Les subventions nécessaires pour maintenir ce prix bas s'élèvent à 95 milliards d'ariary, un coût considérable pour un pays déjà confronté à des difficultés économiques croissantes. Alors que la pression sur les caisses de l'Etat se fait de plus en plus forte, le Gouvernement se trouve contraint d'envisager une augmentation progressive des prix du pétrole lampant afin de réduire la charge des subventions. Cette stratégie, décidé lors du dernier Conseil des ministres, bien que nécessaire pour alléger le poids financier qui pèse sur l'Etat, risque d'avoir des répercussions sociales importantes, notamment pour une population majoritairement modeste qui dépend de ce produit pour la cuisson et l'éclairage. Le dilemme est donc réel : comment rétablir la vérité des prix sans aggraver les conditions de vie des citoyens ?
Créances accumulées
En parallèle, le pays fait face à des défis structurels majeurs liés à la gestion de sa dette publique et des créances accumulées, notamment envers les distributeurs pétroliers. Les retards de paiement de l'Etat, en particulier ceux relatifs aux subventions des carburants, ont mis sous pression le secteur énergétique. En réponse, le Conseil des ministres a récemment approuvé un accord visant à apurer les dettes mutuelles avec les distributeurs, un geste perçu comme une tentative d'éviter un effondrement du secteur, vital pour le bon fonctionnement du pays. Cependant, cet accord, s'il offre un répit temporaire, ne résout pas les problèmes économiques de fond. Ces mesures laissent supposer que malgré les efforts, l'Etat se retrouve dos au mur, cherchant à concilier le besoin immédiat de stabilisation financière avec une réalité économique fragile. Toutefois, les experts restent divisés sur l'efficacité de ces initiatives, et la question demeure de savoir si elles permettront réellement de redresser l'économie ou si elles ne feront que repousser une échéance inévitable.
Hary Rakoto