Effort continu. Le Comité de pilotage chargé de la mise en place de la nouvelle Stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLCC) a intensifié ses efforts en organisant ce mois-ci plusieurs consultations thématiques. Ces échanges visent à définir des actions concrètes pour combattre la corruption qui gangrène plusieurs secteurs clés, notamment celui des ressources naturelles. Le secteur extractif, incluant l'exploitation minière et les ressources halieutiques, se trouve au cœur de ces discussions, en raison de son impact sur l'économie nationale et l’environnement. Ces ateliers, menés avec le soutien de partenaires internationaux tels que le Fonds mondial pour la nature (WWF), l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) et financés par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), mettent en lumière la nécessité urgente d’assainir la gestion des ressources naturelles à Madagascar. La corruption, omniprésente dans l’exploitation des ressources minières, fragilise non seulement l'économie locale mais également les écosystèmes.
Menace sérieuse
« Le pillage de nos ressources minières à travers la corruption est une menace sérieuse pour le développement durable de Madagascar. Il est impératif de renforcer nos systèmes de contrôle et de garantir que l’exploitation de nos ressources stratégiques profite à l’ensemble de la population malagasy et non à une poignée de gens privilégiés », a expliqué le ministre des Mines et des Ressources stratégiques, Olivier Herindrainy Rakotomalala, en s’exprimant en faveur de mesures rigoureuses pour protéger le secteur extractif. Il a également souligné l’importance de la transparence dans l’attribution des permis miniers, un domaine souvent sujet à des pratiques illégales. Dans ce contexte, l'un des ateliers phares s'est concentré sur la lutte contre la corruption dans l’exploitation des ressources minières, un secteur souvent en proie à des pratiques illicites qui nuisent à la fois à l’environnement et aux revenus de l'Etat.
Ainsi, en plus des mines, les consultations ont également abordé la gestion des ressources halieutiques, un autre secteur crucial pour l’économie malagasy. La pêche illicite, souvent facilitée par des complicités corrompues, nuit gravement à la durabilité des stocks de poissons, entraînant une raréfaction des ressources. Les discussions ont porté sur des solutions pragmatiques pour renforcer la lutte contre ce fléau, avec des propositions telles que l'amélioration des systèmes de suivi des navires de pêche et une meilleure coopération entre les autorités locales et les communautés côtières.
Hary Rakoto