Au cours des neuf premiers mois de cette année, la douane a collecté 2 734,8 milliards d’ariary en recettes budgétaires, un chiffre qui reflète une performance notable. Cette hausse des recettes s'explique par l'amélioration des systèmes de recouvrement et la digitalisation des services douaniers. En parallèle, les importations enregistrées, incluant celles des entreprises franches et les opérations non taxables, ont totalisé 15 807,0 milliards d'ariary, soit environ 3 522,6 millions de dollars américains. Cependant, 215,7 milliards d'ariary de droits et taxes à l’importation ont été exonérés par décision du Conseil, notamment pour des secteurs économiques jugés prioritaires. Ces exonérations, bien que représentant une perte apparente de recettes, sont perçues comme un levier essentiel pour soutenir les secteurs stratégiques et favoriser la compétitivité des entreprises locales sur le marché international. Un responsable de la douane a expliqué que ces exonérations permettent d'alléger la pression fiscale sur certaines entreprises tout en stimulant la production et l'emploi dans le pays. « L'objectif est de créer un environnement propice à l’investissement et au développement économique », affirme-t-il. La digitalisation des services douaniers a joué un rôle clé dans la modernisation des processus.
Transparence
Les autorités douanières ont également mis en place des mesures plus strictes pour lutter contre la fraude et l’évasion fiscales, renforçant ainsi les capacités de contrôle des marchandises à l’importation et à l’exportation. Grâce à ces efforts, la collecte des recettes fiscales a connu une nette amélioration, tout en facilitant les démarches des opérateurs économiques. « La transparence et la traçabilité des opérations douanières sont essentielles pour garantir une gestion efficace des ressources de l’Etat », ajoute notre responsable. Néanmoins, des voix s’élèvent concernant l’impact potentiel de ces exonérations sur les recettes publiques à long terme. Selon certains économistes, bien que ces allègements fiscaux soient nécessaires pour soutenir les secteurs en développement, un suivi rigoureux est indispensable pour éviter des déséquilibres dans les finances publiques. Les autorités douanières sont conscientes de ce défi et insistent sur la nécessité de concilier exonérations fiscales et maximisation des recettes pour financer les projets de développement national. Les résultats obtenus au cours des neuf premiers mois de 2024 montrent que la douane malgache est sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs financiers, tout en soutenant des initiatives économiques stratégiques. L’accent mis sur la modernisation et l’optimisation des services laisse entrevoir une amélioration continue dans la gestion des flux d'importations, un facteur déterminant pour la croissance économique de Madagascar.
Hary Rakoto