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Perspectives économiques - Madagascar partagé entre défis et opportunités

Publié le mercredi, 01 janvier 2025
Perspectives économiques - Madagascar partagé entre défis et opportunités Crédit photo : Archive

Alors que Madagascar s'engage sur la voie de la relance économique, l'année 2025 s'annonce cruciale pour le développement du pays. A travers des réformes structurelles et une intégration régionale accrue, la Grande île cherche à renforcer sa résilience face aux défis globaux, tout en capitalisant sur son potentiel dans des secteurs stratégiques tels que les énergies renouvelables, l'économie numérique et le commerce international. Toutefois, la gestion de l'inflation et la libéralisation progressive des prix du carburant restent des enjeux clés pour maintenir la stabilité économique et sociale.
Priorité aux énergies renouvelables
En 2025, Madagascar entend accélérer son virage vers les énergies renouvelables pour répondre à ses besoins énergétiques croissants tout en réduisant sa dépendance aux énergies fossiles importées. Avec un potentiel important en matière d'hydroélectricité, notamment à travers des projets comme Volobe et les petites centrales locales ainsi qu’une capacité solaire abondante, le pays vise à développer des sources d’énergie durables pour diversifier son mix énergétique. Le projet hydroélectrique de Volobe, qui a pris du retard, est attendu comme une des solutions clés pour stabiliser l’approvisionnement en électricité. Madagascar a également adopté une approche plus proactive en matière d’énergie solaire et éolienne, avec l’appui de partenaires internationaux, ce qui permet de soutenir la création d’emplois verts et de promouvoir une industrialisation respectueuse de l’environnement. Cependant, des défis subsistent entre autres les obstacles réglementaires et le financement de ces projets. En 2025, l'une des priorités économiques sera de lever ces barrières pour attirer davantage d’investissements dans ce secteur. La transition vers une énergie propre devrait avoir un impact significatif non seulement sur la réduction des coûts énergétiques, mais également l'amélioration de la compétitivité des industries locales et l'inclusion sociale, notamment à travers l’électrification des zones rurales.
Economie numérique et inclusion financière
L’économie numérique à Madagascar est en plein essor, avec une transformation notable des services financiers à travers l’inclusion des technologies numériques. En 2025, cette dynamique devrait se renforcer grâce à l’adoption croissante de la Fintech et des solutions de paiement mobile qui ont déjà révolutionné l'accès aux services financiers dans un pays où l'inclusion bancaire reste limitée. Le développement de la connectivité Internet dans les zones rurales - soutenu par des projets de câbles sous-marins et d’infrastructures de fibre optique - facilitera l'essor de nouveaux modèles économiques axés sur le numérique. Le secteur bancaire et les startups technologiques se tournent de plus en plus vers les solutions de microfinance et de paiements dématérialisés pour toucher une population historiquement sous-bancarisée. L'inclusion financière, combinée à la digitalisation croissante des services publics, peut améliorer la transparence des transactions et permettre aux entreprises locales de croître. En 2025, le Gouvernement prévoit de renforcer les politiques d’éducation numérique pour développer les compétences dans ce domaine et ainsi soutenir l’économie numérique. Cette digitalisation accélérée pourrait également jouer un rôle clé dans l’amélioration de la productivité des PME, la création d’emplois et la modernisation du secteur public, tout en réduisant les inégalités économiques.
Nouvelle ligne ferroviaire
Dans le cadre du développement des infrastructures de transport, Madagascar prévoit la mise en place d’une nouvelle ligne ferroviaire pour 2025. Ce projet s'inscrit dans une volonté de renforcer le rôle du transport ferroviaire dans l’économie du pays. Il vise à améliorer la connectivité entre les régions et faciliter la circulation des biens et des personnes. Lors d'une réunion récente entre le ministère des Transports, la société Madarail et l’Agence des transports terrestres (ATT) la semaine dernière, il a été souligné que ce projet est nécessaire pour alléger la congestion des routes et promouvoir une mobilité durable. La nouvelle ligne devrait stimuler la croissance économique en réduisant les coûts de transport. Elle favorisera également l'intégration des zones rurales et urbaines. Ce projet est particulièrement pertinent dans un contexte où Madagascar cherche à diversifier ses modes de transport pour soutenir son développement économique tout en réduisant l’impact environnemental. La concrétisation de ce projet serait un pas important vers une infrastructure de transport plus moderne et compétitive.
Commerce international et intégration régionale (ZLECAF, COI, SADEC)
En 2025, Madagascar bénéficiera d’une conjoncture favorable avec plusieurs événements majeurs d’intégration régionale notamment le sommet de la Commission de l’océan Indien (COI) et celui de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADEC), qui se tiendront dans le pays. Ces sommets sont l’occasion de renforcer les partenariats économiques régionaux et de promouvoir les échanges commerciaux. En parallèle, l’intégration dans la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) représente une opportunité pour Madagascar d'élargir ses marchés à l’ensemble du continent africain. Les entreprises malagasy pourraient ainsi bénéficier de l'accès à de nouveaux débouchés commerciaux, tout en étant confrontées à la concurrence des autres pays africains. Cependant, pour pleinement tirer parti de ces opportunités, Madagascar devra s’adapter en améliorant ses infrastructures logistiques et portuaires, tout en réduisant les barrières non tarifaires. En s’ouvrant davantage aux échanges régionaux, Madagascar peut diversifier ses exportations, actuellement concentrées sur des produits primaires comme la vanille et le nickel. La participation active aux initiatives régionales, comme la COI et la SADEC, permet également de développer la coopération dans des secteurs stratégiques tels que le tourisme, l’agriculture et l’énergie, tout en renforçant la résilience économique du pays face aux chocs extérieurs.
Economie bleue
Madagascar se prépare à accueillir en 2025 la deuxième édition du Forum des jeunes africains sur l'économie bleue. Cet événement majeur vise à promouvoir les ressources marines et côtières. Ce forum, qui se tiendra du 17 au 19 avril 2025, rassemblera près de 500 participants dont 300 jeunes venant de toute l'Afrique selon le ministère de la Pêche et de l’Economie bleue. Il s’inscrit dans une dynamique de renforcement des initiatives liées à l’économie bleue. Celle-ci consiste à utiliser de manière durable les ressources maritimes pour favoriser le développement économique. Pour l'événement, la ville de Toliara, surnommée « Tanànan'ny masoandro » (ville du Soleil), sera transformée pour en faire un modèle d'aménagement durable. Des travaux d’embellissement, de nettoyage et d’amélioration des infrastructures routières et de sécurité seront réalisés. Cette rencontre internationale offrira à Madagascar une occasion unique de montrer son rôle central dans la gestion durable des océans. Elle permettra également de renforcer ses relations économiques avec d'autres pays africains. L’événement devrait également générer un élan de mobilisation pour les jeunes africains. Il les incitera à s'engager dans des projets innovants en faveur de la préservation des écosystèmes marins.
Inflation et perspectives de la vérité des prix du carburant
Les prévisions économiques pour Madagascar en 2025 sont globalement optimistes. Selon Frédéric Lambert, chef de mission du FMI, la croissance économique devrait atteindre 4,6% en 2025, contre 4,2% en 2024. Cette progression serait soutenue par la mise en œuvre des réformes structurelles. L’inflation, qui a pesé lourdement sur le pouvoir d'achat ces dernières années, devrait connaître une baisse significative. Elle est estimée à 7,2% pour 2025, avant de se stabiliser autour de 6% à moyen terme. Ces prévisions positives sont toutefois tempérées par des risques extérieurs tels que les conflits géopolitiques. En particulier, la guerre en Ukraine et les tensions au Moyen-Orient pourraient perturber les échanges commerciaux mondiaux et augmenter les prix des matières premières. A l’échelle nationale, le pays reste confronté à des défis liés à la pénurie d'eau et d'électricité ainsi qu’à une gouvernance fragile et des infrastructures dégradées. Ces facteurs pourraient alimenter le mécontentement social et peser sur la croissance. Les réformes économiques, surtout celles contenues dans la Politique générale de l'Etat (PGE), sont considérées comme des leviers potentiels pour renforcer la productivité. Elles pourraient également garantir une croissance durable à moyen terme.
Ainsi, l'année 2025 pourrait marquer un tournant pour Madagascar en matière de politique de prix des carburants. Face à l'inflation persistante et la volatilité des prix des produits pétroliers sur les marchés internationaux, le Gouvernement malagasy devra prendre des décisions cruciales sur la question de la vérité des prix. Depuis plusieurs années, les subventions sur les carburants ont pesé lourdement sur les finances publiques, alors que le coût réel des carburants n’est pas répercuté sur les consommateurs. La mise en place d’un mécanisme de lissage des prix pourrait permettre de limiter les chocs inflationnistes tout en réduisant progressivement les subventions. Cette transition vers un marché des carburants plus libéralisé et transparent serait essentielle pour assainir les finances publiques, mais elle pourrait aussi provoquer des tensions sociales en raison de la hausse des prix à la pompe. Le Gouvernement devra donc équilibrer entre la nécessité de réformer ce secteur et celle de protéger les ménages vulnérables de l’inflation. Des mesures compensatoires, telles que des aides directes ou le développement de sources d'énergie alternatives moins coûteuses, pourraient être envisagées. L'enjeu est de taille, car la maîtrise de l'inflation et des prix des carburants affectera non seulement la stabilité économique du pays mais aussi la compétitivité des entreprises locales et la dynamique de consommation des ménages.


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Editorial

  • La continuité
    Renouveau dans la durée ! On avance dans la même direction ! Un changement dans la continuité !La venue de l’année 2025 demeure l’évènement majeur qui capte notre attention et fixe notre intérêt général. Les vœux pieux n’en manquent pas. Les congratulations ne tarissent point. Les souhaits et les félicitations sont toujours les bienvenues !A tout seigneur, tout seigneur ! Le Chef de l’Etat Rajoelina Andry Nirina a ouvert le bal dans la soirée du 31 décembre 2024. Il a tenu à féliciter les concitoyens d’avoir joui, par la grâce de Dieu, la bénédiction d’atteindre la fin d’année 2024 et par anticipation le début du Nouvel An 2025. L’opportunité aussi pour le numéro Un du pays d’anticiper sinon d’extrapoler mieux encore de faire projection dans l’avenir à court et à moyen terme la mise en route de grands projets, de grands chantiers afin de redémarrer effectivement la relance de la…

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