Accélérer la transition énergétique. C’est en ce sens qu’un atelier consacré à la promotion de la cuisson propre s’est tenu, hier à l’hôtel Carlton Anosy. Cet événement a rassemblé divers acteurs gouvernementaux, organisations internationales et représentants du secteur privé pour aborder la transition vers des solutions de cuisson moins polluantes et plus durables. En effet, en 2022, seuls 36 % des ménages avaient accès à l'électricité, et la grande majorité de la population dépend encore de la biomasse pour la cuisson, notamment le bois et le charbon. Ces pratiques contribuent à la déforestation et à la pollution de l'air intérieur, entraînant des effets néfastes sur la santé, en particulier chez les femmes et les enfants. Selon les données partagées lors de l'atelier, la Pollution de l'air intérieur (PAI) cause plus de 21 000 décès par an dans le pays. L’atelier a également été l'occasion de lancer officiellement la Madagascar Clean Cooking Initiative (MCCI). Cette initiative, qui regroupe 48 entités privées réparties dans 13 Régions, ambitionne de jouer un rôle clé dans la transition énergétique du pays en promouvant des technologies de cuisson propres, telles que les foyers améliorés, le biogaz, ou encore le bioéthanol.
Technologie verte
Marie-Louise Schmidt, présidente de MCCI et directrice de Biokasikara Energy SARL, a expliqué : « Investir dans les solutions de cuisson propre, c'est protéger notre environnement tout en renforçant l'économie locale ». Une façon pour cette responsable de souligner l'importance de la collaboration entre les différents acteurs pour accélérer cette transition. Les représentants du ministère de l'Energie et des Hydrocarbures ont, pour leur part, insisté sur l’importance de soutenir le secteur privé dans cette initiative : « Le sous-secteur de la cuisson propre mérite plus d'attention. Il est essentiel que nous soutenions les entreprises privées pour qu’elles puissent proposer des solutions accessibles à un coût abordable». Au-delà des discussions techniques, cet atelier a permis d'établir un cadre de collaboration entre les agences gouvernementales, les partenaires techniques et financiers, ainsi que le secteur privé. L'objectif est d’intégrer les recommandations formulées lors de cet événement dans l’élaboration de la Politique nationale de cuisson propre, qui devrait offrir un cadre concret pour promouvoir ces technologies dans l’ensemble du pays. La nécessité de cette transition est pressante, car la déforestation continue d'avancer à un rythme inquiétant, avec 25 % des forêts malgaches menacées d'ici 2030. Ainsi, le passage à des pratiques de cuisson plus propres pourrait contribuer à freiner cette dégradation tout en améliorant la qualité de vie des Malagasy.
Hary Rakoto