussite attribuée aux initiatives mises en place depuis 2019, dans le cadre d'une stratégie quinquennale visant à moderniser l'administration fiscale. Parmi les mesures phares ayant contribué à cette progression, la création d'une plateforme de déclaration en ligne se distingue. Cette initiative a simplifié et accéléré le processus de déclaration fiscale pour les contribuables, tout en renforçant la transparence et l'efficacité de l'administration fiscale. Cependant, cette modernisation a été accompagnée d'une augmentation des taxes. En 2023, les taxes ont augmenté de 26% par rapport à 2019, une hausse justifiée par la nécessité de financer les programmes de développement du pays et de garantir une gestion financière plus efficace. Malgré ces avancées, des défis persistent dans la collecte des impôts. Seulement 3 à 5% des contribuables sont soumis à des contrôles fiscaux, et tous les audits d'entreprise ne sont pas encore achevés. Le redressement fiscal reste une tâche complexe, nécessitant une coopération étroite avec les contribuables et les administrations concernées. Pour l'année 2024, l'Etat vise à collecter un montant record de 5 492,7 milliards d'ariary en recettes fiscales, ce qui représente une augmentation significative par rapport à 2023. Cependant, pour atteindre cet objectif, il est impératif de résoudre les problèmes de défaillance fiscale et d'améliorer la gestion des recettes publiques. En dépit des progrès réalisés, la défaillance fiscale reste un défi majeur à Madagascar, avec des milliards d'ariary non versés par les entreprises. Cette situation soulève des questions cruciales sur la transparence et la responsabilité fiscale des entreprises, ainsi que sur la manière dont ces fonds pourraient contribuer au développement du pays s'ils étaient collectés correctement. Dans cette optique, le Gouvernement s'engage à dialoguer avec les contribuables pour faciliter le paiement des impôts, en envisageant notamment des calendriers de paiement adaptés aux flux de trésorerie des entreprises.
Contribution équitable
L'objectif est de garantir une contribution équitable de tous au développement économique du pays, sans perturber le tissu social. L'une des principales raisons de cette défaillance fiscale réside dans la complexité du système fiscal malagasy et dans les lacunes en matière de contrôle et d'application des lois fiscales. De nombreuses entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises, rencontrent des difficultés à comprendre et à respecter les obligations fiscales, ce qui entraîne des retards de paiement ou des non-paiements d'impôts. En outre, la corruption et les pratiques illégales telles que l'évasion fiscale contribuent également à la défaillance fiscale. Des entreprises peu scrupuleuses cherchent à réduire leur charge fiscale en utilisant des stratégies d'optimisation fiscale agressives ou en dissimulant une partie de leurs revenus. Ces pratiques privent l'Etat de revenus importants qui pourraient être investis dans des projets de développement économique et social. Pour remédier à ces problèmes, le Gouvernement doit renforcer ses capacités de contrôle et de supervision fiscale, en investissant dans la formation et l'équipement des agents fiscaux. Des mesures doivent également être prises pour simplifier le système fiscal, en réduisant les formalités administratives et en clarifiant les règles fiscales pour les contribuables. En parallèle, il est crucial d'améliorer la transparence et la responsabilité dans la gestion des finances publiques. Les informations financières de l'Etat doivent être accessibles au public, afin de permettre une surveillance citoyenne de l'utilisation des fonds publics. De plus, des mécanismes de reddition de comptes doivent être mis en place pour sanctionner les cas de corruption et d'abus de pouvoir dans l'administration fiscale. En somme, bien que des progrès aient été réalisés dans la modernisation de l'administration fiscale à Madagascar, des défis persistants entravent la collecte efficace des impôts. Pour maximiser les revenus fiscaux et promouvoir un développement économique durable, le Gouvernement doit intensifier ses efforts pour lutter contre la défaillance fiscale, renforcer la transparence et la responsabilité dans la gestion des finances publiques, et simplifier le système fiscal pour les contribuables.
Hary Rakoto


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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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