L'économie des entreprises formelles a connu un ralentissement notable au dernier trimestre 2024, loin des prévisions optimistes émises au début de l'année. La dynamique des ventes a considérablement chuté - avec un solde d'opinion depuis l’enquête de conjoncture économique effectuée par la Banque centrale - de -4,2 % contre +27,8 % précédemment. Ce recul a été particulièrement sévère dans les secteurs primaire et secondaire, où les ventes ont chuté respectivement de –20,7 % et –45,8 %. Par contraste, le secteur tertiaire s’est montré plus résilient, affichant une légère amélioration avec un solde de +17,4 %. Parmi les entreprises les plus impactées, les petites structures ont ressenti les effets du ralentissement avec un solde d’opinion de –15,6 %, tandis que les grandes entreprises ont mieux résisté, affichant une légère hausse de +3,6 %. L’une des principales raisons de ce repli généralisé réside dans la baisse des commandes, particulièrement marquée dans le secteur secondaire (-21,4 %). Toutefois, les secteurs primaire et tertiaire ont montré des signes de reprise, enregistrant des hausses de commandes respectives de +4,9 % et +14,8 %. Un chef d’entreprise opérant dans le secteur manufacturier confie : « La chute des commandes nous a contraints à revoir nos objectifs de production. Le coût des matières premières a explosé, nous forçant à répercuter ces hausses sur nos prix de vente, ce qui n’est pas sans conséquence sur la compétitivité ».
Exacerbant
Les coûts d’exploitation hors énergie, qui n’ont cessé d’augmenter, ont touché de plein fouet les entreprises, en particulier celles du secteur primaire. En effet, 91,7 % des entreprises dans ce domaine ont rapporté une augmentation de leurs coûts. Dans ce contexte, les bénéfices ont diminué, exacerbant une situation déjà tendue. Malgré cela, les investissements ont progressé, notamment dans les secteurs primaire et tertiaire. Cependant, les petites entreprises semblent moins enclines à investir en raison de la contraction de leurs marges. « Nous faisons face à une pression croissante sur nos coûts d’exploitation, mais il est impératif de continuer à investir pour rester compétitifs. Malheureusement, cela devient de plus en plus difficile sans une réelle stabilité économique », témoigne un entrepreneur dans le domaine agricole.
Face à ce contexte incertain, les perspectives sont mitigées, avec des entreprises qui espèrent une reprise des ventes et des commandes, mais qui restent prudentes quant à l’évolution de leurs coûts et de leur rentabilité. En effet, l'inquiétude des chefs d'entreprise ne s'arrête pas à la baisse des ventes et des commandes. En parallèle, les coûts unitaires ont également poursuivi leur progression, affectant près de la moitié des entreprises (+47,4 %). Cette hausse, couplée à celle des coûts d'exploitation hors énergie, crée une pression supplémentaire sur les marges déjà fragiles des entreprises, en particulier pour les petites structures qui peinent à répercuter ces augmentations sur leurs clients, sans risquer de perdre en termes de compétitivité.