Publié dans Economie

La vérité des prix du carburant - Un équilibre fragile entre protection sociale et crise économique

Publié le jeudi, 09 janvier 2025

Problématique depuis juillet 2021. Le Gouvernement a maintenu le prix du pétrole lampant à 2130 ariary, un tarif bien en deçà de son coût réel, grâce à des subventions massives versées aux entreprises pétrolières. Cette décision a été motivée par la volonté de protéger les foyers, pour qui ce produit reste indispensable, notamment dans les zones rurales. Cependant, cette politique, bien qu'elle ait permis de soulager temporairement les ménages, a lourdement impacté les finances publiques. 

Les subventions nécessaires pour maintenir ce prix bas s'élèvent à 95 milliards d'ariary, un coût considérable pour un pays déjà confronté à des difficultés économiques croissantes. Alors que la pression sur les caisses de l'Etat se fait de plus en plus forte, le Gouvernement se trouve contraint d'envisager une augmentation progressive des prix du pétrole lampant afin de réduire la charge des subventions. Cette stratégie, décidé lors du dernier Conseil des ministres, bien que nécessaire pour alléger le poids financier qui pèse sur l'Etat, risque d'avoir des répercussions sociales importantes, notamment pour une population majoritairement modeste qui dépend de ce produit pour la cuisson et l'éclairage. Le dilemme est donc réel : comment rétablir la vérité des prix sans aggraver les conditions de vie des citoyens ?

Créances accumulées

En parallèle, le pays fait face à des défis structurels majeurs liés à la gestion de sa dette publique et des créances accumulées, notamment envers les distributeurs pétroliers. Les retards de paiement de l'Etat, en particulier ceux relatifs aux subventions des carburants, ont mis sous pression le secteur énergétique. En réponse, le Conseil des ministres a récemment approuvé un accord visant à apurer les dettes mutuelles avec les distributeurs, un geste perçu comme une tentative d'éviter un effondrement du secteur, vital pour le bon fonctionnement du pays. Cependant, cet accord, s'il offre un répit temporaire, ne résout pas les problèmes économiques de fond. Ces mesures laissent supposer que malgré les efforts, l'Etat se retrouve dos au mur, cherchant à concilier le besoin immédiat de stabilisation financière avec une réalité économique fragile. Toutefois, les experts restent divisés sur l'efficacité de ces initiatives, et la question demeure de savoir si elles permettront réellement de redresser l'économie ou si elles ne feront que repousser une échéance inévitable.

 

Hary Rakoto

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Editorial

  • Secteurs clés
    Après avoir esquissé des lignes retraçant quelques points essentiels des « Domaines prioritaires » de la vie nationale auxquels les dirigeants de la Refondation de la République ont donné deux mois aux nouveaux membres du Gouvernement pour faire leurs preuves, nous en venons aux « secteurs clés » portant le même degré d’importance en termes d’urgence et dans la même durée impartie. Nous entendons par secteurs clés, spécialement à travers cette colonne, quatre points inévitables : l’agriculture, le tourisme, l’industrie et les services publics (transports et infrastructure routière). L’agriculture vient, en toute logique, en premier plan, des secteurs clés. Madagasikara, étant reconnu pour un pays à vocation agricole, plus de 75% de la population vivent et évoluent dans le monde rural. Ainsi, la croissance des produits agricoles dont le riz, principale nourriture des malagasy, trône en première ligne. Les autres produits tels le manioc, le maïs, les cultures maraîchères et…

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