Le projet de la centrale hydroélectrique de Ranomafana a été lancé hier. Ce projet, situé sur le fleuve Ikopa, aura une capacité de production de 64 MW, représentant environ 24 % des besoins du Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA). Avec un investissement total de 239 millions de dollars, le financement de ce projet est assuré par un prêt de la Banque EXIM de Chine. L'entreprise chinoise SINOHYDRO a été choisie pour la construction de la centrale. « Une fois en service, elle permettra de réaliser des économies considérables sur les importations de carburants fossiles, estimées à 300 milliards d’ariary par an » a déclaré Jean Baptiste Olivier ministre de l’Energie lors de son discours. Cet apport en énergie renouvelable se révèle d’autant plus nécessaire. Selon le ministre « Madagascar dépend actuellement de manière excessive des centrales thermiques alimentées par des combustibles fossiles. Ces dernières représentent plus de 70 % de la production énergétique nationale ». Cette dépendance a des conséquences économiques lourdes, avec un coût élevé pour la JIRAMA et pour les finances publiques. Chaque kilowattheure produit par les centrales thermiques revient à environ 1 200 ariary, soit bien plus que le prix de vente de l’électricité (760 ariary). En comparaison, l’hydroélectricité offre une alternative nettement plus économique, avec un coût de production d’à peine 4 ariary par kilowattheure.
Avenir énergétique
Le barrage de Ranomafana, dont la mise en service est prévue d’ici fin 2027 ou début 2028, sera équipé d’une chute de 40 mètres. Il disposera également d’un débit de 115 m³ par seconde. Ce projet s’inscrit dans un ensemble d’initiatives visant à augmenter la production d’énergie propre à Madagascar. Parmi les projets en cours, on trouve les centrales d’Andekaleka (90 MW), de Farahantsana (28 MW), et de Sahofika et Volobe, avec l’objectif d’atteindre une capacité totale de production de plus de 400 MW d’ici 2028. Ce développement permettra de réduire les délestages fréquents et d’assurer un approvisionnement plus stable en électricité pour les habitants. Mais cette nouvelle centrale hydroélectrique ne se limite pas à la production d’énergie. Le projet inclut également une vaste campagne de reforestation visant à restaurer les écosystèmes locaux. Cette initiative permettra également d'offrir des emplois aux communautés environnantes. Le ministre a rappelé l’objectif du Gouvernement d’augmenter significativement l’accès à l’électricité d’ici 2030. Ce projet s’inscrit dans un partenariat renforcé entre l’Etat et le secteur privé, notamment à travers les partenariats public-privé (3P). Il vise à fournir une énergie propre, moderne, durable et abordable à l’ensemble de la population malagasy.
Carinah Mamilalaina