Publié dans Economie

Mobile money - La taxe directement prélevée des poches des opérateurs

Publié le dimanche, 01 décembre 2024
Les autorités, loin de lâcher le morceau Les autorités, loin de lâcher le morceau Crédit photo : MEF

A la hâte, l'Assemblée nationale de Madagascar a adopté le projet de loi de Finances 2025 par 118 voix sur 119. Une adoption sans amendement de la version corrigée proposée par le Gouvernement, qui comprend plusieurs mesures économiques clés. Parmi celles-ci figure une modification controversée de la taxation des transactions via mobile money, un système crucial pour l'inclusion financière dans le pays. Initialement prévue comme une taxe de 0,5 % sur les transactions supérieures à 150 000 ariary, la réforme s’oriente désormais vers un prélèvement de 5 % sur le chiffre d'affaires des Etablissements de monnaie électronique (EME). Selon Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l'Economie et des Finances, ce changement vise à "réduire l'impact direct sur les usagers" tout en sécurisant des recettes pour financer le développement économique. Cependant, cette taxe soulève des inquiétudes. Les principaux opérateurs, dont MVola, Orange Money et Airtel Money, dénoncent une mesure qui pourrait augmenter les frais de transaction et freiner l’utilisation des services numériques. Ils estiment que la réforme risque de décourager l'adoption des services financiers numériques, indispensables à une population encore largement non bancarisée. Des cas similaires en Afrique, comme au Ghana ou au Kenya, montrent que de telles taxes entraînent souvent une chute drastique de l'utilisation de ces services​.
Du pareil au même
D’ailleurs, qu’il soit prélevé sur les commissions de transfert que directement sur les transactions supérieures à 150.000 ariary, il y aura toujours une taxation. De ce fait, l’impact se fera toujours ressentir au niveau des simples usagers dans la mesure où les opérateurs sont en mesure d’effectuer, ultérieurement, des révisions sur les frais de transfert. Bref, la loi de Finances 2025 prévoit une croissance économique de 5 % et une hausse des recettes fiscales de 21,39 %, atteignant 5 628,4 milliards d’ariary. Ces ambitions nécessitent des ajustements fiscaux innovants. Pour la ministre, "le mobile money est une ressource sous-utilisée en termes de fiscalité, mais essentielle à formaliser sans casser sa dynamique". Le Gouvernement promet également la mise en place d’un système de contrôle rigoureux pour surveiller les chiffres d’affaires des EME​. Face aux critiques des opérateurs et à la méfiance des usagers, le Gouvernement se dit ouvert au dialogue pour éviter un effet dissuasif sur l’usage du mobile money. Les opérateurs ont, quant à eux, proposé des alternatives comme la promotion de paiements numériques pour les services publics, qui pourraient rapporter jusqu’à 100 milliards d’ariary supplémentaires en recettes fiscales​. Ainsi, bien que cette réforme s'inscrive dans une stratégie de mobilisation des ressources pour le développement, elle devra trouver un équilibre entre efficacité fiscale et préservation des progrès en matière d'inclusion financière.
Hary Rakoto


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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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