Publié dans Economie

Plastikôo - Une double victoire pour l'avenir écologique de Madagascar

Publié le lundi, 25 novembre 2024
La remise du trophée d’« Orange Summer Challenge 2024 », symbolisant l'engagement pour un avenir plus propre et durable La remise du trophée d’« Orange Summer Challenge 2024 », symbolisant l'engagement pour un avenir plus propre et durable Crédit photo : fourni

Plastikôo, la start-up qui transforme les déchets plastiques en matériaux de construction, a remporté deux concours prestigieux : l'« Orange Summer Challenge 2024 » et l'Appel à projets sociétaux de Ravinala Airports. Une double victoire qui souligne son engagement à contribuer à la lutte contre la pollution à Madagascar. Dans cette interview, Nombantsitoha Sarobidy, CEO et fondateur de Plastikôo, nous dévoile les ambitions de l’entreprise et les projets à venir pour un avenir plus durable.

La Vérité (+) : Pouvez-vous nous raconter l’histoire de Plastikôo ? Quelles ont été les motivations derrière sa création, et quels sont les objectifs à long terme de l’entreprise dans la gestion des déchets plastiques à Madagascar ?
Nombana (-) : En tant que natif d’Antananarivo, j’ai grandi en voyant notre belle ville envahie par des déchets plastiques. Ces déchets obstruent les canaux d’évacuation d’eau, provoquant des inondations à chaque saison des pluies. Cette situation m’a poussé à chercher une solution pour transformer ces plastiques en une ressource. La start-up Plastikôo est née de cette conviction : les plastiques polluants peuvent devenir des matériaux de construction écologiques. Notre objectif à long terme est d’étendre notre modèle dans toute l’île et, à terme, dans d'autres pays africains, pour lutter contre la pollution plastique à l’échelle continentale.
(+) : Comment se déroule le processus de collecte et de transformation des déchets plastiques chez Plastikôo ? Quels sont les impacts concrets de vos activités sur la réduction de la pollution plastique et sur la préservation de l’environnement à Madagascar ?
(-) : Nous installons des machines de collecte dans des lieux stratégiques comme les aéroports et centres commerciaux. Ces machines broient les plastiques et offrent des récompenses sous forme de bons d'achat ou de transferts monétaires. Les plastiques collectés sont ensuite transformés en briques modulaires 100 % recyclées, prêtes à l'emploi. Nos actions permettent de réduire la pollution plastique, de créer des emplois locaux et de préserver les ressources naturelles, tout en sensibilisant la population à des pratiques responsables.
(+) : Vous avez récemment remporté deux concours prestigieux. Qu’est-ce que ces victoires représentent pour votre entreprise ? Et comment prévoyez-vous d’utiliser ces distinctions pour se développer davantage ?
(-) : Ces victoires représentent une étape importante pour Plastikôo. Elles nous donnent une visibilité accrue et un soutien précieux pour renforcer nos efforts. Ces concours représentent un tremplin pour installer davantage de machines de collecte et étendre nos activités. Grâce à cette reconnaissance, nous pouvons continuer à développer nos solutions et viser un impact plus large, non seulement à Madagascar, mais aussi dans d’autres pays d’Afrique.
(+) : Quelles sont les difficultés auxquelles votre entreprise fait face dans la gestion et la transformation des déchets plastiques à Madagascar ? Par ailleurs, quelles opportunités voyez-vous pour développer ce secteur dans le contexte local ?
(-) : Les défis incluent le manque d'infrastructures adaptées à la gestion des déchets plastiques et un déficit de sensibilisation de la population. L'approvisionnement en plastique de qualité pour le recyclage reste aussi un obstacle. Cependant, les opportunités sont nombreuses : l’éducation et la sensibilisation, les partenariats publics et privés pour améliorer les infrastructures, et la création d'emplois dans le secteur du recyclage. Le recyclage des plastiques peut à la fois réduire l'impact environnemental et dynamiser l'économie locale.
(+) : Quels sont les projets majeurs que Plastikôo envisage pour l’avenir ? Travaillez-vous ou prévoyez-vous de travailler avec des partenaires publics ou privés pour maximiser votre impact ?
(-) : Nous avons déjà conclu un partenariat avec Ravinala Airports afin d’installer des machines à l’aéroport d’Ivato. A l’avenir, nous prévoyons de créer un centre de traitement des déchets à Antananarivo. Nous sommes convaincus que la collaboration avec le secteur public et le secteur privé est essentielle pour maximiser les impacts de nos projets. Ensemble, nous pourrons développer des solutions durables à grande échelle, bénéfiques pour l’environnement et les communautés locales.
Carinah Mamilalaina

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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