Publié dans Economie

Douane malagasy - Un déficit de communication, raison des accusations en ligne

Publié le dimanche, 16 juin 2024
Douane malagasy - Un déficit de communication, raison des accusations en ligne Crédit photo : fournie

Les attaques contre les agents de la douane sont devenues fréquentes sur les réseaux sociaux et autres médias, souvent liées à des accusations de corruption. Hier soir, le directeur général (DG) Laikana Zafivanona Ernest a reconnu lors d’une interview télévisée que de telles publications existent sur Facebook et que l’administration douanière les a examinées de près. Cette situation soulève des questions sur la perception publique de la douane et son rôle dans l’économie et la sécurité nationale. L'institution a plusieurs responsabilités selon lui, « générer des recettes pour le trésor public, faciliter l’exportation et l’importation de marchandises, et protéger la richesse nationale contre des menaces comme la drogue". Cependant, un manque de communication et de compréhension de ces rôles a conduit à des accusations souvent infondées et à des campagnes de diffamation en ligne ». Par exemple, des incidents non liés aux douanes, comme un écran endommagé lors d’un procès, sont parfois attribués à tort aux agents douaniers. Selon le DG, "la douane a souvent accusé de tâches qui relèvent d'autres ministères. Par exemple, le ministère des Transports est responsable de la réglementation des véhicules, mais les douanes sont souvent blâmées par défaut." Les publications sur Facebook ont été examinées individuellement, et beaucoup d’entre elles ne reflètent pas la réalité.
Rôle
La douane joue un rôle dans l’économie malagasy en générant des recettes pour le trésor public et en facilitant les échanges commerciaux. Elle est également essentielle pour la protection du pays contre des menaces telles que les drogues et autres substances illicites. Cette double mission de facilitation commerciale et de protection nationale est complexe et souvent mal comprise par le public. "L'institution n'est pas seulement là pour percevoir des droits et des taxes," explique le DG. "Nous avons également la responsabilité de protéger le pays contre les importations illégales et dangereuses. Cela inclut des produits qui peuvent nuire à la santé publique ou à la sécurité nationale."
Réponses aux accusations de corruption
Les accusations de corruption sont parmi les plus graves auxquelles est confrontée la douane. Le DG a admis que "tous les douaniers ne sont pas parfaits, mais ceux qui enfreignent la loi sont sévèrement sanctionnés." Une procédure stricte est en place pour punir les agents corrompus, et des efforts continus sont faits pour lutter contre la corruption de manière systématique. "La lutte contre la corruption nécessite la participation de tous", souligne le DG. "Il est de la responsabilité de chacun de dénoncer et d’éviter les pratiques corruptives. Malheureusement, certaines personnes utilisent les réseaux sociaux pour diffamer et inciter à la haine contre l’administration douanière".
Communication et sensibilisation
Pour améliorer la compréhension et la transparence, la douane malagasy lance des initiatives de communication. L’une de ces initiatives est le « E-tarif », une plateforme en ligne prévue pour juillet, qui permettra au public de consulter les tarifs douaniers. Cet outil vise à informer les citoyens de manière claire et à réduire les malentendus sur les coûts associés à l’importation de marchandises. "Le « E-tarif » est conçu pour rendre les informations tarifaires accessibles à tous," explique le DG. "Cela aidera à clarifier les procédures et les coûts d’importation, réduisant ainsi les opportunités de corruption et les accusations infondées".

Gestion des devises
La gestion des devises est une tâche sensible pour la douane régie par le code des changes. Toute entrée ou sortie de devises doit être traçable, et les douanes jouent un rôle clé dans la mise en œuvre de ces régulations. "Il y a une circulaire déposée au ministère de l’Economie et des Finances (MEF) pour appliquer le code des changes à la frontière", précise le DG. "L’argent entrant et sortant doit être déclaré et suivi, conformément à la loi." Un incident récent a impliqué une tentative de dissimulation de 108 200 euros, illustrant les défis que rencontrent les douanes dans la surveillance des flux de devises. "La personne a délibérément caché l’argent pour le faire passer clandestinement, ce qui est une violation claire de la loi," a déclaré le DG.
Coopération internationale et surveillance
La coopération internationale est essentielle pour l'institution, en particulier dans la gestion des frontières maritimes et terrestres. Des protocoles d’assistance administrative avec les pays voisins de l’océan Indien facilitent l’échange d’informations et l’entraide en cas d’incidents transfrontaliers. "Nous avons des accords de coopération avec des pays comme la Thaïlande, l’Indonésie, et l’Afrique du Sud", explique le DG. "Ces collaborations sont importantes pour lutter contre les activités illégales telles que le trafic de lémuriens." Les attaques contre la douane sur les réseaux sociaux mettent en lumière des problèmes de communication et de perception. Pour remédier à ces défis, une meilleure communication, une transparence accrue et des efforts constants de lutte contre la corruption sont nécessaires. Les initiatives comme le « E-tarif » montrent que les douanes s’efforcent de renforcer la transparence et de faciliter l’accès à l’information. La lutte contre la corruption et la protection des richesses nationales nécessitent la coopération de tous les acteurs. La douane joue un rôle clé dans cette lutte, et son travail doit être soutenu et compris par le public. En améliorant la communication et en renforçant la coopération internationale, l’institution peut surmonter les défis actuels et continuer à protéger les intérêts du pays.

Carinah Mamilalaina

Fil infos

  • Opposition - Le torchon brûle entre les ex-leaders du « hetsika fotsy »
  • ACTU-BREVES
  • Projet « Lac Iarivo » - Un village touristique et un village artisanal ouverts en août 2025
  • Pour l’acheminement du groupe de 105 MW à Antananarivo - Le Premier ministre en mission à Toamasina
  • Incendie - 231 maisons réduites en cendres à Nosy Varika
  • ACTU-BREVES
  • Actu-brèves
  • Elections municipales et communales - Un début de campagne timide dans la Capitale
  • CUA - Alexandre Georget nommé PDS
  • Elections municipales et communales - Coup d'envoi de la campagne électorale !

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Un phare
    « Je voudrais être un phare qui voulais illuminer les démunis et leur apporter la lumière », telle est la déclaration, érigée en confession de foi, de Harilala Ramanantsoa, porte étendard n° 7 de l’IRMAR – UPAR aux communales et municipales d’Antananarivo-Renivohitra prévues le 11 décembre prochain. A l’issue d’un culte d’action de grâce et de louange au temple du Palais de Manjakamiadana, Harilala Ramanantsoa répond à la question des confrères pourquoi a-t-elle choisi ce site historique pour organiser un culte qu’elle devait déclarer ainsi. Qu’est-ce qu’un phare ? Le Robert le définit en ces termes « une tour élevée sur une côte ou sur un îlot, munie à son sommet d’un feu qui guide les navires ». Sur un véhicule, c’est un feu à longue portée pour offrir la meilleure visibilité la nuit au conducteur.

A bout portant

AutoDiff